Épargne salariale et retraite, des encours records en 2024
Décryptage de Valérie Batigne, présidente de Sapiendo
Selon l'Association française de la gestion financière (AFG), les encours des plans d’épargne salariale et retraite ont atteint un record de 198 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l’année 2024, soit une hausse de 10,3 % par rapport à 2023. Quels sont les facteurs de cette croissance et comment les entreprises peuvent-elles en tirer parti ? Décryptage.
Épargne salariale : des encours records au premier semestre 2024
Au premier semestre 2024, les encours des plans d’épargne salariale et d’épargne retraite ont atteint un niveau record de 198 milliards d’euros en France, soit une hausse de 10,3 % par rapport à la même période l’an dernier, selon l’AFG. Plus de 15 milliards d’euros ont été versés sur ces dispositifs, répartis principalement entre l’intéressement, la participation et l’abondement des employeurs.
Par ailleurs, le nombre d’entreprises ayant mis en place des dispositifs d’épargne collective ne cesse d’augmenter : en 2024, 407 000 entreprises sont concernées, soit une augmentation de 2,5 % par rapport à l’année précédente. De plus, 4 millions de salariés en bénéficient aujourd’hui, profitant d’un cadre favorable à la constitution d’une épargne à long terme.
Le PER, dispositif phare de l'épargne salariale
Parmi ces dispositifs, on trouve le plan d'épargne retraite (PER). Son objectif est de permettre aux collaborateurs de constituer une épargne retraite tout au long de leur vie. À la retraite, ils auront ainsi le choix entre recevoir cette épargne sous forme de capital ou de rente viagère afin de compléter leur pension de retraite.
Le PER peut être alimenté individuellement par le salarié, ou collectivement par l'entreprise grâce à l'épargne salariale (prime d'intéressement, prime de participation, compte épargne-temps). Il est très intéressant d'un point de vue fiscal, tant pour l'épargnant que pour l'entreprise.
Épargne salariale : une opportunité pour les entreprises
Pour les ressources humaines, intégrer l’épargne salariale dans la stratégie de rémunération globale présente plusieurs avantages :
- attirer les talents : proposer des plans d’intéressement ou de participation est encore rare, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises. Dans un contexte où la compétition pour recruter et retenir les meilleurs profils n'a jamais été aussi élevée, l’épargne salariale est un atout différenciant. Selon le baromètre Odoxa - Groupama, Les Français et la retraite, octobre 2024, « Saviez-vous que 7 actifs sur 10 affirment qu'une entreprise qui propose des dispositifs d’épargne retraite les attirera plus facilement ? » ;
- fidéliser les collaborateurs : en période de forte incertitude sur le niveau futur des pensions, l'épargne retraite représente un filet de sécurité apprécié par les collaborateurs. Ainsi, pour 65% des salariés, la mise en place de tels dispositifs tend à les fidéliser (source : baromètre Odoxa - Groupama, Les Français et la retraite, octobre 2024). Par ailleurs, elle se traduit par un impact positif sur la motivation et l'implication pour les 2/3 d'entre eux ;
- optimiser les coûts : sur un plan plus pratique, l'épargne salariale peut constituer un levier pour motiver et récompenser les salariés, sans nécessairement procéder à une augmentation des salaires. L’abondement, par exemple, permet d’augmenter la rémunération globale tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. C’est une façon de concilier compétitivité et gestion budgétaire.
Sachez par ailleurs que cela rend le salarié éligible à un certain nombre d'avantages sociaux et fiscaux : exonération de cotisations sociales sur les sommes versées aux salariés, déduction de ces sommes du bénéfice imposable, exonération de taxes (salaires, apprentissage)…
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