Atlantic CP devient Altitude IS
Un an après avoir été acquise par trois de ses managers, Atlantic Capital Partners, broker franco-suisse en produits structurés, change d’identité et devient Altitude Investment Solutions. L’occasion d’aller à la rencontre de deux de ses dirigeants, Nicolas Commerot et Laurent Sasson.
Profession CGP : En août 2023, en compagnie de Julien Duniague, vous rachetiez Atlantic Capital Partners. Quel est votre positionnement sur ce marché devenu, au fil des ans, hyper concurrentiel ?
Nicolas Commerot : Altitude Investment Solutions est une entreprise indépendante de conseil dans la conception de produits structurés qui coopère avec une vingtaine d’émetteurs. Tout comme nos partenaires CGP et family offices, nous revendiquons cette indépendance qui induit une neutralité dans le conseil, une égalité de traitement des clients et nous rend plus agiles et plus efficaces.
Nous attachons par ailleurs une grande importance au service apporté à nos partenaires et leurs clients, tant sur la qualité financière des produits que sur la transparence, la clarté et la pédagogie apportées aux clients. Les produits structurés sont en effet des solutions d’investissement complexes et risquées : nous avons à cœur qu’elles soient bien appréhendées par les investisseurs finaux. Via nos parcours dans l’univers de la gestion de fortune, nous disposons d’une vision éclairée des besoins et attentes des clients, très sensibles à la préservation de leur capital, et sommes sensibles aux enjeux de nos partenaires.
Nous pouvons émettre des produits simples pour quelques dizaines de milliers d’euros en compte titres, même si à partir de 100 000 euros sur des sous-jacents actions et 200 000 euros sur des sous-jacents taux, l’appel d’offre sera plus agressif. En assurance-vie, nous sommes soumis aux critères de référencement des assureurs.
En termes de services, pourriez-vous nous présenter Platon ?
Laurent Sasson : Platon est notre plate-forme digitale dédiée au suivi des investissements que nous développons en interne ce qui nous permet d’être réactifs sur l’ajout de nouvelles fonctionnalités. Elle agrège l’ensemble des produits de nos partenaires, y compris ceux qui n’auraient pas été émis par notre biais. Les CGP peuvent ainsi suivre le cycle de vie de leurs produits et être alertés des différents événements (franchissement de barrière, détachement de coupons, rappel anticipé…). Aussi, nous proposons aux CGP de créer leurs propres reportings aussi bien sur un produit que sur un portefeuille de produits, mais aussi d’avoir une vue sur leur stock de produits structurés sur le cabinet ainsi que par client et par assureur.
Récemment, Platon a été enrichie d’un outil de pricing permettant aux CGP de construire leur propre produit et d’aller jusqu’à la réalisation, en totale autonomie, de leur appel d’offre auprès d’une quinzaine d’émetteurs.
Quelles sont vos convictions en matière de structuration de produits ?
Nicolas Commerot : Nous nous appuyons sur les vues macro et micro économiques de notre stratégiste, Bruno Jacquier (ex Rothschild). Cela nous permet de proposer des idées d’investissement et d’accompagner nos partenaires dans le choix du bon sous-jacent, ce qui est fondamental dans la conception d’un produit. Ces deux dernières années, eu égard à la hausse des taux, nous avons émis beaucoup de solutions à capital garanti (hors cas de défaut de l’émetteur). Ce type de formule correspond bien au souhait de préservation du capital des clients, offre de la visibilité avec un rendement attractif compris entre 6 et 8 % actuellement.
S’agissant de la construction des formules, nous sommes particulièrement vigilants vis-à-vis des produits émis sur un titre et à décrément : le risque encouru par le client et le risque commercial du CGP sont selon nous très, trop, importants. Dans ce cas, nous nous assurons que les risques embarqués sont correctement expliqués et compris par chacune des parties.
Un mot sur vos chiffres et vos ambitions ?
Laurent Sasson : D’ici la fin de l’année, nous devrions avoir émis pour 3 milliards d’euros de produits structurés en Suisse, majoritairement, et en France. Dans l’Hexagone, nous collaborons activement avec 250 cabinets de CGP ou family offices. Notre souhait est de d’atteindre le milliard d’euros traité annuellement avec les clients français d’ici fin 2026.
Portés par l’appétence des clients pour ce type de solution et notre positionnement, nous sommes en pleine accélération avec un doublement de nos chiffres d’année en année. Cela nous permet d’entretenir des relations étroites avec nos émetteurs pour construire des produits toujours plus compétitifs.
Le marché de l’épargne français représente 5 000 milliards d’euros (hors épargne entreprise) dont seulement 1 000 milliards sont investis dans des actifs risqués. Nous avons la conviction que les structurés ont encore de belles perspectives de croissance car ils sont finalement encore assez méconnus malgré leur capacité à proposer un couple rendement/risque adapté à la tolérance au risque de chacun et leur capacité à délivrer de la performance de façon moins erratique que d’autres classes d’actifs.
Vos réactions