Taux d’intérêt négatifs : une nouvelle vision de l’avenir
Certaines institutions bancaires offrent à leurs clients des taux d’intérêt négatifs : les clients sont donc payés pour emprunter et facturés pour épargner…
Au Danemark, une banque a proposé au mois d’août à ses clients un taux d'intérêt négatif sur des prêts hypothécaires. Conséquence : elle va payer 0,5 % par an aux emprunteurs contractant un prêt.
Les taux négatifs tiennent d’une épargne mondiale excédentaire, supérieure au besoin en capital. De plus, les incertitudes à l'échelle mondiale ont reporté la demande sur les actifs dits sûrs comme les titres obligataires. Les banques centrales japonaise et européenne ont également racheté des actifs dans le cadre d’un l'assouplissement quantitatif. Enfin, les anticipations d'inflation sont faibles, quant elles ne sont pas déflationnistes. Ces facteurs ont tellement fait baisser certains taux d'intérêt qu'ils sont devenus négatifs. La France et l’Allemagne notamment ont enregistré des rendements négatifs sur leurs obligations d'État à long terme. En Suisse par exemple, plusieurs banques appliquent des frais sur les dépôts de liquidités importants. En Finlande, ce sont les institutionnels qui sont pénalisés au delà du million d’euros.
En pratique, des taux d'intérêt négatifs peuvent avoir des effets positifs sur l'économie. Ils permettent aux débiteurs de renégocier la dette ou de la refinancer à un taux inférieur. Il encourage à plus de dépenses et d'investissements, susceptibles de stimuler l'économie. A contrario, s'ils durent longtemps, ils peuvent entraîner des dépenses inutiles ou peu judicieuses, et pénaliser les rendements de certains actifs, comme les biens immobiliers et les obligations. Du côté des actions, l’impact est plus complexe à analyser. A court terme, des taux d'intérêt négatifs peuvent stimuler le marché. Si les sociétés doivent payer des frais pour détenir des liquidités, elles sont plus disposées à remettre de l'argent aux investisseurs par le biais de rachats d'actions ou d'augmentations des dividendes. Mais, à long terme, le rendement des actions est
déterminé par les bénéfices des sociétés.
L’anomalie des taux d'intérêt négatifs va surtout à l’encontre de l'un des concepts fondamentaux de l'investissement : la valeur temps de l'argent. En principe, un euro aujourd'hui vaut plus qu'un euro demain. Si les taux d'intérêt négatifs s’installent sur le long terme, ce précepte ne tient plus. Avec des conséquences importantes pour les entreprises comme pour les particuliers.
Source : Evli Fund Management Company Ltd
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