La Banque de France planche sur les vulnérabilités de l'intermédiation financière non-bancaire
Dans le Bloc-notes Eco du 14 novembre de la Banque de France, un rapport corédigé par Martin Saillard, Alice Schwenninger et Alexia Watel révèle que, quinze ans après la grande crise financière de 2007-2008, plusieurs évènements ont souligné le caractère systémique du secteur de l’intermédiation financière non-bancaire (NBFI en anglais), en particulier des fonds d’investissement. Ces épisodes ont mis en lumière des vulnérabilités pour la stabilité financière et pour le financement de l’économie réelle.
Le secteur de l’intermédiation financière non-bancaire connaît une croissance importante et représente aujourd’hui presque 50% des actifs financiers mondiaux, contre 42% en 2008 (33% pour la France, FSB 2022). Cette tendance s’est accélérée après le renforcement de la réglementation bancaire après la grande crise financière. Au sein de la NBFI, les fonds d’investissement ou organismes de placement collectif (OPC) sont les entités qui contribuent le plus à la croissance du secteur en termes d’actifs (+199% entre 2011 et 2021).
Ainsi, en résumé, le rapport révèle que de récents chocs ont mis en évidence d’importantes vulnérabilités dans la NBFI, que le risque de liquidité encourage les phénomènes de fuite des investisseurs et de liquidation d’actifs, que l’effet de levier (peu utilisé par les entités françaises de l’IFNB) peut susciter ou amplifier certaines vulnérabilités, que les interconnexions entre la NBFI et le système financier peuvent amplifier les chocs systémiques, d’où une réponse réglementaire adaptée et concertée au niveau international.
De fortes interconnexions entre les fonds d’investissement et l’ensemble du système financier
Source : SHS-S. Données au Q2 2023 sur les fonds domiciliés en France, hors titres conservés en dehors de la zone euro ou détenus par l’Eurosystème. Le graphique montre les secteurs détenteurs (gauche) de fonds d’investissement (milieu) et les secteurs émetteurs (droite) des titres détenus par ces fonds. Banque de France.
Source : Banque de France, Bloc-notes Eco du 14 novembre
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