Les salaires dans la banque, finance, assurance
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Au regard des données diffusées par le cabinet de recrutement Michael Page, les rémunérations dans les secteurs de la banque, finance, assurance restent globalement bien orientées. Plus spécifiquement, la tendance reste encore positive pour les conseillers patrimoniaux.
L’« Etude de rémunérations 2020 » de Michael Page porte sur différents marchés du travail, notamment ceux de la banque, finance, assurance. Les conditions de ces marchés propres à chacun de ces secteurs sont diverses et les politiques de rémunération diffèrent largement d’un poste à l’autre.
Assurance, un marché dynamique
Le paysage du marché français de l’assurance évolue en profondeur avec des acteurs qui se diversifient et se regroupent, et une croissance de la concurrence. « A noter que les bancassureurs se développent sur l’assurance dommages et les mutuelles sur l’assurance-vie. On remarque, dans le même temps, l’émergence de nouveaux acteurs, un phénomène de concentration et l’apparition de grands regroupements d’acteurs mutualistes indépendants », observent les auteurs de l’étude. Par ailleurs, ils ajoutent que « le développement des assurtechs (ou insurtechs), start-up du secteur assurance, bouscule les acteurs traditionnels. Elles les forcent à se réinventer, à investir massivement dans le digital et à s’associer à ces jeunes sociétés au moyen de partenariats ou de participations financières ».
Prime aux commerciaux
Dès lors, les postes à caractère commercial sont recherchés dans un marché qui reste en croissance. « S’agissant du marché de l’assurance, les demandes sont assez importantes actuellement. En effet, les métiers se rejoignent avec des assureurs opérant toujours davantage dans les métiers bancaires et de l’asset management. Globalement, quel que soit le sous-secteur (assurance-vie, santé, IARD), l’assurance est un marché en croissance, qui donc recrute. On assiste également à quelques flambées salariales sur des métiers d’actuaire où la demande est forte ; sur des postes de comptable réglementaire où les profils sont difficiles à trouver, ainsi que sur des postes liés à la compliance », souligne Aurélie Chabrol, manager banque-assurance chez Michael Page. En effet, l’environnement réglementaire a profondément évolué avec les normes IFRS, la DDA ou encore RGPD.
Selon les chiffres de la FFA, le secteur emploie 146 200 personnes et il s’agit du premier marché européen (post-Brexit) et le cinquième marché mondial. Parmi les postes commerciaux dont les rémunérations sont en hausse se trouvent les fonctions de directeur régional, de commercial assurance collective et de téléconseiller. Du côté des fonctions techniques, les métiers d’actuaire diplômé et de chargé d’études actuarielles voient leurs rémunérations progresser également.
Banque, un marché qui se restructure mais toujours porteur
Le secteur bancaire (196 400 salariés et 42 000 embauches en 2018, selon la FBF) doit faire face à plusieurs défis : la montée des Gafa dans les services financiers, l’arrivée des néobanques et la digitalisation de l’expérience clients. Conséquence, les grands réseaux bancaires se restructurent.
Pour autant, les auteurs de l’étude relèvent que « La place de Paris devient de plus en plus attractive et bénéficie de l’installation de l’Agence bancaire européenne et du retour d’expatriés travaillant sur les marchés financiers. Toutefois, les incertitudes quant à l’issue du Brexit restent inchangées et ne permettent pas d’affirmer à long terme un réel apport pour la place parisienne. Enfin, dans un cadre réglementaire toujours strict, la pression réglementaire reste au global très forte pour l’ensemble des acteurs de l’industrie financière ».
Le marché des CGP préservé
Le marché des conseillers patrimoniaux reste attractif du fait de sa technicité, tout comme celui des banquiers privés dont le savoir-faire reste une denrée rare. En effet, Aurélie Chabrol note que « pour les conseillers patrimoniaux, la tendance reste positive par rapport au métier de conseiller clientèle. En effet, les besoins sont importants pour ce type de poste plus haut de gamme. Pour nous, il s’agit résolument d’un marché de candidats avec un nombre d’offres important et des candidats qui peuvent être exigeants au niveau salarial. Ici, les profils recherchés sont des diplômés en gestion de patrimoine (bac +5) ayant trois à cinq années d’expérience réussie. S’agissant du marché des banquiers privés, il est, quant à lui, très stable, avec un faible turnover, les établissements étant souvent prestigieux pour les banquiers privés ».
Selon l’étude Michael Page, un conseil en gestion de patrimoine gagne entre 33 000 et 40 000 € bruts par an s’il a entre 0 et 2 ans d’expérience, entre 40 000 et 45 000 € par an entre 2 et 5 ans d’expérience et entre 45 000 et 50 000 € par an entre 5 et 15 ans d’expérience. Bien entendu, la rémunération des banquiers privés est supérieure : de 45 000 à 50 000 € par an s’ils ont entre 2 et 5 ans d’expérience et de 50 000 à 80 000 € par an au-delà de 5 ans d’expérience.
S’agissant des grandes tendances, chez Michael Page on observe une forte demande pour les postes liées à la réglementation : « Depuis plusieurs années, nous assistons à une forte demande sur les métiers de la conformité et du réglementaire. En effet, la réglementation bancaire s’est durcie et a incité les établissements à staffer leurs équipes. Les demandes sont donc importantes sur des postes de chargé ou responsable conformité, de risk KYC ou lutte anti-blanchiment, de compliance officer… » Par exemple, un gestionnaire KYC gagne entre 31 000 et 38 000 € s’il a entre 2 et 5 ans d’expérience et entre 38 000 et 45 000 € au-delà de 5 ans d’expérience. A l’inverse, certaines professions souffrent, notamment celles liées à la banque d’affaires/d’investissement.
Quant aux asset managers, si leur croissance a été freinée par un quatrième trimestre 2018 boursier en recul, la loi Pacte doit permettre une accélération du marché. « En matière d’asset management, très lié aux tendances des marchés financiers, il est actuellement stable. Les gérants sont plutôt assez bien fidélisés par leurs employeurs. Le marché des analystes est également porteur », indique Aurélie Chabrol.
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