Options binaires : l’AMF pérennise leur interdiction en France
Par Bernard Le Court
Les options binaires et les CFD continuent d’être mis au banc : les premières font l’objet depuis le 2 juillet d’une mesure nationale d’intervention, les secondes d’une mesure nationale de restriction applicable à compter du 1er août.
Ces mesures prises par l’Autorité des marchés financiers pérennisent celles mises en œuvre par l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) depuis un an et marquent une nouvelle étape en matière de protection des épargnants vis-à-vis des produits les plus risqués.
Interdiction des options binaires depuis le 2 juillet
Depuis le 2 juillet 2018, la commercialisation, la distribution et la vente d’options binaires (produit financier qui permet de parier sur l’évolution d’une devise, d’un indice, d’une valeur ou d’un panier de valeurs, etc.) sont interdites aux particuliers de l’Union européenne. Cette mesure, mise en œuvre par l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) et renouvelée trois fois, a pris fin le 1er juillet 2019.
A l’issue d’une consultation publique menée au printemps 2019, l’AMF décide de prolonger, de façon durable, cette interdiction relative à la commercialisation, la distribution et la vente, en France ou à partir de la France, d’options binaires à des clients non professionnels.
Restriction des CFD dès le 1er août
Les restrictions à la commercialisation des CFD (Contracts for Difference ou contrats financiers sur un ou plusieurs sous-jacents avec paiement d’un différentiel) décidées par l’ESMA s’appliquent depuis le 1er août 2018 et ont également été renouvelées. Ces mesures prendront fin le 31 juillet 2019. L’AMF prendra le relais de cette mesure à partir du 1er août 2019 pour ce qui concerne la commercialisation, la distribution et la vente, en France ou à partir de la France, de CFD à des clients non professionnels.
Selon l’AMF, « le périmètre de cette mesure, durable, reste en tous points équivalent à celui de la mesure de l’Esma et concerne les produits présentant les caractéristiques suivantes :
- des limites à l’effet de levier ;
- une règle de clôture par compte dès lors que la marge excède un certain niveau ;
- l’impossibilité pour un compte d’afficher un solde négatif ;
- l’interdiction pour les fournisseurs de CFD d’inciter le public à investir dans ces produits ;
- un avertissement sur les risques attachés aux produits autorisés, dans toute communication ou information adressée par les fournisseurs de CFD ;
- une interdiction de participer à des activités qui permettraient de contourner ces mesures de restriction à la commercialisation. »
Recueillant un avis favorable de l’Esma, ces mesures de l’AMF s’inscrivent dans « la dynamique de protection des investisseurs particuliers ». Il convient de noter, en outre, que de nombreuses autres autorités nationales de l’Union européenne se sont engagées dans la même démarche afin de relayer durablement les mesures de l’Esma.
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