Crypto-monnaies : le « coup de gueule » de Jean-Pierre Rondeau
Alors que l’AMF a lancé une consultation sur les Initial Coin Offerings et initier son programme Unicorn le 26 octobre, le président d’honneur de la Compagnie des CGPI (aujourd’hui présidée par Philippe Feuille), a livré le point de vue de l’association sans détour, comme à son habitude :
« La Compagnie des CGPI s’interdit de participer à la consultation pour une règlementation spécifique sur les Initial Coin Offering et le programme Unicorn qui ne pourra avoir pour conséquence que de tromper les épargnants quant à des produits (Bitcoin et ses dérivés ou cousins) qui préparent le prochain plus gros krach financier de l’Histoire.
La Compagnie des CGPI est, en effet, persuadée que les crypto-monnaies, dont le bitcoin est la plus connue, seront le plus énorme scandale financier des années à venir.
Il suffit pour cela de constater les performances myrifiques en 2017 et, bien sûr, depuis sa création, sans oublier les décrochages et faillites, les personnages et entreprises qui gravitent autour, les mêmes discours utilisés sur la faillite des banques et des États qui servent aux divers escrocs qui fourmillent sur la planète finance, la mise au service du blanchiment, etc. On peut y ajouter les risques recensés par l’AMF, liste à laquelle notre association adhère : « absence de réglementation spécifique; risques associés à la documentation d’information ; de pertes en capital ; de volatilités ou d’absences de marché ; d’escroqueries et de blanchiments; associés aux projets financés ».
Enfin, si nous avions un doute, il est écrit dans le document même de l’AMF que « certains régulateurs ne les reconnaitront pas avant d’avoir des informations un peu plus claires sur les crypto-monnaies ». Il parait donc qu’il est trop tôt pour lancer une règlementation sur un produit que même les régulateurs ne connaissent pas. Oui, compte tenu des diverses plates-formes, du fait que l’on ne connait même pas qui sont les réels acteurs, dont le fondateur, nous sommes persuadés que les régulateurs, comme les législateurs et autorités censés protéger les particuliers, n’auront aucun moyen réel de contrôle et capacités pour une mise en place réelle de règlementation. Sinon, pourquoi les mafias, en cols blancs ou pas, se seraient-elles engouffrées dans ces crypto-monnaies pour le blanchiment de leurs activités illicites ?
Et même si le prétexte à la mode est ici de financer de petites opérations pour de petites entreprises, cela ne nous incite pas à modifier notre réponse, d’autant que cela démultiplierait pour le CGPI CIF les dossiers à étudier avant de conseiller un client.
S’il fallait un dernier argument pour ne pas nous prêter à cette manipulation mondiale, la Compagnie relève le coût énergétique de la prétendue « sécurisation » par le « minage ». D’autre part, les crypto-monnaies ne tenant que par les échanges, sans aucun bien ou valeur en contrepartie et sans aucune garantie par un Etat, une entreprise ou une institution identifiés, la catastrophe interviendra quand les spéculateurs se diront être allés trop loin et se retireront (phénomène habituel), quand d’autres pays interdiront, quand de nouvelles faillites interviendront, quand de nouveaux scandales feront surface, quand des réseaux de blanchiments tomberont dans les mailles des polices fiscales, etc. Resteront encore une fois sur le sable les naïfs, trompés par une règlementation impuissante, et ceux qui se croient assez malins pour pouvoir se retirer à temps, possesseurs alors de jetons virtuels devenus non convertibles, jusqu’à que leur écran s’efface définitivement.
En conséquence, la Compagnie des CGPI ne souhaite pas participer à cette incompréhensible complicité active ou passive des pouvoirs publics internationaux en se prêtant à un semblant de règlementation qui ne peut que tromper les épargnants. »
Vos réactions