Les temps nouveaux de l’épargne
Selon La lettre du Cercle de l’épargne de décembre, les entreprises européennes et notamment françaises restent plus endettées que leurs homologues américaines. Cette situation s’explique par les modes de financement différents de part et d’autre de l’Atlantique, d’un côté un financement par les marchés financiers, de l’autre un financement essentiellement bancaire.
Les crédits aux entreprises représentent 80 % pour la zone euro, contre 15 % aux Etats-Unis. Avec des taux d’intérêt extrêmement faibles, les entreprises européennes bénéficieraient d’un contexte favorable pour investir ; or tel n’est pas le cas du fait de perspectives de croissance moroses. Elles privilégient le désendettement afin d’améliorer leurs ratios financiers. Le processus n’est pas encore achevé. Le poids des crédits des entreprises européennes est de 30 points de PIB supérieur à celui de 2002.
Du fait du poids élevé des dettes publiques et des nouvelles normes bancaires, les entreprises européennes devront recourir de plus en plus aux marchés financiers pour se financer. La réforme de l’épargne salariale, le soutien des pouvoirs publics au crowdfunding et le lancement commercial des fonds eurocroissance ont en commun de proposer des solutions alternatives au crédit bancaire. Cette mutation doit s’accompagner d’un effort pédagogique à destination des épargnants pour éviter la répétition de désillusions passées. En Europe continentale, les ménages ont, en effet, une plus faible appétence aux risques qu’aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.
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