Bureaux : le rebond logique des grandes métropoles régionales
Par Stanislas Leborgne, directeur exécutif régions de CBRE, et Yves Gourdin, directeur investissements régions de CBRE
Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, la demande placée enregistre une hausse de 24 % au premier semestre par rapport au premier semestre 2020. Malgré un contexte sanitaire toujours pesant, les métropoles régionales demeurent attractives. Bilan et perspectives…
Les volumes reprennent des couleurs
Après une année 2020 chahutée, le 1er semestre 2021 affiche une demande placée de 466 700 m², soit une hausse de 24% par rapport au 1S 2020. La reprise des grandes transactions au 2ème trimestre a permis de rattraper le retard du début d’année. Les 7 transactions de > 5000 m2 ont totalisé 74 900 m² contre 65 100 m² à la même période l’année dernière, soit une augmentation de 15%. Malgré les incertitudes liées au nouveau mode de travail et une rationalisation sur les surfaces, le taux de vacance régional qui atteint 5,10% démontre le reflet des marchés immobiliers équilibrés en régions. Avec 1,4 million de m² de stock immédiat, cette tendance devrait se maintenir au cours des prochains mois, sans risque de suroffre, en régions comparé aux précédentes crises. Il est à noter que sur certains secteurs centraux, l’offre neuve reste faible compte tenu de la demande, ce qui limite les commercialisations.
« Force est de constater que la recherche des talents n’est pas une exclusivité parisienne, les grands utilisateurs se positionnent dans les métropoles régionales. Même si nous constatons une baisse de l’empreinte immobilière de la part des grands utilisateurs, c’est au profit des immeubles neufs et bien localisés », déclare Stanislas Leborgne, directeur exécutif régions.
« Alors que le marché aura encore été porté par les PME/PMI, la réflexion des grands utilisateurs commence à aboutir et de belles transactions sont à prévoir au second semestre. En fonction de l’évolution du contexte sanitaire, la demande placée pourrait atteindre 1 million de m2 à la fin de l’année », ajoute Stanislas Leborgne.
La localisation, le critère numéro 1 des investisseurs
« Le marché de l’investissement bureaux dans nos régions connaît un 1er semestre stable avec un volume de 1,1 Mds € qui se traduit par les bonnes perspectives du marché locatif. Si aucune opération supérieure à 100 millions d’euros a été recensée, la tranche 50/100 millions augmente, ce qui traduit le souhait des investisseurs de réduire l’exposition au risque en détenant des actifs sous gestion plus liquide. Les investisseurs très actifs ont une bonne connaissance du marché régional et se positionnent naturellement sur des actifs Core, mais devenus de plus en plus rares, ils se positionnent également sur des actifs Core+ qui, même dans une période encore incertaine tirent leur épingle du jeu. Compte tenu de la tension à l’offre sur certains marchés, les opérations en VEFA sont toujours aussi nombreuses. D’autant plus que la part du blanc représente près de la moitié des volumes, signe de marché locatif résilient. De nouveaux acteurs se positionnent sur des actifs Value Added, notamment des fonds anglosaxons opportunistes à la recherche de rendement », commente Yves Gourdin, directeur investissements régions.
« L’année 2021 pourrait être plus dynamique que prévu et afficher plus de 2 Mds € d’investissement en fonction d’importantes opérations à Lyon qui pourrait bousculer favorablement ce chiffre », conclut Yves Gourdin.
* Sept grands marchés régionaux : Lille, Lyon, Aix-Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
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