Un recours au crédit immobilier très disparate au sein de l'UE
Pour la 6e année consécutive, le Crédit foncier publie son étude sur le crédit immobilier résidentiel dans les vingt-huit pays de l’Union européenne (UE). Son recours reste très disparate d’un pays à l’autre. Au 8e rang européen, la France se distingue notamment par des taux d’intérêt de crédit très bas.
Les encours de crédits immobiliers, soit les montants encore dus (capital + intérêts), s’élevaient fin 2017 à près de 6 400 milliards d’euros, soit une hausse annuelle de 4,3 %, et de 13 % sur les cinq dernières années (2012-2017). Ce montant représente 87 % des crédits souscrits par les ménages (les 13 % restants étaient constitués de crédits à la consommation) et 42 000 euros en moyenne par ménage propriétaire en Europe.
Le recours au crédit reste très inégal d’un pays à un autre. Toutefois, quatre ensembles se distinguent :
C’est en Europe du Nord (Danemark, Finlande, Irlande, Royaume-Uni et Suède, soit 18 % de la population européenne) que les ménages sont les plus endettés (33 % du total des crédits immobiliers en Europe). En effet, l’encours moyen par ménage propriétaire s’élève à 81 800 euros, soit deux fois la moyenne européenne. Il s’explique notamment par le dynamisme des marchés, des durées de crédit plus longues, un recours au crédit in fine, une fiscalité et des traditions culturelles plus favorables par rapport au crédit.
L’Europe du Centre-Ouest (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas, soit 37 % de la population) représente 46 % des encours de crédits immobiliers de l’Union européenne. L’encours moyen par ménage propriétaire y est de 56 800 euros, soit 37 % de plus que la moyenne européenne.
Dans le sud de l’Europe (Chypre, Espagne, Grèce, Italie, Malte et Portugal), les ménages sont globalement moins endettés : on y recense 17 % des encours de crédits immobiliers pour 25 % de la population européenne. L’encours moyen par ménage propriétaire s’élève à 26 900 euros, soit 35 % de moins que la moyenne européenne ; un niveau qui s’explique en particulier par les conséquences de la dernière crise économique (cette étude mesure les encours, soit le stock de crédits et non la production nouvelle).
En Europe de l’Est (Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) les ménages sont très peu endettés en montant comme en nombre (8 % des ménages seulement ont un prêt ou une hypothèque en cours). L’Europe de l’Est représente 4 % des encours de crédits immobiliers pour 20 % de la population européenne (6 600 euros par ménage propriétaire) ; les prix immobiliers y sont également inférieurs.
Au sein de l’Europe, la France se situe dans une position médiane. A un niveau proche de celui de son voisin allemand, la France (encours par ménage propriétaire égal à 51 700 euros) se situe au 8e rang européen. Les encours de crédits immobiliers y représentent 67 % du revenu disponible brut des ménages, proportion quasi-identique à la moyenne européenne (68 %), et bien en-deçà de certains pays comme le Danemark (202 %) ou les Pays-Bas (139 %). Le montant des encours correspond à 13 % du patrimoine non financier des ménages, soit une proportion assez nettement inférieure à la moyenne européenne (17 %).
Enfin, la France se distingue par un niveau très bas de tarification : alors même que les crédits immobiliers distribués le sont à taux fixe (98 % de la production), la France affiche les taux d'intérêt de crédit immobilier les plus attractifs parmi les grands pays européens : 1,56 % au second semestre 2017, à comparer à 1,83 % en Allemagne, 1,92 % en Espagne, 2,05 % au Royaume-Uni et 2,42 % aux Pays-Bas.
Source: Etude du Crédit Foncier, les marchés européens du crédit immobilier résidentiel en 2017, mai 2018
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