La pierre, une aspiration de génération en génération
D’après une étude Elabe pour le Crédit foncier, la propriété immobilière est une aspiration qui réunit toutes les générations. A tous les âges, elle est privilégiée pour la constitution d’un patrimoine.
Les Français aspirent dans leur immense majorité à devenir propriétaire de leur logement. Afin d’analyser les différences de perception du patrimoine immobilier entre classes d’âges, mais également les transferts de patrimoine entre générations, le Crédit foncier a demandé à l’institut Elabe de réaliser une enquête sur le sujet. Mis en cohérence avec les données existantes, ces travaux permettent d’éclairer une question centrale: quel est le rapport des différentes générations à la propriété immobilière et à la transmission du patrimoine immobilier ?
L’immobilier d’abord, les placements ensuite
Pour se constituer un patrimoine, les Français privilégient à tous les âges l’investissement immobilier au placement financier.
En effet, plus de neuf Français sur dix (92 %) jugent positive l’idée d’être propriétaire de son logement. Cette perception transcende les générations et prend ses racines tout d’abord dans le sentiment d’être chez soi (67 % des citations). La propriété est également perçue comme un moyen de se constituer un patrimoine pour son avenir (49 % des citations) et celui de ses enfants (54 %) ou un moyen de sécuriser sa situation à la retraite (50 %).
Elle est également un moyen d’indépendance (37%). Chez les plus jeunes, la propriété est synonyme de fierté (29 % chez les 25-34 ans) et de réussite sociale (27 % chez les 18-24 ans).
La propriété n’est considérée comme inutile que par 3 % des personnes interrogées.
En France, selon les données de l’Insee, la proportion de propriétaires de leur résidence principale s'élève à 59 % en 2015. Le taux de détention d’un patrimoine immobilier, et plus précisément de sa résidence principale, augmente logiquement avec l’âge. Les 30-39 ans sont 53 % à détenir un patrimoine immobilier tandis que, dès 50 ans, les propriétaires représentent deux tiers de la population.
L'investissement locatif en tête
Interrogés par Elabe, 7 Français sur 10 affirment qu’ils feraient le choix de la pierre s’ils recevaient une importante somme d’argent. 33 % au moyen de l’investissement locatif (45 % chez les 18-24 ans contre 19 % chez les 65 ans et plus), 30 % en achetant leur résidence principale et 9 % une résidence secondaire. Si le choix de la fonction du bien varie fortement selon la situation patrimoniale du répondant, le choix de l’immobilier est invariable (68 % parmi les actuels propriétaires de leur résidence principale, 42 % privilégiant l’investissement locatif ; 79 % parmi les locataires de leur logement, 58 % privilégiant l’achat de leur résidence principale).
Taux de détention des actifs de patrimoine financier par les ménages
Selon l’Insee, dans son enquête Patrimoine 2015, il apparaît que la grande majorité des ménages français détient un ou plusieurs livrets d’épargne (86 %). Un peu moins de la moitié ont souscrit une assurance-vie ou une épargne retraite (44 %). Un tiers dispose d’une épargne-logement (32 %). Enfin, moins d’un ménage sur cinq dispose de valeurs mobilières (16 %) ou d’une épargne salariale (14 %).
Le patrimoine financier moyen augmente également avec l’âge, mais de manière nettement moins marquée que le patrimoine immobilier. Cela s’explique par le fait que les ménages s’endettent pour se constituer un patrimoine immobilier. Le patrimoine financier est plus faible que le patrimoine immobilier à tous les âges de la vie. En moyenne, le patrimoine immobilier brut représente 3 fois le patrimoine financier brut. Contrairement aux détentions immobilières, la richesse financière moyenne ne recule pas au-delà de 70 ans (période de désépargne). C’est en fin de carrière professionnelle, entre 50 et 59 ans, que le patrimoine financier est le plus dynamique.
Elément essentiel du patrimoine
L’immobilier est privilégié pour se constituer un patrimoine : 7 Français sur 10 affirment qu’ils feraient le choix de la pierre s’ils recevaient une importante somme d’argent ; cette proportion est de 68 % parmi les actuels propriétaires de leur résidence principale et de 79 % parmi les locataires.
Cependant, l’accès au patrimoine immobilier est jugé de plus en plus difficile : sept Français sur dix (71 %) considèrent qu’il est difficile ou très difficile de se constituer un patrimoine immobilier.
Une majorité partage le sentiment d’une difficulté qui s’est accrue par rapport à l’époque de leurs parents (65% en moyenne, jusqu’à près de 3 sur 4 parmi les 18-35 ans, 54% parmi les plus de 65 ans).
La plupart impute cette dégradation à l’évolution du prix de l’immobilier, au pouvoir d’achat (respectivement 65% et 66%) et à l’instabilité et l’insécurité de la situation économique (54%). Un tiers mentionne le niveau d’imposition.
61 % d’entre eux jugent qu’il sera encore plus difficile pour leurs propres enfants lorsqu’ils auront le même âge.
Même credo pour toutes les générations
Enfin, transmettre un patrimoine est une ambition partagée par toutes les générations
Si l’importance de la transmission est consensuelle (3 Français sur 4), elle partage les Français quant à l’attitude à adopter de son vivant pour transmettre : une courte majorité relative (39%) juge qu’il faut transmettre ce qu’il reste après avoir vécu le mieux possible.
A l’inverse, 32% affirment qu’il faut transmettre le plus possible. 29% estiment qu’il faut transmettre juste ce qu’il faut pour aider, mais pas plus. Aujourd’hui, un quart des Français (25 %) déclare avoir un projet de transmission de patrimoine et près de deux sur cinq (37 %) y avoir déjà pensé.
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