L’immobilier de luxe à Paris reprend enfin des couleurs
Paris Ouest Sotheby’s International Realty, l’un des leaders de l’immobilier de prestige dans la capitale, dresse un bilan du début de l’année 2015 qui a été particulièrement prometteuse pour le secteur.
Trois facteurs expliquent cette belle santé du marché : la baisse de l’euro (parité euro-dollar), des taux d’intérêt historiquement bas, un marché immobilier à des prix redevenus raisonnables. Ainsi les acheteurs étrangers comme français reviennent.
Un marché de l’immobilier de prestige très actif en 2015
« Après deux ans de ralentissement, le marché de l’immobilier de luxe se montre très actif à Paris au premier semestre 2015 et cette tendance se poursuit depuis, explique Frank Sylvaire, directeur associé de Paris Ouest Sotheby’s Realty. Depuis la crise de confiance de l’immobilier de prestige de 2012, le marché ne s’est jamais aussi bien porté. Le nombre de ventes n’a cessé de croître au cours de l’année : + 20 % entre janvier et octobre 2015. Notre chiffre d’affaires est en hausse de plus de 50 % à Paris et de 35 % à Neuilly. L’année dernière, les ventes étaient moins nombreuses à se concrétiser, et leur nombre restait assez stable tout au long de l’année. »
Si le marché de l’immobilier de luxe parisien reprend des couleurs depuis le début de l’année, la reprise n’a jamais été aussi forte que depuis cet été. Facteur déterminant qui explique que le stock accumulé de biens commence à décroître depuis cette date : la prise de conscience de la réalité du marché par les vendeurs, avec des prix qui se maintiennent après un correctif en baisse de l’ordre de 15 à 20 % pour un choix considérable. « Face à une clientèle consciente de cette réalité, lorsque les biens sont affichés au bon prix, ils se vendent très rapidement : certains biens ont même été vendus en moins de quinze jours, pour un prix moyen d’environ 9 600 € le mètre carré dans le XVIIe, par exemple. En moyenne, un bien qui restait quatre mois en portefeuille le reste aujourd’hui un mois et demi seulement. Les acheteurs sont pressés d’investir et de profiter de belles opérations : l’immobilier de prestige est en ce moment un marché d’acheteurs », précise Frank Sylvaire.
Aujourd’hui, pour des biens dont les prix s’échelonnent entre 1 et plus de 10 millions d’euros dans l’immobilier de luxe, il est délicat de parler de prix au mètre carré car il dépend de l’emplacement, des prestations, des vues sur monuments… « Nous avons réalisé une très belle vente haut de gamme en 2015 avenue Raymond-Poincaré avec un acquéreur du Golfe : un appartement en étage élevé, à refaire, à 13 500 €/m2. »
La clientèle française revient
« L’immobilier parisien attire, pour moitié, des Français et des étrangers, mais tout dépend des quartiers. Par exemple, le XVIe arrondissement attire 55 % d’étrangers, contre 45 % de résidents hexagonaux, quand le quartier de Saint-Germain est convoité par 71 % d’étrangers dont la plupart venus du Moyen-Orient. Du côté des zones de prédilection, les arrondissements du VIe, VIIe, VIIIe et XVIe, ainsi que le Quartier latin et le Marais concentrent en majorité ces biens de prestige et sont donc les plus prisés », détaille Joanna Jourdes, directrice associée de Paris Ouest Sotheby’s Realty.
Les acheteurs français n’avaient pas totalement disparu. Ils étaient surtout à l’affût de « bonnes affaires » du fait de la baisse des prix à Paris. S’ils reviennent maintenant, c’est parce qu’ils retrouvent confiance dans le marché. « Nous constatons qu’une partie de notre clientèle française quitte peu à peu les quartiers centraux pour s’installer dans les VIIIe, XVIe (quartier Victor-Hugo), XVIIe arrondissements (quartier de la Plaine-Monceau et autour du parc Monceau) et Neuilly, afin de bénéficier d’une véritable vie de quartier et, pour les plus âgés, de se rapprocher des enfants et petits-enfants, commente Paulo Fernandes, directeur associé de Paris Ouest Sotheby’s Realty. A Paris, la clientèle française s’intéresse surtout aux biens familiaux, appartements souvent haussmanniens de 150-200 m² environ, localisés près des commerces et des écoles. »
La clientèle étrangère s’intéresse toujours au Triangle d’or
La clientèle étrangère s’intéresse aussi au même type de surface, ainsi qu’aux 100-150 m² dans l’optique de disposer d’un pied-à-terre, tout en plaçant son argent de manière sûre dans la pierre parisienne. Critère de choix majeur : l’emplacement, et la vue, de préférence sur monument historique. « La plupart d’entre eux rêve d’acheter un bien dans le Triangle d’or (Montaigne, François Ier, Iéna) ou dans le XVIIe arrondissement, près de l’Etoile, complète Joanna Jourdes. Certains disposent de budgets plus élevés et vont s’orienter plutôt vers des hôtels particuliers et biens remarquables à plus de 5 millions d’euros. Les étrangers qui achètent à Paris viennent du Moyen-Orient, du Proche-Orient (Libanais), d’Europe (Italiens, Allemands, Néerlandais), mais aussi d’Amérique du Sud (Brésiliens, Argentins). Les Américains sont extrêmement présents en ce moment, beaucoup dans le XVIe arrondissement, quartier dont ils sont friands. Les Asiatiques arrivent peu à peu… ».
La première couronne ouest-parisienne en pleine croissance
Paulo Fernandes constate que « dans la première couronne ouest-parisienne, on constate la même tendance avec un marché en pleine croissance. Des villes comme Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret ou encore Boulogne-Billancourt confirment leur succès, attirant toujours plus d’acquéreurs. Ces villes sont plutôt familiales, mais quelques acquéreurs étrangers font leur apparition. » A Neuilly-sur-Seine, par exemple, les populations du Golfe sont demandeuses d’hôtels particuliers et penthouses côté bois.
La reprise est bien là mais en plus les prix se sont maintenus dans ces banlieues proches, avec un prix moyen autour de 10 000 €/m² (qui varie évidemment selon la localisation du bien). Les biens avec vues sur bois ou la fondation Vuitton, ainsi que ceux situés au cœur du quartier Saint-James, sont les plus chers. Le quartier Sablons bénéficie d’un retour de la population traditionnelle familiale de Neuilly partie proche du bois : proximité immédiate des commerces et des transports, ainsi que sectorisation du collège-lycée Pasteur sont autant de critères de choix importants pour ces personnes qui restent sur de l’immobilier familial de standing. « Nous avons, par exemple, récemment vendu à 9 000 €/m² un appartement de 178 m² rue d’Armenonville, au troisième étage d’un immeuble années Trente, sectorisé Pasteur. Ou encore, près du lycée Pasteur également, une petite maison à refaire avec jardin pour 1,65 million d’euros en une seule journée », énumère Paulo Fernandes.
Face à des prix qui vont continuer à s’ajuster quelque peu et une conjoncture très favorable, les professionnels de l'immobilier très haut de gamme sont confiants pour l’avenir du secteur. Paris séduira toujours les acquéreurs… Et finalement, Paris restera toujours Paris !
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