Zone euro : le secteur bancaire se consolide
Le rapport sur les structures financières de la BCE montre une poursuite de la consolidation dans le secteur bancaire en 2016. Le total des actifs des banques s’est établi à 24 200 Md€, soit une hausse de 0,5 % par rapport à l’année précédente et une baisse de 14 % par rapport à 2008.
Selon le rapport 2017 de la Banque centrale européenne sur les structures financières (Report on financial structures - RFS) publié le 23 octobre, le nombre d’établissements de crédit dans le secteur bancaire de la zone euro a diminué de 25 % entre 2008 et 2016. Sur une base non consolidée, le nombre d’établissements de crédit est revenu de 5 474 à fin 2015 à 5 073 à fin 2016. Sur une base consolidée (c’est-à-dire en comptant pour un seul ensemble les entités appartenant au même groupe), on dénombrait 2 290 établissements de crédit fin 2016, contre 2 379 fin 2015 et 2 904 en 2008. Rien qu’en 2016, 6 939 succursales bancaires ont été fermées.
Des ratios de fonds propres en hausse
Fin 2016, le total des actifs des banques de la zone euro s’est établi à 24 200 milliards d’euros, sur une base consolidée, soit une hausse de 0,5 % par rapport à l’année précédente et une baisse de 14 % par rapport à 2008. En 2016, le total des prêts bancaires a augmenté à un rythme modéré de 1 %. La part des titres de créance dans le total des actifs du secteur bancaire a continué de se réduire, reflétant une diminution des avoirs en emprunts publics domestiques dans de nombreux pays de la zone euro à la suite de la crise financière et du programme en cours d’achats d’actifs de la BCE. Au passif, la tendance à recourir davantage au financement par les dépôts s’est accélérée en 2016, la part médiane des dépôts des clients dans le total des passifs ayant augmenté de 7 % pour s’établir à 52 %.
Les ratios de fonds propres réglementaires des banques de la zone euro ont continué de s’inscrire en hausse, principalement en raison des augmentations de capital. Le ratio médian des fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1 - CET1) introduit progressivement s’est inscrit à 15,4 % en 2016, après 14,4 % en 2015. La rentabilité du secteur bancaire est restée relativement faible durant l’année, sous l’effet de la persistance d’inefficacités structurelles dans de nombreux pays. En particulier, tandis que le ratio médian de créances douteuses a poursuivi sa baisse, le stock de ce type de créances est resté durablement élevé dans plusieurs pays.
La part du secteur financier non bancaire progresse
En mars 2017, la taille globale du secteur financier de la zone euro s’est établie à 76 200 milliards d’euros, contre 70 800 milliards en décembre 2015 et 55 000 milliards en décembre 2008. Entre 2008 et 2016, la taille du secteur financier est passée de 5,3 fois à 6,4 fois le produit intérieur brut (PIB). Même si l’importance relative des non-banques (sociétés d’assurance, fonds de pension, fonds d’investissement monétaires et autres intermédiaires financiers) a augmenté régulièrement depuis le début de la crise financière, cette tendance semble avoir marqué le pas récemment.
En termes de total des actifs, la part du secteur financier non bancaire est passée de 43 % en 2008 à 55 % début 2017. La part des institutions financières monétaires (IFM) a tout d’abord enregistré une baisse correspondante, mais cette tendance s’est interrompue récemment, la part des actifs totaux des IFM (hors fonds d’investissement monétaires) restant globalement inchangée, à 45 % environ, en 2016 et début 2017.
La solvabilité du secteur de l’assurance nettement supérieure
Dans le contexte actuel de rendements faibles, les sociétés d’assurance et les fonds de pension de certains pays ont arbitré leurs portefeuilles au profit d’actifs offrant des rendements plus élevés afin de doper les revenus d’investissement. La rentabilité du secteur de l’assurance a été limitée ces dernières années, mais sa solvabilité est nettement supérieure aux exigences du régime de surveillance Solvabilité II de l’UE.
La croissance du secteur des fonds d’investissement, qui alimente en grande partie l’expansion du secteur financier non bancaire depuis la crise financière mondiale, a maintenu sa tendance séculaire à la hausse en 2016 : le total des actifs dans le secteur des fonds d’investissement, hors fonds d’investissement monétaires, a augmenté de 7 % en 2016 et de 160 % environ depuis 2008. Dans le même temps, le total des actifs du secteur des fonds d’investissement monétaires a progressé de 15 % par an en moyenne depuis fin 2013 où il avait atteint un point bas. Les actifs totaux détenus par les véhicules financiers de la zone euro ont continué de s’inscrire en légère baisse durant la majeure partie de 2016, en raison d’une faiblesse prolongée de l’activité de titrisation des établissements de crédit de la zone euro. L’activité de titrisation s’est redressée au dernier trimestre 2016, mais modérément.
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