Le Private Equity séduit de plus en plus assureurs, family offices et banques
Malgré un léger repli au premier semestre, la levée de capitaux se maintient à un niveau élevé, selon les dernières données de France Invest. Elle augmente très fortement auprès des compagnies d’assurance, des personnes physiques et family offices, et des banques qui représentent à eux tous 56% de la collecte.
Au premier semestre 2020, l’activité du capital-investissement français se maintient à un niveau élevé et confirme ses objectifs de soutien de l’économie pendant la crise : 7,4 Md€ levés (les investisseurs institutionnels et les épargnants renforcent leurs allocations), 7,7 Md€ investis (un plus haut, dans 1 050 start-up, PME et ETI) et plus de 650 entreprises cédées, en tout ou partie. C’est ce que relève la 33e édition du rapport d’activité des acteurs du capital-investissement français au premier semestre 2020 (les fonds de dette privée, d’infrastructure et étrangers ne sont pas pris dans le périmètre de l’étude) de France Invest (Association des investisseurs pour la croissance) et Grant Thornton.
Malgré l’intensité de l’impact de la crise sanitaire sur l’activité économique et à l’incertitude inédite qui en découle, les sociétés de capital-investissement ont continué à être très présentes au premier semestre 2020 pour permettre aux entreprises de financer leur développement : « A partir du printemps 2021, les professionnels du capital-investissement seront également des acteurs du plan de relance établi par le gouvernement, assure Dominique Gaillard, président de France Invest. Ils viendront renforcer sur vingt-quatre mois le haut de bilan de deux mille à deux mille cinq cents PME et ETI affectées par la crise et ayant des capacités de rebond. Notre ambition est qu’ils apportent une part substantielle des 20 Md€ annoncés par Bercy avec, de surcroît, tout leur savoir-faire extra-financier pour placer ces entreprises sur une trajectoire de croissance durable. »
Au premier semestre, la levée de capitaux s’élève à 7,4 Md€. Elle se maintient à un niveau élevé et affiche un léger repli de 7% comparé aux 8 Md€ levés au premier semestre 2019. Elle se concentre sur des fonds de taille inférieure à 1 Md€ (76% des capitaux levés au premier semestre 2020 vs. 53% au premier semestre 2019) qui se dotent de moyens pour accompagner des PME et des ETI dans les années à venir. Elle augmente très fortement auprès des compagnies d’assurance (progression de + 43% vs. premier semestre 2019), des personnes physiques et family offices (+27%) et des banques (+95%), qui représentent à eux tous 56% de la collecte. Elle provient, pour une part stable et élevée, à 43% d’investisseurs internationaux, vs. 41% en moyenne annuelle sur les dix dernières années (2010 à 2019).
Au premier semestre, les investissements restent à un niveau élevé et s’élèvent à 7,7 Md€. Ils ont été alloués à 1 050 start-up, PME et ETI, soit plus que la moyenne semestrielle depuis 2017 (941 entreprises). Ils ont été réalisés aux trois quarts dans des entreprises basées en France et en même temps sont en progression constante en Europe (hors de France) qui concentre dorénavant 30% des montants investis. Enfin, ils affichent une résistance du capital-innovation, en montants investis (865 M€ vs. 996 M€ au premier semestre 2019) et en nombre d’entreprises accompagnées (474 vs. 496), quand bien même le capital-transmission concentre 64% des montants investis.
Plus de 650 entreprises ont été cédées, en tout ou partie. Dans un marché incertain, le nombre de cessions a diminué, mais reste élevé et les rachats par des industriels augmentent.
Alors que le premier confinement a provoqué un arrêt sans précédent de l’activité économique au semestre dernier, le rôle du capital-investissement pour soutenir le développement de plus de 1 000 entreprises, plongées cependant dans l’urgence de la situation et la mise en place des mesures de soutien de la trésorerie, se confirmes slon le rapport : « Désormais, dans un contexte toujours plus marqué par les incertitudes en matière de “seconde vague” ou de no deal concernant le Brexit, l’investissement doit s’articuler en complément du Plan de relance de 100 Md€ mis en œuvre par le gouvernement pour renforcer les fonds propres des entreprises et ainsi retrouver le plus rapidement possible une dynamique de développement vertueuse et durable », conclut Thierry Dartus, associé, Transaction Advisory Services de Grant Thornton.
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