Des heures difficiles s'annoncent pour la réversion
La réversion représente au moins 20 % des pensions de retraités femmes.
Selon La Lettre du Cercle de l’épargne de novembre 2014, avec les difficultés des régimes complémentaires, la réversion pourrait connaitre des heures difficiles, d’ici quelques années. Cette remise en cause serait d’autant moins difficile à faire admettre que le poids de la réversion est amené à diminuer pour le régime de base avec l’amélioration de la situation financière des femmes.
De 1,6 à 1,1 % du PIB
Ainsi, selon les projections du Conseil d’orientation des retraites, entre 2014 et 2060, la masse des pensions de réversion devrait passer de 1,6 à 1,1 % du PIB (dans le scénario le plus favorable). Les dépenses liées à la réversion passeraient de 32 à 52-56 milliards d’euros. Les pensions de réversion représenteraient alors moins de 9 % des pensions, contre 12 % en 2014. Du fait du vieillissement de la population, le nombre de pensions de réversion attribuées passerait de 5,5 millions à 6,8 millions de 2014 à 2060, mais par rapport au nombre total de droits attribués (droits propres et réversion), les pensions de réversion passeraient de 21 % en 2014 à 17 % en 2060.
Un recul qui s’explique
Ce recul relatif de la réversion s’explique par :
- la progression plus rapide de l’espérance de vie à 60 ans des hommes par rapport à celle des femmes retardant l’âge moyen de réversion et réduisant la durée moyenne de perception d’une pension de réversion par une population qui reste majoritairement féminine ;
- l’amélioration des carrières féminines entraînant une augmentation de leurs pensions en droit direct. Il en résulte qu’un nombre croissant de femmes se trouvent au-dessus du plafond de ressources ;
- le taux d’union par le mariage dans la population diminue quand le Pacs n’est pas reconnu pour l’attribution de la réversion. Par ailleurs, la multiplication des divorces et des remariages aboutit à une réduction des droits liés à la réversion ;
- le rapprochement des âges entre les époux quand auparavant les femmes étaient traditionnellement plus jeunes que les hommes. L’écart d’âge constaté entre les unions des années 1950 et celles des années 1990 s’est réduit d’une demi-année, passant de 2,8 à 2,3 ans.
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