Pourquoi les courtiers en crédit deviennent-ils incontournables ?

Par : edicom

Par Christelle Molin-Mabille, présidente de la CNCEF Crédit

Dans un marché de l’immobilier dopé par des taux d’intérêt bas, 40% des Français ont sollicité un courtier pour leur prêt immobilier en 2021, une proportion qui a augmenté de onze points en six ans. Et si la raison principale était, jusqu’en 2020, d’essayer d’obtenir un taux plus avantageux, elle devient en 2021 celle de s’assurer d’obtenir un financement (1). 

Car les offres se multiplient, mais les conditions d’accès au crédit se sont durcies et, avec elles, la simple possibilité – ne parlons plus d’assurance – de décrocher un prêt. Pourquoi les emprunteurs font-ils de plus en plus appel à ces intermédiaires ?

 
Les clés du succès ? Les multiples casquettes du courtier en crédit

De la même façon que l’apport d’un agent immobilier ne consiste pas seulement à négocier un prix de vente plus bas ; le rôle d’un courtier ne se limite plus, si tant est que cela ait été le cas, à réduire les taux. Et les Français ne s’y trompent plus. Ils sont de plus en plus nombreux à faire appel à eux, et un crédit sur deux devrait être intermédié en 2022 (2).

Or, l’IOBSP connaît bien sûr les taux, mais aussi les offres et les politiques de prêt des établissements avec lesquels il travaille. C’est un véritable professionnel du financement, encadré, réglementé, évalué et formé pour agir dans l’intérêt du consommateur et également du banquier.

C’est aussi face aux règles et mécanismes d’octroi de crédit souvent incompréhensibles pour l’emprunteur que son rôle de « traducteur » devient central et précieux. Comment, par exemple, expliquer la règle des 35 % d’endettement à des acheteurs dont le niveau d’éducation financière peut être très hétérogène ? Il faut faire preuve de pédagogie et disposer d’un temps que les conseillers bancaires n’ont pas toujours.

Il intervient également en tant que « planificateur ». Quand on sait qu’en 2021, la durée moyenne d’un prêt immobilier s’élève à dix-neuf ans et sept mois (3), l’engagement n’est pas sans risques ni conséquences et doit reposer sur une analyse solide et étayée des possibilités de remboursement. Sa mission ? Définir l’objectif, travailler le profil bancaire, construire un budget à long terme, arbitrer entre durée d’emprunt et coût du crédit pour réaliser le projet du client.

Car un achat, et surtout celui de la résidence principale, peut-être le projet d’une vie ; il faut donc l’inscrire dans une stratégie financière viable. C’est donc en tant qu’accompagnateur patrimonial que l’IOBSP va prendre en compte les évolutions de la famille, les sources de revenus potentiels et anticiper les besoins au fil des années.

Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses atouts, il est courtier, au sens propre du terme. Ce qui signifie qu’il fonctionne en architecture ouverte et recherche différentes solutions de financement auprès de plusieurs établissements, quand le banquier n’a que ses produits maison à proposer.

 

Un partenaire de choix dans un environnement incertain

Toutes les bonnes choses ont une fin et les taux d’intérêts historiquement bas que nous connaissons n’ont pas vocation à perdurer à l’infini. Les principaux acteurs tablent d’ailleurs sur une remontée très progressive en 2022, un contexte qui confirme le besoin pour la majorité des emprunteurs de se faire accompagner et de bénéficier d’une relation de qualité de confiance.

Le courtier endosse donc un nouveau costume de chef d’orchestre, qui connaît sur le bout des doigts la partition de tous les interprètes du projet immobilier : agent, notaire, vendeur, organisme prêteur. Coordination, centralisation et décryptage, son accompagnement expert est d’ailleurs reconnu par 86% des répondants à l’enquête Ifop-Cafpi « Les Français et l’accession à la propriété » de mars 2021.

S’il fallait encore en douter, le courtier représente bel et bien une courroie de transmission indispensable dans une économie du crédit devenue complexe. Partenaire du banquier, il ne se substitue pas à lui mais complète et enrichit sa relation avec le client.

Dans un peu moins de deux mois, les professionnels IOBSP (courtiers et mandataires en crédit) devront rejoindre une association professionnelle pour les représenter, les accompagner, les former, mais aussi pour valoriser leur métier auprès du grand public. Une mise en lumière nécessaire, car sans eux, nous en sommes convaincus, l’écosystème du crédit se porterait beaucoup moins bien.

1. Le marché du courtage en prêt immobilier, Businesscoot, novembre 2021.

2. Le marché du courtage en prêt immobilier, Businesscoot, novembre 2021.

3. Observatoire Crédit Logement/CSA décembre 2021

 

  • Mise à jour le : 09/02/2022

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