Simple bourrasque estivale ?
Voici le dernier commentaire de gestion de la société de gestion, Wiseam
Les bourses américaine et européenne, face à une accumulation de risque, ont nettement corrigé en cette fin de mois. A titre d’illustration, le CAC40 a cédé 10 % sur ses plus hauts de mi-juin, suite aux annonces de la BCE pour lutter contre les risques déflationnistes de la zone.
Le premier risque repose sur les anticipations de politique monétaire de la Fed. A l’issue de sa dernière réunion, la banque centrale américaine a adopté un ton plus positif dans son communiqué. La première estimation pour la croissance du deuxième trimestre de 4 % (après - 2,1 % en début d’année) confirme l’embellie actuelle des Etats-Unis. Le dollar s’est apprécié nettement (+ 2,2 % contre euro) et les actions américaines ont montré des premiers signes de nervosité (le VIX est passé de 10 à 17 %), tout comme le compartiment du High Yield US (en repli de 1,3 % sur le mois).
Le second risquese situe autour des craintes géopolitiques et leurs conséquences sur les perspectives de croissance mondiale. Les tensions politiques avec la Russie sont perçues comme une source de révision à la baisse de la croissance en Europe, notamment en Allemagne, le pilier de la zone euro. La chute de l’empire familial portugais autour de Banco Espirito Santo a impacté les pays périphériques et obligé le Portugal à nationaliser partiellement cette banque. Enfin, le défaut de paiement de l’Argentine, même si ce n’est pas une surprise, a été un élément supplémentaire négatif.
Outre ces données macroéconomiques, il faut aussi tenir compte de publications de sociétés mitigées, surtout en Europe, qui ont fragilisé les marchés actions. Du côté des Etats-Unis, près de trois entreprises sur quatre ont dépassé le consensus. La progression des résultats sur un an s’établit à + 9,9 % sur le S&P500, cependant les perspectives détaillées par les dirigeants n’ont pas permis à l’indice de passer la barre des 2 000 points. En Europe, pour deux tiers des sociétés de l’EuroStoxx50, déception sur les chiffres d’affaires (en baisse sur un an de 5,8 %), des résultats légèrement meilleurs qu’escomptés, mais des perspectives peu alléchantes. Les sanctions ont été rudes (Arkema, Vinci, Total, LVMH pour ne citer qu’elles), les bonnes nouvelles ont néanmoins été valorisées (Ingenico, Axa, Sanofi, EDF…).
Seuls les émergents (et notamment l’Asie) prolongent leurs rebonds avec des flux d’investisseurs soutenus, ce dont nous avons bénéficié dans nos OPC. La volatilité récente permet aussi à nos gérants européens de revenir sur des dossiers à de meilleurs prix, compte tenu de leurs positionnements vis-à-vis de la croissance mondiale qui demeure malgré tout positive… Nous sommes donc à l’affût des opportunités offertes par la correction actuelle, mais globalement nous préconisons de rester prudent jusqu’à la rentrée.
Achevé de rédiger le 4 août 2014.
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