Hausse du taux d’usure : l’analyse de Meilleurtaux
Le relèvement du taux d’usure vient d’être annoncé à compter du 1er janvier prochain. Il attteint désormais :
- 3,41 % pour les prêts immobiliers de moins de 10 ans (soit une hausse de 0,38 points) ;
- 3,53 % pour les prêts entre 10 et 20 ans (en hausse de 0,50 points) ;
- 3,57 % pour les prêts de 20 ans et plus (+ 0,52 points).
Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux nous donne sa lecture de cette réévaluration : « L’histoire se répète depuis plusieurs mois maintenant car si relever le taux d’usure est une bonne chose, les effets positifs ressentis seront malheureusement de très court-terme. Oui certains dossiers vont enfin trouver un financement, mais pour combien de temps ? Comme ce que nous avons vu lors du dernier trimestre, l’effet positif a duré trois semaines maximum ! Simplement parce que les taux d’intérêt des crédits aux particuliers ne remontent pas, quant à eux, seulement une fois tous les trois mois !
En effet avec la remontée extrêmement rapide et récente des OAT 10 ans (taux directeurs de référence pour les crédits immobiliers qui sont passé de 1,35 % en août à plus de 3 % le 27 décembre), les taux pratiqués par les banques ont fortement augmenté et cela va continuer dans les semaines qui viennent. Ainsi, les derniers barèmes bancaires reçus flirtent, pour beaucoup d’entre eux, déjà avec les 3 %, la marge de manœuvre produite par cette récente hausse du taux d’usure sera donc très rapidement absorbée. Un taux d’usure à 3,57 % avec des taux moyens flirtant avec les 3 %, ce n’est tout simplement pas suffisant comme écart pour intégrer ne serait-ce que les assurances au même titre qu’un taux d’usure à 3,05 % avec des taux nominaux à 2,50 % !
Encore une fois ce taux d’usure cumule deux problèmes : sa révision qui intervient une seule fois tous les trois mois alors que les taux des crédits changent tous les mois et même plusieurs fois par mois d’une part ; et d’autre part les taux qui servent de référence qui sont également les taux des dossiers financés au trimestre précédent et donc envoyés en banque encore quelques semaines auparavant, soit un double effet retard ! »
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