Eleva Capital affirme ses ambitions sur le marché des CGP
En 2019, Eleva Capital s’attaque au marché des conseils en gestion de patrimoine. Pour cela, la société a recruté Cyril Hourdry en provenance de La Financière de l’Echiquier. Il nous présente la société et sa gamme de fonds.
Profession CGP : Eleva Capital vient de vous recruter pour développer la clientèle CGP. Pourriez-vous nous présenter votre nouvelle société ?
Cyril Hourdry : Eleva Capital est une société de gestion spécialisée sur les actions européennes, créée en 2014 à Londres, par Eric Bendahan, l’ancien gérant des fonds Oyster European Opportunities et Oyster European Selection. Son cogérant sur ces fonds, Armand Suchet d’Albufera, l’a suivi dans cette nouvelle aventure. Aujourd’hui, Eleva gère près de 4 milliards d’euros d’actifs, dont 40 % auprès de clients français, principalement institutionnels et wholesale, sur trois fonds, deux long-only et un long-short. Cette année, la collecte atteint un peu plus d’1,2 milliard d’euros.
La société est totalement indépendante : son capital est entièrement détenu par les salariés. A noter cependant que le second actionnaire derrière Eric Bendahan est une fondation, la fondation Eleva, qui reverse près de 10% du résultat de la société à l’Unicef.
Eleva Capital a ouvert un bureau à Paris en juillet 2017, afin d’y implanter son équipe de gestion et se protéger ainsi des conséquences possibles du Brexit, mais également dans l’optique de se rapprocher de sa clientèle domestique. Le groupe compte à ce jour 27 professionnels expérimentés répartis entre les bureaux de Londres et Paris, animés par la volonté de développer un acteur de la gestion d’actifs performant, proche de ses clients tout en étant socialement responsable.
Quel est le process de gestion appliqué ?
C. H. : Eric Bendahan a démarré sa carrière de gérant actions en 1999. Il a toujours mêlé le stock-picking à une vision top-down afin d’identifier les grandes tendances et les secteurs porteurs, sans contrainte de style (growth ou value) ou de taille de capitalisation. Une gestion véritablement opportuniste qui repose néanmoins sur quatre piliers d’investissement : les entreprises familiales pour l’alignement des intérêts entre le management et les actionnaires ; les entreprises dont le business model est innovant dans des secteurs d’activités matures pour le surplus de croissance qu’elles délivrent ; les titres dont l’amélioration du marché du crédit n’est pas reflétée dans les cours de Bourse et enfin les sociétés en restructuration (changement de management ou d’actionnariat).
Un mot sur les trois fonds ?
C. H. : Le premier fonds, Eleva European Selection, est un fonds de stock-picking de conviction au style de gestion opportuniste (Blend), entièrement investi sur tout type de capitalisations boursières européennes. Lancé en janvier 2015, le fonds a été « soft-closé » en juin 2018 à 3 milliards d’euros afin de permettre à Eric et Armand de conserver leur approche de gestion « multicap » et laisser de la capacité sur les autres stratégies qu’ils gèrent.
Le deuxième fonds, Eleva Euroland Selection, affiche des encours de 230 millions d’euros. Il est géré selon la même philosophie d’investissement et approche de gestion que le fonds European Selection, mais sur un univers plus restreint (zone euro).
Le troisième fonds, Eleva Absolute Return Europe, affiche un objectif de performance absolue (650 millions d’euros d’encours). Son exposition nette aux actions européennes peut varier entre -10 % à + 50 %, en fonction de la valorisation du marché, de sa volatilité et de la vision macroéconomiques de l’équipe de gestion. La patte longue du fonds est composée des meilleures convictions à l’achat, tandis que la patte short est constituée de sociétés disruptées, de valeurs arrivées à un point d’inflexion et dont les attentes semblent trop élevées ainsi que de sociétés pour lesquelles la dégradation du marché du crédit n’est pas encore reflétée dans le cours de bourse. Une couverture indicielle, à hauteur d’1/3 de la patte short, est également mise en place pour ajuster l’exposition nette du portefeuille. Dans un contexte de marché chahuté comme actuellement, ce fonds assez défensif (DICI 3, avec une volatilité d’environ 5 %) est une bonne solution d’investissement pour la clientèle patrimoniale.
Pourquoi avez-vous décidé de relever le challenge proposé par Eleva Capital ?
C. H. : Après douze années formidables à La Financière de l’Echiquier, j’ai souhaité affronter un nouveau défi que les performances d’Eleva vont me permettre de relever. Je souhaitais également me rapprocher du terrain et des CGP dont je m’étais quelque peu éloigné ces dernières années.
Je bénéficie d’une belle liberté pour développer la distribution : référencement sur les plates-formes, mise en place des partenariats avec les assureurs et associations professionnelles, animation et présence terrain, création de parts rapide selon les demandes des partenaires, développement de services pour accompagner les CGP dans le développement de leurs cabinet… et surtout à l’écoute de leurs besoins.
Récemment Diane Bruno et Marie Guigou ont également été recrutées…
C. H. : Tout à fait. Eleva Capital compte poursuivre son développement en recrutant de nouvelles équipes de gestion de qualité, à l’image de Diane et Marie, qui vont gérer un fonds petites et moyennes capitalisation investi sur les leaders de demain. La société a la volonté d’élargir son offre de gestion. Dès lors, d’autres gérants pourraient être recrutés dans les mois à venir.
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