Fusion d'Amaïka, Cedrus et 360Hixance pour devenir Sanso Investment Solutions
Amaïka AM, Cedrus AM et 360Hixance AM ont décidé d’unir leurs forces pour devenir Sanso Investment Solutions. Le futur président de la société, David Kalfon, présente les contours de cette opération qui reste soumise à l’agrément de l’Autorité des marchés financiers.
Profession CGP : Pourquoi avez-vous de fusionner ?
David Kalfon : Il s’agit d’une histoire assez simple d’un regroupement de compétences, et non pas pour d’une opération capitalistique, visant à répondre à des problématiques de taille critique ou de pression réglementaire. En effet, chaque entité pouvait poursuivre son aventure de manière indépendante.
Ma rencontre avec Benoît Magnier, le fondateur de Cedrus AM, est à l’origine de se rapprochement. Nous sommes rapidement arrivés à l’idée que cette fusion serait une opportunité pour chacune de nos gestions : leurs compétences et expériences fortes en matière d’ISR (investissement socialement responsable) nous permettront de prendre ce virage déterminant de manière crédible. De leur côté, nous leur apportons notre savoir-faire en matière de gestion de titres vifs, puisque leurs fonds sont gérés en multigestion.
Sur le plan du développement, nos clientèles sont complémentaires : si Cedrus s’adresse principalement aux institutionnels, nous sommes davantage orientés sur la clientèle des CGPI.
360 Hixance AM a ensuite rejoint le projet, à l’initiative d’OTCex, l’actionnaire commun de Cedrus et 360 Hixance. Cela nous permet de renforcer l’offre de gestion sous mandat, significatif chez 360 Hixance, mais aussi d’assurer un meilleur maillage territorial auprès des CGPI puisqu’Hixance est très implanté en région, tandis qu’Amaïka dispose d’une clientèle essentiellement parisienne.
PCGP : Comment cela va-t-il se matérialiser dans votre offre ?
D. K. : Trois services vont être proposés : la gestion sous mandat, les solutions dédiées et une gamme d’OPCVM. Celle-ci va être rationnalisée autour de sept fonds qui intègrent ou intègreront la gestion ESG de Cedrus. Deux fonds obligataires seront proposés : Amaïka Taux Réels Européens, un fonds principalement investi en titres de qualité Investment Grade avec une gestion de type performance absolue et pouvant adopter une sensibilité négative. Le second fonds est issue de la gamme d’Hixance, Hixance Oblig 1-3, qui sera dénommé Sanso Short Duration. Toujours géré par Philippe Douillet, il s’agit d’un fonds dédié au crédit.
Sur la partie des fonds diversifiés, Hixance Patrimoine va être baptisé Sanso Patrimoine. Il s’agit d’un fonds patrimonial prudent dont l’exposition aux marchés actions est limitée à 30 %. Un second fonds plus offensif complète la gamme : Sanso Opportunité (ex-Amaïka 60), un fonds de fonds investi jusqu’à 60 % en actions.
Enfin, la gamme diversifiés dynamiques / actions comprend trois fonds :
- Altiflex : un fonds flexible dynamique investi sur les actions de la zone euro ;
- Maxima : un fonds flexible dynamique investi sur les actions internationales ;
- et Sanso Megatrand qui prend la place de Cedrus Megatrend.
Bien sûr, cette gamme va être mise en place durant l’été de manière progressive, et nécessite de fusionner certains fonds.
PCGP : Que représente le nouvel ensemble ?
D. K. : L’équipe se solidifie autour de seize personnes et devient plus robuste. J’en serai le président et Benoît Magnier le directeur général. La gestion se composera de sept personnes, dont deux à la gestion sous mandat. L’équipe commerciale sera composée de quatre personnes. L’opération nous permet également de disposer d’un RCCI et d’un contrôleur des risques en internes, tous deux séparés de l’équipe de direction pour une plus grande indépendance.
Les effectifs de Cedrus et Amaïka sont conservés, tandis que deux personnes aux fonctions support de 360 Hixance nous quittent, ainsi que Jean-Noël Vieille qui rejoint OTCex comme chef économiste.
S’agissant des encours, ils atteignent presque 650 millions d’euros (environ 230 millions pour Amaïka, 240 millions pour Cedrus et 180 millions pour 360 Hixance).
PCGP : Comment sera détenu le capital ?
D. K. : Tous les actionnaires des différentes sociétés poursuivent l’aventure et la soutiennent. Les anciens actionnaires d’Amaïka détiendront 48 % du capital et OTCex aura une participation d’à peine plus de 40 %.
PCGP : Quels sont vos objectifs ?
D. K. : Il s’agit de prendre le temps de bien faire les choses afin de ne pas dénaturer ce qui fonctionnait bien chez chacun. Au contraire, l’objectif est de s’enrichir réciproquement. Par exemple, chez Amaïka, nous sentions une plus grande appétence des clients pour l’ISR : si au début cela ressemblait à de la théorie, la clientèle passe désormais à l’action, Cedrus nous permet de faire un bon en avant sur cette pratique.
Côté encours, notre volonté est d’atteindre le milliard d’encours d’ici trois ans et d’être une société de gestion avec qui il faut compter.
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