L’Aurep lance le diplôme Allocation d’actifs patrimoniale
L'association créée en 1995 vient de créer le diplôme « Allocation d'Actifs Patrimoniale » dont la première promotion sera ouverte en janvier prochain. Entretien Catherine Orlhac, la présidente de l’Aurep, Charles Nourissat et Pierre Sabatier, les co-directeurs de la formation, respectivement gérant et principal actionnaire de Patrimoine Plus, un cabinet spécialisé en allocation d'actifs patrimoniale, et Pierre Sabatier, président de PrimeView, un cabinet indépendant de recherche économique et financière spécialisé dans l'optimisation de la stratégie d'investissement.
Pourquoi avez-vous créé ce nouveau diplôme ?
Catherine Orlhac : Fidèle à sa volonté de permettre à ses diplômés de disposer de compétences de plus en plus pointues et différenciantes, l’Aurep a décidé de créer une formation inédite sur le marché visant à développer les capacités des conseillers patrimoniaux en allocation d’actifs.
La maitrise de cette discipline complexe, clé de voute indispensable permettant de répondre aux objectifs et problématiques de long terme du client selon un processus rigoureux de sélection des actifs et de gestion du risque, doit permettre aux diplômés de devenir de véritables architectes du patrimoine, dans un environnement évolutif que ce soit d’un point de vue réglementaire, économique ou financier.
Pour développer ces compétences, l’AUREP a réuni au sein d’un cursus de formation unique en son genre les meilleurs spécialistes par classes actifs, mais aussi en économie, en finance comportementale, et bien sûr en méthodologie d’allocation.
Qu’est-ce qui rend l’allocation d’actifs patrimoniale si importante aujourd’hui ?
Charles Nourissat : Les problématiques patrimoniales qui étaient jusqu’à présent essentiellement centrées sur les aspects juridiques et fiscaux s’étendent désormais au niveau économique et financiers suite notamment à la très faible rémunération en France des produits peu risqués et à l’évolution des besoins futurs non financés comme les retraites par exemple.
Dans cet environnement, il devient alors nécessaire pour les clients de prendre certains risques sous peine de voir la valeur réelle de leur patrimoine diminuer à long terme. Identifier les principales problématiques et les risques qui y sont associés devient donc indispensable avant de leur apporter une réponse via une allocation d’actif appropriée.
Pierre Sabatier : Le simple fait de diversifier ses actifs n’est pas un élément suffisant pour répondre aux problématiques des clients. Il faudra au préalable effectuer des choix parmi les nombreuses classes d’actifs, traditionnelles et émergentes, ainsi que les zones géographiques à privilégier et à éviter.
Parmi les différentes classes d’actifs, les actions sont volatiles, perçues comme très risquées et semblent de plus en plus vulnérables aux politiques monétaires. A l’opposé, l’immobilier s’est quant à lui démocratisé, rendant le sourcing des bons produits plus difficile que par le passé. Pendant ce temps, de nouvelles classes d’actifs émergent ou se développent, comme les SCPI thématiques, les investissements non côtés, le financement des infrastructures ou des forêts, etc.
Dans ce paysage complexe, le besoin d’architecture du patrimoine pour le client devient à la fois plus important mais aussi plus difficile à réaliser que par le passé. Pour cela, il est nécessaire de comprendre avec précision le fonctionnement de chaque classe d’actifs en fonction de l’environnement actuel et futur (économique, financier, réglementaire, etc) pour redéfinir le rôle que chacune d’entre elles pourra jouer dans une allocation globale.
A qui s'adresse ce diplôme ?
C.O : Cette formation s’adresse particulièrement aux Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP), qu’ils travaillent pour un cabinet indépendant ou pour une institution financière. La formation intéressera également les gérants de family office ou les investisseurs privés qui souhaitent gérer directement leur patrimoine. Elle peut enfin venir compléter les connaissances des autres professionnels du droit ou du chiffre qui veulent offrir un service plus large à leurs clients.
Quel en est le contenu ?
C.N. : Le process de formation vise à donner aux étudiants les connaissances et outils nécessaires afin qu’ils construisent, eux-mêmes, tout au long de la formation, leur propre méthodologie d’allocation d’actifs. Ils pourront alors l’intégrer au sein de leurs établissements. C’est un des objectifs majeurs de ce diplôme qui devrait permettre aux étudiants de mieux répondre aux problématiques patrimoniales des clients et d’être en adéquation avec l’évolution de la règlementation.
P.S. : Quatre grands thèmes seront abordés lors de cette formation. Le premier module (53h) consiste à parfaire les connaissances techniques des différentes classes d’actifs (traditionnelles et émergentes), leur mode de valorisation, leur intérêts et risques vis-à-vis d’une problématique patrimoniale ainsi que les moyens d’identifier les meilleurs supports d’investissement pour chacune d’entre elles. Le second (21h) permet de mieux comprendre l’influence des cycles et des politiques économiques sur le comportement des actifs financiers à long terme ainsi qu’à court terme.
Le troisième thème (11h) est consacré aux techniques propres d’allocation d’actifs et de gestion du risque appliquées à la gestion de patrimoine global. Enfin, nous abordons les aspects de mise en place et de formulation de la proposition vis-à-vis du client (25h), ce qui prends en compte les aspects règlementaires mais également comportementaux et de suivi dans le temps.
C.O. : Charles et Pierre ont bâti le programme et choisi les intervenants, tous professionnels avertis dans leur domaine.
Comment y accéder (modalité, coût, lieu de formation, calendrier des formations…) ?
C. O. : Cette formation est ouverte à ceux qui, soit de façon libérale, soit au sein d'une société ont la charge de conseiller une clientèle privée dans la gestion et l’organisation de leur patrimoine et justifient :
- soit d’un diplôme de niveau bac + 4 dans les domaines économique, financier, commercial ou de gestion.
- soit d’une expérience professionnelle d’au moins 5 ans dans le domaine de la gestion de patrimoine.
Quelles sont les modalités pratiques ?
C. O. : Afin de s’intégrer aux emplois du temps souvent chargés des professionnels, la formation comporte 18 jours de cours et permettra de ne les monopoliser que 3 jours par mois.
Le coût de la formation, qui se déroulera à Paris entre les mois de janvier et de septembre 2020, s’élève à 8000€ TTC
C.N. : Pour le lancement de cette première promotion, nous avons décidé de limiter le nombre de places disponibles à 32 places. La première session de cette formation démarrera au mois de janvier 2020. Les inscriptions se feront en ligne sur le site de l'Aurep à partir du 8 avril 2019.
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