Moins d’1 indépendant sur 2 protégé par un contrat de prévoyance
Le baromètre MetLife France effectué auprès de TNS et dirigeants de TPE sur leurs préoccupations et attentes en matière de prévoyance souligne la méconnaissance de la protection réelle des régimes obligatoires par les entrepreneurs et révèle le rôle que peuvent jouer les courtiers et CGP en matière de conseil.
Les résultats du baromètre MetLife France effectué par CSA en ligne auprès de TNS et dirigeants de TPE sur leurs préoccupations et attentes en matière de prévoyance. Cette étude met en exergue plusieurs points stratégiques pour ces cibles. Décryptage…
Menée auprès de 400 répondants du 31 août au 7 septembre, cette étude a pour but de comprendre la perception et les motivations des professionnels par rapport à la prévoyance, ainsi que de mesurer leur taux de souscription. Le Baromètre compare certains résultats par rapport à une étude similaire menée en 2018 et a voulu savoir si les entrepreneurs avaient souscrit une protection dans le cadre du PGE.
Optimisme en berne
Le baromètre relève un optimisme des TNS et dirigeants de TPE en baisse par rapport à 2018 mais qui ne s’effondre pas. Il reste en effet plus élevé qu’en 2012 à 2014. Des chiffres à considérer somme toute avec prudence car c’est un item très volatil (mesuré après la période estivale de déconfinement). Un chiffre qui pourrait malheureusement se dégrader dans les semaines à venir et l’annonce de potentiels plans sociaux à répétition, au regard du reconfinement notamment.
48% ont une prévoyance
Concernant la prévoyance, les données stagnent et MetLife France observe un sentiment de protection et un taux d’équipement identique à 2018 :
- les indépendants se sentent toujours bien protégés par leur régime obligatoire en cas d’arrêt de travail (42%), d’invalidité (48%) et de décès (53%). Néanmoins ce sentiment ne correspond pas à la réalité des régimes obligatoires, qui les protègent globalement mal ;
- ils connaissent toujours aussi peu la protection réelle de leur régime obligatoire, et les montants qui leur seraient versés en cas de coup durs (29% les connaissent en cas d’incapacité, 22% pour l’invalidité et 17% pour le décès). Concrètement, moins d’1 indépendant sur 2 est protégé par un contrat de prévoyance, soit 48%.
Les principales motivations de ceux qui se sont équipés (nouvel item en 2020)
Les TNS et dirigeants de TPE se sont équipés avant tout pour diminuer les risques inhérents au statut (55%), et pour protéger sa famille (49%). MetLife France note que l’on est sur une attitude « défensive » : diminuer les risques, plutôt que « positive » qui pourrait être notamment « gagner en sérénité », item qui reçoit peu de suffrages.
Le principal frein évoqué : le prix
C’est surtout un item « refuge » et il est à relativiser : en effet, quand on n’appréhende pas le bénéfice d’un produit, celui-ci est toujours perçu comme « trop cher ». Il s’agit plus d’un rapport « Bénéfice perçu/prix » qui est trop faible – surtout pour des acteurs économiques qui ont déjà le sentiment de devoir faire face à de lourdes charges et n’ont pas nécessairement conscientisé qu’ils ne sont pas équipés.
Auprès de qui s’équipent-ils ?
Les TNS s’équipent en prévoyance majoritairement auprès de leur agent général d’assurance ou de leur banque, et beaucoup moins auprès de leur courtier (12%) ou de leur CGP (6%). Les conseillers en gestion de patrimoine et courtiers semblent avoir ainsi un fort potentiel de développement sur cette thématique de la Prévoyance. A noter également, la faible rôle joué par les experts comptables dans le prescription de cette protection.
Dans le cadre du prêt garanti par l’Etat (PGE)
12% des TNS et TPE avaient souscrit un PGE début septembre, et 52% d’entre eux déclarent être protégés par une assurance emprunteur ou une garantie personne-clé.
A noter : le principe du PGE protège la banque en cas de défaillance de paiement, mais ne protège pas le TNS en cas d’arrêt de travail par exemple, ou d’invalidité, tant que son entreprise peut rembourser. Une assurance-emprunteur ou une garantie personne-clé leur fournirait cette protection.
Agnès Bruhat, directrice générale de MetLife France, souligne que « Cette étude fait clairement apparaitre la méconnaissance de la protection réelle des régimes obligatoires par les entrepreneurs, et révèle le rôle que peuvent jouer les courtiers et CGP, en matière de conseil : sensibiliser leurs clients TNS sur les risques que ces derniers et leur famille encourent lorsqu’ils ne disposent pas de protection complémentaire. Cela permettrait ainsi aux courtiers et CGP de protéger utilement leurs clients tout en respectant leur devoir de conseil et de tirer parti du potentiel d’équipement d’un marché ».
Vos réactions