Des CGP prudents, mais optimistes
Aprédia vient de publier la 23e édition de son Livre blanc de la gestion de patrimoine sur les conseillers indépendants. En voici quelques enseignements.
Profil des cabinets
Fin 2023, les auteurs de l’étude dénombraient 3 867 cabinets de conseil en gestion de patrimoine, soit une augmentation de près de 4,4 %. Ceux-ci sont principalement basés en Ile-de-France (27,6 %) et la part des cabinets ayant plusieurs implantations repart à la hausse (20,1 % des cabinets disposent de plusieurs implantations contre 16,7 % en 2022 et 19,3 % en 2021).
Selon l’étude, 27 % des cabinets ont plus de 16 ans et 50 % des cabinets ont 10 ans et plus. La moyenne se situe à 11,8 ans et la médiane à 11 ans. En 2023, plus de la moitié des dirigeants (54,3 %) sont âgés de 50 ans et plus, la moyenne étant à 51,4 ans. La part des moins de 40 ans reste stable, à 12,5 % de l’effectif (11,9 % en 2022, 15,1 % en 2021 et 17 % en 2020). « Ils étaient 40 % en 2000 », souligne Aprédia. La part des cabinets CGP dirigés par une femme franchit pour la deuxième année consécutive les 20 %, à 21% en 2023.
Côté effectif, en 2023, toutes tailles de cabinets confondues, les cabinets se composent en moyenne de 2,9 personnes (dirigeant inclus), contre 3,3 personnes en 2022. Les auteurs de l’étude expliquent cette diminution par « d’un côté, une légère augmentation de la part des cabinets unipersonnels dans la profession et de l’autre un écrasement des effectifs dans les autres cabinets, à l’exception de ceux qui comptent une équipe de plus de 10 personnes. » Les structures unipersonnelles progressent et représentent 41,6 % des cabinets en 2023 (39,8 % un an plus tôt).
Dans les cabinets qui emploient du personnel, on compte en moyenne 2,6 employés hors dirigeant (2,7 en 2022). Les cabinets les plus structurés, dotés d’une équipe de plus de 10 personnes, restent ultra-minoritaires (3 %). De leur côté, les cabinets structurés, de taille intermédiaire (effectif compris entre deux et cinq conseillers), représentent 40 % des cabinets en 2023. En 2023, la part des CGP qui travaillent seuls, sans assistant, est en légère hausse à 41,6 % des cabinets (39,8 % en 2022).
Bilan 2023 et perspectives
Les CGP apparaissent confiants dans leur avenir : 85 % des CGP se déclarent satisfaits de leurs activités et 53 % se disent plutôt satisfaits de leur collecte. Néanmoins, c’est près de 30 % de moins que l’année précédente (80 % en 2022). Pour seulement un tiers de la profession (33 %), la collecte réalisée en 2023 est en hausse (17 % en moins par rapport à 2022) et les CGP qui enregistrent une hausse ou une stagnation de leur collecte représentent 77% des cabinets.
Selon l’étude, « Beaucoup de CGP jugent que le contexte de marché très contrarié limite les possibilités de conquête de nouveaux clients. Ils adoptent un positionnement défensif qui les poussent à se concentrer plutôt sur la gestion des clients existants, à accroître auprès d’eux leur rôle de conseil et à rechercher les véhicules d’investissement qui offrent un niveau de performance qui satisfasse leurs clients dans un contexte de grande incertitude. Pourtant, ceux qui enregistrent les meilleurs résultats indiquent le plus souvent que c’est la croissance du nombre de nouveaux clients qui est à l’origine de leur développement. »
Pour autant, 57 % des CGP sont optimistes pour la santé de leur cabinet, soit une baisse de 3 % sur un an. Les CGP qui affichent leur inquiétude sont minoritaires et ne représentent que 10 % de la profession en 2023. Autre élément, positif, les CGP ont l’intention de recruter cette année : c’est le cas pour 28% d’entre eux, soit 7% de plus en un an.
La consolidation du marché se poursuit, mais dans leur globalité les CGP apparaissent attachés à leur indépendance capitalistique. « La part des cabinets qui souhaitent se rapprocher d’un autre conseil en gestion de patrimoine reste contenue et en baisse en 2024 (18% en 2024 et 22% en 2023). La tendance est à une régression sensible des intentions de rapprochement entre confrères (-10% entre 2020 et 2024) », observent les auteurs de l’étude. Par ailleurs, seuls 12% des dirigeants de cabinets se disent ouverts à une prise de participation d’un cabinet CGP qui a un ou plusieurs fonds d’investissement à son capital.
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