En début de semaine, Olifan Group annonçait l’évolution de son capital avec la prise de participation majoritaire de Seven2 (via le fonds Apax Development II) en lieu et place de BlackFin Capital Partners. Entretien avec Hein Donders, partner et architecte de la création d’Olifan il y a dix ans.

Profession CGP : Quels sont les enjeux de cette nouvelle opération capitalistique pour Olifan ?

Hein Donders :Cette évolution de notre capital constitue la troisième étape de notre développement. La période 2014-2020 a consisté en la création d’un socle robuste par la fusion d’une quinzaine de cabinets de gestion de patrimoine, sans appel à des capitaux extérieurs, et la constitution de nos différents pôles d’expertise. La séquence 2021-2024, durant laquelle BlackFin CP nous a accompagnés, nous a permis de structurer notre groupe et de le rendre plus robuste. Nous avons constitué une équipe de 65 consultants en gestion de patrimoine ou encore créé notre société de gestion immobilière, Olifan Real Estate, fin 2023. Durant ces quatre années, notre chiffre d’affaires a quasiment doublé de façon organique et nous avons remboursé la quasi-totalité de notre dette.

Cette nouvelle étape qui vient de débuter avec Seven2 marque notre volonté de consolider notre position, et de revenir à une croissance externe plus forte et d’accélérer notre digitalisation aussi bien pour réduire les tâches administratives de nos équipes que pour offrir de nouvelles fonctionnalités à nos clients.

D’une prise de participation minoritaire de BlackFin, vous passez à une participation majoritaire. Pour quelles raisons ?

Cela nous octroie plus de moyens pour nous développer dans un marché qui évolue de plus en plus vite. Nous aurons plus de capital au travail pour atteindre nos objectifs de développement tant en termes de croissance externe qu’en termes de recrutement de nouveaux talents. Cela ne signifie pour autant pas que le nombre de partners n’est pas moins importants : dix-sept sont toujours actionnaires et la moitié de nos collaborateurs sont associés.

Un mot sur vos ambitions de croissance externe ?

En anticipation de notre développement, quatre opérations ont déjà été réalisées cette année pour un total de 400 millions d’euros d’encours, avec l’acquisition de Verney dont les trois associés sont devenus partners, et trois cabinets basés en Occitanie (Arak Finance, Delattre Finance, et Divitiae). Deux opérations sont en cours de finalisation pour 300 millions d’euros d’actifs sous gestion.

Nous sommes aujourd’hui ouverts à tout type d’acquisition dans la France entière, qu’il s’agisse du rachat d’un portefeuille pur et simple ou d’un CGP partant à la retraite ou encore de l’association avec un CGP qui souhaite s’adosser à un groupe structuré comme le nôtre.

Après la création d’Olifan Real Estate, pourriez-vous créer une société de gestion de portefeuille ?

Nous ne l’excluons pas. Il s’agirait de pouvoir disposer des outils réglementaires nous permettant de structurer une offre dans l’intérêt de nos clients et non pas d’être gérant au sens « stock-picker ».

Comptez-vous élargir votre cible de clients ?

Tout à fait. L’acquisition de Verney Conseil nous permet de profiter de leur savoir-faire dans la gestion de d’une clientèle plus « mass affluent ». Parallèlement, l’élargissement progressif de la profondeur de notre offre, tant sur le plan du conseil que des produits, nous permet d’être en capacité d’accompagner une clientèle toujours plus aisée. Aujourd’hui, nous sommes donc en mesure de servir un éventail de clients allant de la constitution d’un patrimoine jusqu’à la gestion de fortune.

Que représente aujourd’hui Olifan Group ?

Olfian Group, c’est 2 milliards d’euros d’encours, 25 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 8 à 10 % en honoraires, 150 collaborateurs, plus de 10 000 clients et 15 bureaux répartis dans l’Hexagone.