BridgePoint entre au capital de Cyrus
Fin mars, le groupe Cyrus qui fête son 31e anniversaire en ce mois d’avril, a annoncé l’arrivée de Bridgepoint Development Capital à son capital à hauteur de 28 %. Meyer Azogui, président du groupe Cyrus, nous expose les tenants et aboutissants de cette opération et fait le point sur le développement du groupe.
Profession CGP : Il y a deux ans, vous vous félicitiez d’avoir repris 100 % de votre capital grâce à une opération financière menée en compagnie d’Ardian. Pourquoi avez-vous décidé de faire à nouveau entrer un fonds de private equity dans votre capital ?
Meyer Azogui : L’opération menée en compagnie d’Ardian avait vocation à reluer les salariés déjà actionnaires et à ouvrir le capital à d’autres. Mission accomplie : cette première étape nous a permis de multiplier par deux le nombre de collaborateurs associés chez Cyrus, afin de continuer à partager, comme nous le faisons depuis toujours, la valeur créée avec les équipes. Aujourd’hui, accueillir le fonds de BridgePoint – qui n’est pas le même que celui qui avait investi chez Primonial et qui est géré par une équipe différente – à notre capital nous donne davantage de moyens, alors que notre industrie est de plus en plus capitalistique.
Cette opération va nous permettre d’accélérer notre développement qui repose sur trois axes :
- notre croissance organique en renforçant nos treize bureaux répartis sur toute la France ;
- la réalisation d’opérations de croissance externe sur nos trois métiers : l’asset management immobilier au travers d’Eternam, l’asset management financier au travers d’Invest AM et le Wealth Management. Sur Cyrus Conseil, nous comptons nous renforcer notamment en Bretagne, dans l’est et à Bordeaux. Par ailleurs nous avons récemment acquis le cabinet Convergence Finance créé par Patricia Chassagne à Lyon (65 millions d’euros d’encours) ;
- et le lancement d’une activité nouvelle pour nous : la distribution externe.
Outre ces moyens financiers, BridgePoint va nous apporter son savoir-faire en termes stratégiques et dans la conduite d’opérations de croissance externe.
Avec cette opération, nous renforçons notre indépendance, car celle-ci n’est réelle que si l’on dispose de moyens financiers importants, humains et technologiques. Nous comptons ainsi renforcer notre action autour de notre marque et en faire la marque réflexe en matière de gestion privée. Le besoin client est fort et la plupart des banques ne les servent pas suffisamment : notre profession doit gagner en notoriété.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces activités de producteur de solutions financières ?
M. A. : Il s’agit de proposer au marché des solutions différenciantes et à forte valeur ajoutée, généralement accessibles aux investisseurs institutionnels. L’activité devrait prochainement être lancée. Elle concerne des opérations de club deal et FPCI immobilier, de Private Equity, de gestion de mandats de produits structurés (Invest AM a dans ce sens demandé une extension de son agrément), de fonds dédiés…
Vous avez également récemment recruté Christophe Mianné en tant que directeur général…
M. A. : Il s’agit d’une belle rencontre qui n’a aucun lien avec l’opération menée avec BridgePoint. Christophe Mianné vient remplacer Raphael Saier, directeur général délégué qui nous a énormément apporté depuis sept ans, mais qui a d’autres choix personnels. Le parcours et les expériences de Christophe Mianné vont nous permettre de donner un coup d’accélérateur à notre stratégie.
Quels sont vos objectifs à terme ?
M. A. : Nous souhaitons doubler notre chiffre d’affaires dans les cinq années à venir et atteindre les 10 milliards d’euros d’encours. C’est une ambition forte, mais nous disposons des équipes, des moyens et du temps pour mener notre stratégie.
Vos réactions