La chute des taux immobiliers se poursuit
La baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers se poursuit. Selon le dernier observatoire Crédit Logement / CSA, leur taux moyen s’est établi à 2,70% en juillet.
Quels pourraient être les facteurs susceptibles d’orienter ces taux à la hausse et mettre fin à ce mouvement de baisse inédit ? Pascal Beuvelet, Président d’In&Fi Crédits, réseau national franchisé de courtage en crédits, les détaille mais finalement n'en retient aucun.
L’augmentation du taux directeur de la BCE ?
Le taux directeur de la BCE permet aux banques, sous certaines conditions, de se financer aujourd’hui à 0.15%. Toute remontée de ce taux impacterait immédiatement le coût des ressources des banques et par conséquent les taux immobiliers. Cependant, des Etats de l’UE dont la France sont fortement endettés. Ces Etats empruntent aux banques, qui elles-mêmes empruntent une partie de leurs ressources à la BCE. Dans cette configuration, toute remontée des taux compromettrait plus encore des budgets déjà très déséquilibrés. Seule une remontée du taux de la BCE pourrait impacter les taux immobiliers.
En l’état, ce taux restera durablement bas, sauf remontée significative de l’inflation, ce qui parait très peu probable dans les deux ans à venir.
L’augmentation des taux OAT ?
Les banques financent le public et le privé à des taux qu’elles décident seules. Il n’y a aucune corrélation technique entre les taux de financement des dettes publiques de l’Etat et celles des dettes privées des Entreprises et des Ménages. Ces taux suivent simplement la même courbe.Pour la Banque, il s’agit de financements différenciés (objet, durée, garanties, niveau de risque) accordés à des emprunteurs différents. Les prêts qu’elles octroient à l’Etat sont matérialisés par des Obligations Assimilables du Trésor (OAT). La Banque maîtrise donc le coût de sa ressource, évalue le niveau de son risque et décide de son taux de marge qui, in fine, correspond au taux qu’elle facture. Ainsi, en aucun cas, le taux de rémunération pour financer des dettes publiques n’impacte le taux que ce même prêteur appliquera pour financer des dettes privées. L’augmentation du taux de rendement des OAT n’a ainsi aucune influence sur les taux immobiliers.
Le retour de l'inflation ? Dans ce contexte, toute hausse des taux constituerait un frein supplémentaire catastrophique. La BCE tente de relancer l’inflation en injectant le maximum de liquidités à la disposition des banques. Il s’agit de faciliter l’accès au crédit pour les entreprises et aux ménages. Mais pour l’instant, sans confiance, il n’y a pas de relance ! La remontée des taux est inenvisageable tant que l’inflation sera inférieure à 2%.
La titrisation des crédits immobiliers ?
Le recours aux taux révisables ? |
Vos réactions