Des acteurs financiers s’engagent pour le climat
Présente à la COP26 pour valoriser l’expertise de la Place de Paris au niveau international, Finance for Tomorrow a élaboré une déclaration de soutien au développement de la finance à impact signée par plus de quatre-vingts organisations (établissements bancaires, sociétés de gestion…).
Bien loin des idées reçues, la finance s’engage pour le climat et à favoriser le développement de la finance à impact et, in fine, à la contribution du secteur financier à la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable (ODD).
Conformément au mandat d’influence internationale confié à Finance for Tomorrow par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, le groupe de Place impact a travaillé à l’élaboration d’une déclaration de soutien au développement de la finance à impact.
Cette déclaration vise à participer au renforcement massif de la contribution du secteur financier à la réalisation des objectifs internationaux de développement durable et est construite autour de trois principes afin d’accélérer son passage à l’échelle : la mise en œuvre d’une définition structurée et exigeante de la finance à impact, la promotion d’une démarche d’impact intègre, d’une communication claire et transparente ; des outils appropriés de mesure et de reporting et l’intégration de la finance à impact dans les cadres réglementaires et de marché.
Il existe aujourd’hui de nombreuses réflexions pour définir et promouvoir la finance à impact : « des démarches internationales poussées par les régulateurs, mais également des démarches de praticiens, menées par des groupes de place ou des réseaux de promotion de l’Impact Investing (par exemple GIIN, GSG, EVPA - the European network of Investors for impact etc., ou encore le Forum pour l’investissement responsable, France Invest, FAIR [ex-Finansol, nldr] ou le French Impact pour citer des exemples nationaux) ». Les quatre-vingts organisations signataires de la déclaration de soutien au développement de la finance à impact affirme ainsi que « les principes suivants et leur mise en œuvre sont nécessaires pour développer, à grande échelle, la finance à impact, et assurer la robustesse et la crédibilité des démarches d’impact ».
Mettre en œuvre une définition structurée et exigeante de la finance à impact
Cette définition permet d’inclure des acteurs financiers avec des positionnements différents. « La finance à impact est une stratégie d’investissement ou de financement qui vise à accélérer la transformation juste et durable de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques. Elle fait appel à trois principes piliers de la démarche, l’intentionnalité, l’additionnalité et la mesure de l’impact, pour démontrer : la recherche conjointe, dans la durée, d’une performance écologique et sociale et d’une rentabilité financière, tout en maîtrisant l’occurrence d’externalités négatives ; l’adoption d’une méthodologie claire et transparente décrivant les mécanismes de causalité via lesquels la stratégie contribue à des objectifs environnementaux et sociaux définis en amont, la période pertinente d’investissement ou de financement, ainsi que les méthodes de mesure, selon le cadre dit de la théorie du changement ; l’atteinte de ces objectifs environnementaux et sociaux s’inscrivant dans des cadres de référence, notamment les ODD, déclinés aux niveaux international, national et local ».
Promouvoir une démarche d’impact intègre, une communication claire et transparente ainsi que des outils appropriés de mesure et de reporting
Pour se prémunir contre toute forme d’impact washing, les signataires soutiennent « le développement d’outils de mesure d’impact adaptés […] et d’appliquer les trois principes fondamentaux de l’impact : intentionnalité, additionnalité et mesure. Communiquer de façon claire et transparente sur les actions menées, les résultats et impacts obtenus. Estimer le “potentiel de contribution à la transformation durable” des produits promus comme des produits “à impact” à travers : La formulation explicite de l’intention d’impact en lien avec le besoin social ou environnemental auquel on veut répondre ; la mise en place d’une stratégie d’investissement ou de financement cohérente avec l’intention initiale ; l’évaluation et le suivi des effets bénéfiques et la prise en compte des externalités négatives associées au produit ».
Intégrer la finance à impact dans les cadres réglementaires et de marché
Malgré l’émergence de la notion de finance durable dans certains cadres réglementaires, notamment ceux de l’Union européenne, la notion de finance à impact semble, pour Finance for Tomorrow, « à ce stade, encore trop peu présente de manière explicite dans les politiques et réglementations. A ce titre, nous appelons les régulateurs et décideurs politiques nationaux, européens et internationaux à mieux intégrer le concept de finance à impact dans leurs stratégies et leurs travaux réglementaires, sur les textes existants, pour les instruments d’investissement mais aussi de financement ».
Ainsi les signataires préconisent que les enjeux sociaux devraient être pleinement incorporés dans les cadres réglementaires et de marché ; que le développement de la finance à impact passera par la mise en place de mesures concrètes, dont certaines existent déjà et devraient être globalisées (taxonomies, classification des actifs, comptabilité extra-financière…) ; que l’adoption de définitions collectives de ce que sont les actifs à impact, par le biais de taxonomies, est également une mesure concrète qui permettra de donner les points de repère dont investisseurs et financeurs ont besoin ; que la mise en place de classifications des produits d’investissement et de financement en fonction de leur degré d’impact potentiel, par le biais de standards ou de labels, doit être accélérée pour donner aux investisseurs et bénéficiaires finaux la lisibilité nécessaire pour développer la finance à impact.
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