Les compagnies d’assurance face aux défis de Solvabilité II
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Avec l’entrée en vigueur de Solvabilité II à partir du 1er janvier, les assureurs devront plus que jamais s’adapter aux nouvelles règles en vigueur. La directive Solvabilité II, dont l’objectif est d’éviter la faillite des grandes compagnies d’assurance, est en train de révolutionner la manière dont ces dernières fonctionnent, investissent et se font concurrence.
Conduite auprès de 200 dirigeants de compagnies d’assurance dans neuf pays (Etats-Unis, France, Allemagne, pays nordiques et Royaume-Uni), l’enquête publiée aujourd’hui par Natixis Global Asset Management révèle notamment que les nouvelles exigences de fonds propres de la directive Solvabilité II figurent en tête des préoccupations de court terme des assureurs, que l’évolution de l’environnement réglementaire met davantage l’accent sur le risque, la liquidité et l’efficience, et enfin que la recherche de rendements plus importants incite les investisseurs à diversifier leurs placements au-delà des obligations traditionnelles.
Mise en conformité
La mise en conformité avec les exigences de fonds propres renforcées de Solvabilité II constitue la première préoccupation de la majorité des assureurs interrogés. Le coût de leur mise en œuvre arrive, quant à lui, en deuxième position. Les nouvelles règles vont contraindre de nombreux assureurs à accroître leurs réserves financières et à investir davantage dans leurs départements de contrôle des risques, en particulier dans le contexte de l’émergence et de la montée de risques tels que les cyberattaques, le changement climatique et le terrorisme d’Etat.
La plupart des assureurs ne sont pas entièrement préparés à l’impact réglementaire
A quelques semaines seulement de la date limite de mise en œuvre de la directive Solvabilité II dans l’Union européenne, et alors que de nombreuses dispositions de la loi Dodd-Frank sont déjà entrées en vigueur aux Etats-Unis, la majorité des assureurs ne sont toujours pas suffisamment préparés à relever les défis du nouvel environnement réglementaire, d’après l’enquête de Natixis Global AM. La moitié des dirigeants (50 %) perçoivent l’environnement réglementaire comme la menace la plus importante pesant sur le secteur de l’assurance.
L’enquête révèle également que les compagnies d’assurance, quelle que soit leur taille, cherchent à devenir plus efficientes et ingénieuses pour trouver des sources de croissance : les trois quarts (76 %) estiment qu’il est de plus en plus important de structurer leurs actifs le plus efficacement possible ; un peu plus de la moitié (51 %) des assureurs conviennent que l’évolution de la réglementation dans leur région a conduit à une utilisation plus efficace de leurs capitaux et 56 % affirment que les nouvelles règles entraîneront une hausse des investissements dans le contrôle des risques, ainsi qu’une amélioration des stratégies de contrôle des risques.
La quête de rendement accroît les budgets de risque
Les conclusions de l’enquête soulignent le virage stratégique pris par les assureurs, qui dépendaient depuis longtemps du marché obligataire pour assurer leurs rendements. Les dirigeants pointent du doigt les politiques monétaires répressives qui, associées à des réglementations strictes, affectent la structure de leur capital et leurs coûts, et les incitent à rechercher de nouvelles opportunités d’investissement et un meilleur contrôle des risques.
Les principales conclusions
Six assureurs sur 10 déclarent que la recherche de rendements plus élevés est leur priorité d’investissement. Toutefois, 68 % sont partagés entre les objectifs de génération d’alpha et de protection de leurs actifs.
Plus des trois quarts (77 %) affirment, qu’en raison de la faiblesse extrême des taux, il leur est plus difficile de trouver des investissements rémunérateurs pour couvrir leurs dettes à venir.
La plupart (62 %) reconnaissent qu’il devient de plus en plus difficile de diversifier leurs portefeuilles dans les limites de leur budget de risque.
73 % pensent avoir besoin de meilleures stratégies pour générer de l’alpha sans pour autant augmenter leur budget de risque.
La plupart (92 %) des dirigeants de compagnies d’assurance reconnaissent la nécessité d’accroître la complexité de leurs portefeuilles pour atteindre leurs objectifs d’investissement, et 42 % confient une partie, voire l’intégralité, de leurs activités d’investissement à des gérants d’actifs extérieurs.
Ce que prévoient les assureurs
L’enquête démontre également qu’au cours de l’année prochaine les compagnies d’assurance prévoient d’augmenter leur allocation dans les stratégies d’investissement alternatives afin de générer des rendements supérieurs à ceux qu’ils obtiendraient avec des investissements obligataires.
58 % des assureurs interrogés ont l’intention d’avoir un plus grand recours aux investissements non traditionnels, en particulier immobilier Private Equity et autres actifs alternatifs, pour générer des revenus stables faiblement corrélés aux marchés.
Près de la moitié des assureurs (49 %) se disent optimistes concernant leurs perspectives de rendements, et déclarent qu’ils augmenteront leur allocation dans les actions l’an prochain. Seuls 17 % ont l’intention d’accroître leurs positions obligataires.
59 % admettent qu’il est devenu plus difficile d’investir dans de nouvelles classes d’actifs alternatives, en raison des nouvelles exigences de valorisation et de fonds propres.
Les conclusions de l’enquête de Natixis Global Asset Management et les points de vue issus des entretiens avec leaders du secteur sont réunis dans un livre blanc, « Seeking Certainty in Uncertain Times », publié par le Durable Portfolio Construction Research Center de Natixis Global Asset Management.
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