Le taux de détention de fonds responsables progresse
Dans son Baromètre de l’investissement responsable, réalisé pour la cinquième année consécutive en collaboration avec Insight AM, CPR AM constate que la réglementation semble agir comme un accélérateur pour les conseillers ou encore que la perception des événements climatiques récents semble avoir influencé les préférences thématiques au sein de l’offre d’investissement responsable. Enfin, les efforts de pédagogie et l’apport de preuves explicites de l’impact des investissements doivent se poursuivre pour convaincre encore plus largement.
Les fonds « responsables » sont devenus des produits financiers répandus
Le Baromètre CPRAM révèle la forte progression du taux de détention de véhicules d’investissement responsable : 44% des répondants disposent désormais de fonds qualifiés d’investissement responsable dans leur épargne, contre 36% en 2022.
La détention de ce type de produits ne se limite pas aux épargnants « convaincus » mais a gagné nombre d’épargnants informés de façon directe ou indirecte : plus de 2 épargnants « sachants » sur 3 (68%) sont investis en produits durables, contre 46% en 2022 et plus de 65% d’épargnants « conseillés » sont investis en produits durables contre 47% en 2022. Enfin, 1 épargnant « autonome » sur 3 déclare n’avoir jamais entendu parler des fonds durables. Ils représentent la catégorie qui en détient le moins (26%).
Par ailleurs, si le taux de réinvestissement des détenteurs de produits durables se révèle limité (25%), les réinvestissements sont majoritairement réalisés par les épargnants ayant déjà fortement investi. Le taux de conquête de nouveaux investisseurs reste, quant à lui, encore faible avec seulement 7% de primo-souscripteurs en 2023.
Enfin, deux tiers des souscripteurs en 2023 indiquent favoriser le double objectif de performance financière et d’impact avéré.
L’environnement et le climat en tête des thématiques d’investissement
Les enjeux environnementaux ressortent très nettement en première position des thèmes plébiscités par les épargnants (42%), suivi de près par la thématique du « consommer et produire local » (41%).
Au sein de ces enjeux environnementaux, la lutte contre le changement climatique (44%), l’accès à l’eau (40%) et la biodiversité (40%) sont en tête des préférences.
Le lien entre évènements climatiques et souscriptions aux produits durables est par ailleurs assez net : 3 primo-souscripteurs sur 4 reconnaissent être influencés par l’actualité dans leurs choix. En 2023, l’éducation a également été mise en avant par 1 épargnant sur 3, possiblement en écho aux débats de société sur le système scolaire. Plus généralement, les conseillers font part d’une demande en hausse pour les fonds multithématiques.
Des barrières encore à lever
Le Baromètre CPRAM révèle que le manque de connaissance reste le premier frein à l’investissement responsable (44%). Le taux de connaissance des non-détenteurs est faible à 24%, quand celui des primo-souscripteurs atteint 80%. Près d’1 non-détenteur sur 3 (30%) indique que le manque de connaissance constitue son principal frein à l’investissement responsable.
Seconde barrière, le manque de preuves est évoqué par toutes les catégories d’investisseurs y compris par les primo-souscripteurs qui sont un quart à attendre des justifications explicites de la part des fournisseurs de produits. C’est aussi le cas pour les conseillers dont 43% placent le manque de preuves comme frein principal à l’investissement. La performance (41%) et le manque de clarté de la réglementation (36%) complètent le podium.
Ainsi des efforts de pédagogie de la part des sociétés de gestion semblent encore nécessaires aussi bien auprès des investisseurs finaux que des conseillers.
La règlementation, accélérateur pour les conseillers et donc pour les épargnants
Le niveau de connaissance des conseillers sur l’investissement responsable s’est fortement accru, passant de 79% en 2022 à 96% en 2023. Une meilleure connaissance du sujet permet de mieux convaincre de la pertinence de cet investissement. Si près d’un tiers des conseillers considèrent l’investissement responsable avant tout comme une conviction, il reste encore parfois perçu comme une contrainte ou une obligation.
Cette connaissance et cette perception influencent directement la relation client. En 2023, plus de 4 souscripteurs sur 5 déclarent avoir reçu une proposition sur un produit durable de la part de leur conseiller et 65% des souscripteurs de fonds durables indiquent avoir été questionnés par leur conseiller sur leurs préférences en matière de durabilité.
D’autre part, 37% des conseillers déclarent que la préférence durable renforce la nécessité d’instaurer un dialogue plus approfondi avec leurs clients et la mise en œuvre d’un processus de recherche et de sélection de produits dédiés. Dans un 1er temps, les conseillers s’appuyaient sur les bases de données pour sélectionner les produits répondant aux préférences de leurs clients (45% en 2022 versus 10% en 2023). Aujourd’hui, grâce à une meilleure maîtrise des enjeux, c’est la recherche propre qui prime à 59%, l’appui sur la réglementation SFDR pour 39% et la relation avec leurs fournisseurs privilégiés pour 27%.
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