Le manque de standardisation des critères ESG laisse les investisseurs perplexes
Une nouvelle enquête de JP Morgan AM révèle l’évolution des préférences ESG des investisseurs.
L’enquête Future Focus, réalisée par JP Morgan Asset Management, révèle que les conseillers en investissement européens explorent de nouvelles voies pour identifier les opportunités d’investissement durable. Mais les moteurs d’allocation d’actifs évoluent, tout comme la façon dont les investisseurs adoptent les thèmes de la durabilité.
Pour résumer, selon l’étude, les allocations d’actifs intégrant les considérations ESG continueront de privilégier les actions, néanmoins les fonds multi-actifs et alternatifs verront leur part augmenter au fil des cinq prochaines années. Au cours de la même période, 40 % des investisseurs ESG prévoient d’augmenter leurs allocations en Chine et dans les marchés émergents. Le manque de standardisation des critères ESG laisse les investisseurs perplexes, ce qui empêche près d’un tiers (29 %) d’intégrer les facteurs ESG dans leurs décisions d’investissement. Enfin, 51 % des conseillers en investissement européens prévoient d’utiliser des ETF actifs au cours des cinq prochaines années.
Des rendements ajustés au risque
En examinant l’évolution des priorités ESG des conseillers en investissement européens, l’étude montre que la priorité traditionnellement accordée à l’environnement (le E de l’ESG) s’efface progressivement au profit des questions sociales (le S), en raison de l’accumulation d’éléments sur la matérialité financière de celles-ci. La compréhension des défis environnementaux et leur prise en compte dans les décisions relatives aux portefeuilles sont aujourd’hui devenues courantes chez les conseillers en investissement européens. Ainsi, lorsqu’il leur est demandé ce qui motive les décisions en matière d’allocation d’actifs, l’enquête révèle que la demande des clients et l’alignement des investissements sur leurs convictions personnelles sont les facteurs les plus importants.
La troisième raison la plus citée (28 %) est le désir des clients finaux d’avoir un impact positif et le sentiment d’urgence. Il est important de noter que plus d’un quart (27 %) des conseillers en investissement ont déclaré être motivés par des rendements ajustés au risque potentiellement améliorés. 22 % des personnes interrogées ont également identifié « l’accès à des entreprises susceptibles de créer de la valeur à long terme » comme un facteur important.
Les fonds multi-thématiques privilégiés
L’enquête souligne également que les actions, la classe d’actifs traditionnellement la plus utilisée en matière d’investissement durable, commencent à céder la place aux fonds multi-actifs et alternatifs ayant des objectifs thématiques et d’impact. Cela se traduirait au cours des cinq prochaines années par une diminution de 2 % de l’allocation en actions et une augmentation de 2 % de celle consacrée respectivement aux fonds multi-actifs et alternatifs.
En ce qui concerne les allocations régionales, les investisseurs ESG regardent de plus en plus loin pour identifier des opportunités. Alors que les allocations ESG en faveur des actions américaines semblent devoir rester constantes au cours des cinq prochaines années, les personnes interrogées déclarent qu’elles sont 7% moins susceptibles de trouver des opportunités en Europe (hors Royaume-Uni). L’enquête démontre à cette occasion clairement que les marchés émergents, y compris la Chine, suscitent le plus d’intérêt de la part des conseillers en investissement européens au cours des prochaines années. Et elle illustre un changement sismique à venir dans l’allocation des portefeuilles en faveur des marchés émergents, 40 % des répondants montrant un intérêt pour cette zone dans les cinq ans (26 % prévoient d’y allouer des actifs au cours de l’année prochaine).
A court-terme
Au cours des douze prochains mois, 50 % des conseillers augmenteront leur utilisation des fonds actifs à des fins d’exposition ESG : ce chiffre devrait encore augmenter de 8 % au cours des cinq prochaines années. L’enquête a également montré que 51 % des conseillers en investissement prévoient d’accroître leur utilisation des ETF pour s’exposer aux opportunités ESG, contre 43 % au cours de l’année prochaine.
En ce qui concerne les obstacles, l’enquête a mis en lumière un frein important qui entrave les efforts en matière d’investissement durable. Il est en effet ressorti presque unanimement que les données ne sont pas suffisamment significatives, standardisées ou disponibles. Près de la moitié (45 %) des répondants ont ainsi déclaré que les investisseurs finaux ne savaient pas où trouver les informations pertinentes, et le même nombre ne savaient pas quels paramètres prendre en compte dans leurs décisions d’investissement.
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