Finance à impact : quels défis pour les sociétés de gestion ?
Dans une étude commune sur la finance à impact, l’AFG et Mazars analysent le niveau de maturité, les pratiques et challenges qui attendent les sociétés de gestion sur cette question, après l’adoption de ses principes fondateurs.
Principaux enseignements à retenir
- Dans la continuité du consensus obtenu autour des principes fondateurs de la finance à impact, les sociétés de gestion poursuivent le développement d’une pratique cohérente et solide, avec de surcroît l’ambition d’un leadership français.
- Les encours de la finance à impact représentent désormais 1,3 % de l’encours global géré par les sociétés de gestion présentes en France, soit 63,1 milliards d’euros.
- 79,5 % des répondants prévoient le lancement d’un ou plusieurs fonds à impact sur un horizon de un à trois ans et 30,8 % des établissements envisagent de faire de la finance à impact leur activité principale dans le futur.
- Plus de 60% des sociétés de gestion présentes en France alignent leurs objectifs d’investissement à impact avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (ODD) et de l’Accord de Paris.
- L’AFG et Mazars identifient cinq défis majeurs à la mise en place de pratiques harmonisées de la finance à impact. Le manque de données liées à l’impact est le principal défi.
- Des solutions accessibles facilement pourraient être mises en œuvre pour développer la finance à impact.
Une maturité disparate mais des ambitions alignées
En France, la finance à impact se concentre sur des investissements autour du secteur de l’énergie, à travers des fonds à destination des investisseurs institutionnels et des particuliers.
Le niveau de maturité des pratiques est très variable selon les objectifs durables visés et le type d’actifs concerné. 36,8 % des sociétés de gestion ayant des fonds à impact qualifient d’ailleurs leur pratique interne en matière de finance à impact comme étant “en cours de développement”. Un consensus autour des approches et des méthodologies de l’additionnalité et de la mesurabilité reste à trouver.
En parallèle, si des structures de gouvernance et des stratégies d’investissement à impact se développent, les pratiques liées à la gestion de la donnée et au reporting de l’impact sont nettement moins avancées et sont principalement développées sur la base d’approches internes et spécifiques à chaque société de gestion.
Mise en lumière des 5 défis de la finance à impact
Cette étude a permis d’identifier cinq défis majeurs que les acteurs de la finance à impact devront relever pour aboutir à une pratique harmonisée :
- 1er défi : La disponibilité, la collecte, l’harmonisation et la gestion de la donnée à impact.
- 2e défi : La mise en place au sein des sociétés de gestion d’une gouvernance et de processus spécifiques à l’investissement à impact.
- 3e défi : La convergence des pratiques de place de la finance à impact suite à l’adoption d’une définition commune donnée par FFT.
- 4e défi : L’identification d’approches spécifiques par ODD, déclinées selon les types d’actifs avec des méthodologies et des outils adéquats.
- 5e défi : La définition d’un reporting transparent et comparable de l’impact afin de limiter le risque d’impact washing.
Pistes de solutions suggérées
- La labélisation des fonds à travers la déclinaison d’un label dédié à l’impact : les sociétés de gestion soulignent qu’il est délicat d’envisager un label commun et indifférencié pour des fonds ESG et des fonds à impact ; il faudra clairement reconnaitre les spécificités de la finance à impact par des processus de labélisation distincts.
- L’identification et le partage des bonnes pratiques à travers le développement de guides. L’évolution du règlement européen (UE) 2019/2088 Sustainable Finance Disclosure (SFDR) pourrait d’ailleurs jouer un rôle dans le développement de la pratique de la finance à impact.
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