Des CGP très réactifs pendant la crise
La crise mondiale du Covid-19 a fortement impacté les choix des CGP et de leurs clients. C’est ce que révèle l’Observatoire Nortia du conseil financier indépendant.
Fondé sur les mouvements d’arbitrages et sur les versements initiaux et complémentaires, par classe d’actifs des quelque mille actifs de Nortia (12 milliards d’euros d’encours), l’Observatoire du conseil financier indépendant, véritable instrument de place, dessine les grandes tendances en termes d’allocation. « Nos CGP partenaires ont fait preuve d’une réactivité hors normes, analyse Philippe Parguey, directeur général de Nortia. Ils sont restés très actifs, d’abord dans une stratégie de sécurisation des portefeuilles de leurs clients, puis dans leur recherche de solutions de diversification. Il est intéressant de noter que la crise sanitaire n’a pas suscité de mouvement de panique chez les investisseurs, une vision de long terme qui a permis à nos partenaires de continuer à placer des capitaux dans les fonds actions européennes et internationales notamment. »
Un premier trimestre 2020 très actif
En termes de collecte brute sur le trimestre (indicateur qui permet de mesurer l’activité des CGP), la part des OPCVM est passée de 35 % au quatrième trimestre 2019 à 26 % au premier trimestre 2020. Le grand gagnant sur la période est l’immobilier qui passe de 10 % au quatrième trimestre 2019 à 23 % au premier trimestre 2020. Tous les types de supports sont concernés (SCPI, OPCI, etc.), confirmant leur place majeure de la gestion de patrimoine. La part dédiée aux fonds en euros reste stable.
En termes d’encours, la part consacrée aux fonds en euros continue à témoigner de la volonté des CGP de sécuriser les portefeuilles de leurs clients, passant de 40,7 % fin 2019 à 46,1 % fin mars. Les SCPI progressent légèrement de 3,8 à 4,3 %.
Concernant l’encours sur les comptes-titres, la part des espèces a progressé modérément, passant de 15 à 18 % en trois mois, au détriment des OPC (64,4 % fin 2019, contre 61,1 % fin mars), alors que la part consacrée aux produits structurés est restée stable (15,3 %).
En termes d’arbitrages entre les classes d’actifs, l’Observatoire a fait un zoom sur les réactions pendant la crise : pour ses analystes, deux périodes se sont succédée.
Du 2 au 15 mars (deux semaines avant le confinement), des mouvements forts sont intervenus en faveur des fonds en euros, pour répondre aux besoins de sécurisation des conseillers et de leurs clients dans une période de très grande incertitude. Ceci s’est accompagné de désinvestissements massifs sur les fonds diversifiés : déjà boudés début mars, la décollecte s’est accélérée jusqu’à mi-mars, avant de progressivement ralentir.
A partir du 16 mars (début du confinement), l’Observatoire note des réinvestissements progressifs vers les fonds actions, délaissés la première semaine de mars. Toutefois très vite, la dynamique a repris lors de la deuxième, et n’a globalement pas faibli, même lors de l’entrée en vigueur du confinement en Europe et aux Etats-Unis. La très grande majorité des flux bénéficie aux fonds actions européennes et internationales.
Face au regain de volatilité, et dès la mi-mars, les produits structurés ont bénéficié de flux d’investissement solides. De leurs côtés, les fonds obligataires n’ont pas connu de rebond marqué. Ils décollectent significativement depuis début mars 2020, avec une semaine particulièrement « noire » pour les fonds investis en obligations internationales entre le 9 et le 13 mars. La tendance à la décollecte ralentit, voire s’inverse, mais la collecte, quand elle est positive, reste très contenue.
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