Paris Europlace développe sa stratégie post-Brexit
Photo : Paris Europlace
En termes de statistiques, le tableau de bord produit par Paris Europlace sur l’ensemble des activités bancaires et financières des places d’Europe continentale, situe très nettement Paris comme la Place leader d’Europe continentale, devant Francfort et Amsterdam, avec une gamme très diversifiée d’activités et des pôles de force, notamment dans la gestion d’actifs, la banque de financement, le capital-investissement, les FinTech et les infrastructures de marché.
L’étude de Paris Europlace « Brexit : la Place de Paris en pole position en Europe pour attirer les entreprises » présente de manière approfondie les atouts et perspectives d’attraction d’activités dans les différentes filières industrielles de la Place financière de Paris et les facteurs de compétitivité de son écosystème, ainsi que les réformes à poursuivre.
Son objectif est double : faire plus largement connaître aux établissements internationaux les atouts de la Place de Paris et attirer ainsi les potentielles relocalisations d’activités consécutives au Brexit ; et démontrer l’opportunité historique que représente, en termes économiques, le Brexit pour la Place de Paris et l’importance d’accompagner sa compétitivité et sa promotion.
« La France dispose du meilleur écosystème professionnel pour le secteur financier dans l’Union européenne, assure Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace. Le secteur financier y est diversifié, solide et profond. Il s’appuie sur une réglementation robuste et compétitive qui a préservé ses établissements et ses investisseurs des turbulences profondes issues de la crise. Contrairement aux idées reçues, son régime fiscal, sur les entreprises comme sur les particuliers, y est favorable. Des premières réformes ont été faites pour une plus grande flexibilité en matière de droit du travail, de nouvelles avancées seront nécessaires dans ce domaine. Sa qualité de vie est reconnue internationalement. »
Un écosystème très attractif
Contrairement aux idées reçues, la France bénéfice d’une fiscalité et d’un droit du travail compétitifs. Le taux d’imposition sur les sociétés de 33 % est similaire à celui de l’Allemagne et l’engagement pris par les pouvoirs publics français de réduire ce taux à 28 % a minima à horizon 2020 rejoint la dynamique prise par les autres pays européens. Le taux d’imposition sur les hauts revenus (300 000 euros, 38 %) est parmi les plus bas d’Europe et est encore amélioré grâce au régime français des cadres impatriés (28 %), qui permet d’aboutir à l’impôt sur le revenu le plus favorable d’Europe (Allemagne 38 %, Irlande et Pays-Bas 46 %).
Depuis 2008, plusieurs réformes importantes ont engagé la modernisation du droit social, avec une très nette amélioration du dialogue employeurs-employés et l’assouplissement des procédures de licenciement. De nouvelles réflexions sont en cours pour introduire plus de flexibilité dans les contrats de travail au plan industriel global.
Les autres atouts de la France
Et le rapport de Paris Europlace de décrire les atouts que possède la France : « Un vaste pool de talents lié à un système éducatif de premier plan en finance ; une large capacité de bureaux aux coûts comparables à ceux des autres capitales de l’UE ; un nombre important d’écoles internationales subventionnées par l’Etat ; un centre financier au cœur de l’Europe disposant des communications les plus rapides avec les autres grandes capitales ; un système de santé de grande qualité ; des équipements culturels de premier plan ; une ville internationale, au deuxième rang en Europe en matière d’implantation de banques et sociétés financières étrangères, juste derrière Londres, et la présence de nombreux cadres étrangers. »
Et c’est pour toutes ces différentes raisons que la Place de Paris entend conforter sa position de leader afin d’attirer les activités financières en Europe.
Une offre centrée sur cinq filières
Gestion d’actifs
C’est l’une des filières prioritaires pour laquelle la Place de Paris exerce une forte capacité d’attraction pour les sociétés internationales qui souhaitent relocaliser des activités dans l’Union européenne, suite au retrait prévisible de l’avantage du passeport européen dans le contexte du Brexit. Paris entend consolider sa position de première place de gestion d’actifs en Union européenne : elle gère déjà plus de 30 % des encours de l’UE, loin devant l’Allemagne (16%). Elle dispose d’un vaste réservoir de talents avec 4 400 gérants, actifs dans plus de 600 sociétés de gestion de toutes tailles, contre environ 2 500 gérants en Allemagne. Elle bénéficie de trois dépositaires dans le top 5 européen et dispose d’un environnement réglementaire sans équivalent en Europe pour sa qualité et sa réactivité, avec moins de 17 jours ouvrés pour autoriser un fonds, contre 2 à 4 mois au Luxembourg.
Banque de financement et d’investissement (BFI)
Paris a pour objectif de devenir la première place de l’Union européenne dans les cinq domaines suivants : actions, dérivés actions, instruments de dette, finance structurée, corporate lending. La présence d’une masse critique d’acteurs majeurs (entreprises multinationales clientes des BFI, investisseurs de rang mondial, 4 BFI françaises dans le top 20 européen, qui opèrent depuis la France vers le reste du monde) et la culture de marché de Paris, très proche de celle de Londres, sont des facteurs d’attractivité majeurs pour les banques de financement internationales qui étudient un rééquilibrage de leurs activités vers l’Europe continentale.
Capital-investissement
Le capital-investissement français est le premierer d’Europe continentale en montants investis dans les entreprises (le double de l’Allemagne) et le premier en Europe par le nombre d’entreprises accompagnées par an. Le capital-innovation qui finance les start-up est depuis 2015 le premier d’Europe. Le cadre prudentiel et fiscal y est favorable : les plus-values sont soumises à la fiscalité du pays d’origine, contrairement à l’Allemagne, le secteur bénéficie du carried interest, comme à Londres, et la création d’un véhicule d’investissement adapté tel que la SLP (limited partnership à la française) est un avantage par rapport à l’Allemagne. L’ensemble de ces atouts exerce d’ores et déjà une forte capacité d’attraction pour l’accueil de capitaux-investisseurs internationaux.
L’objectif pour la Place de Paris est de consolider sa position de leader du capital-investissement dans l’Union européenne, particulièrement pour les small et mid-caps, avec un objectif d’investissement de 20 Md€ euros par an.
FinTech
La Place de Paris est en très forte accélération sur ce segment et leader en Europe continentale, à parité avec Berlin. Paris entend consolider sa place de premier rang en Europe continentale dans l’investissement en FinTech. Ce secteur de haute technologie bénéficie, en France, de la profondeur du marché financier local et d’un bassin de 70 millions de consommateurs, d’un cadre réglementaire d’avant-garde pour accompagner les FinTech dans l’obtention de leur agrément, d’un soutien au financement par les acteurs du capital-risque et les entreprises financières, d’un accès aux talents via les écoles d’ingénieurs et les incubateurs, et d’un apport financier substantiel de l’Etat pour accélérer la mutation numérique des services publics et développer la blockchain. Pour toutes ces raisons, Paris entend être la Place d’accueil des FinTech dans l’Union européenne.
Infrastructures de marché
La Place de Paris dispose de trois atouts en matière d’infrastructures de marché : avec LCH SA, une chambre de compensation leader sur plusieurs segments, avec Euronext la première plate-forme de trading actions et la plus active en termes de listing au sein de la zone euro, avec Euroclear France, une chambre de règlement-livraison principal CSD domestique d’Europe continentale aux côtés des trois acteurs français de la conservation de titres, leaders mondiaux, qui contrôlent un tiers du marché européen.
Avec le Brexit, Paris entend consolider sa position de pôle de référence de compensation et règlement-livraison en euros et de hub européen pour le trading actions.
La publication de ce rapport n’est qu’une première étape et Paris Europlace entend élargir les road-shows de promotion de la Place de Paris, dans le prolongement de la mission confiée par le Premier ministre au gouverneur honoraire de la Banque de France, Christian Noyer.
En outre, Paris Europlace présentera prochainement aux candidats à l’élection présidentielle ses « Propositions Place de Paris 2017 » pour la poursuite des réformes d’attractivité.
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