Allocations d’actifs : les gagnants et les perdants de 2022
Primonial Portfolio Solutions, le pôle d’expertise dédié au conseil en allocation d’actifs du groupe Primonial, a analysé les différentes classes d’actifs et leurs comportements sur l’année passée dans sa « Rétrospective 2022 des marchés financiers » publiée ce mois-ci.
Les gagnants de 2022
Il paraît difficile de trouver une quelconque classe d’actifs qui ait résisté cette année à ce tsunami de mauvaises nouvelles, mais le grand gagnant de l’année est définitivement le dollar qui a représenté une valeur-refuge pour l’ensemble des investisseurs. La Fed étant la première banque centrale à remonter ses taux, il a bénéficié d’un portage positif vis-à-vis de nombreuses devises, notamment contre l’euro avec une appréciation de 6,23 % au cours de l’année.
Les matières premières au sens large et le pétrole en particulier ont bénéficié du conflit russo-ukrainien pour progresser de plus de 90 %.
Certaines places financières auront aussi évolué au contraire des marchés financiers mondiaux. De façon étonnante, les actions turques se sont envolées cette année (207,47 % Borsa Istanbul 100). Pourtant, dans un pays gangréné par l’hyperinflation qui a atteint cette année 90 %, la banque centrale a continué de baisser ses taux directeurs (de 19 % à 9 %provoquant une baisse très forte de la devise turque. Les investisseurs nationaux forcés d’acheter des actions pour protéger la valeur de leur épargne ont déclenché ce rallye boursier qui ne reflète en aucun cas les fondamentaux économiques du pays.
Les pays d’Amérique latine ont aussi bénéficié de la hausse des prix de matières premières (et particulièrement agricoles) et finissent l’année sur une hausse de 9,56 % (MSCI Emerging Markets Latin America).
Enfin, même si les performances ont été négatives, il faut souligner la résilience des actions de grandes capitalisations européennes qui, à l’instar du CAC 40, accusent une baisse très limitée cette année (- 6,71% pour le CAC TR). Certaines valeurs ont effet bénéficié des conditions particulières de cette année, notamment Thales (+ 63,12 %) portée par le conflit russo-ukrainien, ou encore Total ou Engie qui ont bénéficié de l’appréciation des prix de l’énergie.
Les perdants de 2022
La liste est longue sur les indices boursiers, puisque toutes les actions des pays développés sont en baisse. Cependant, exprimées en devises locales, les actions européennes résistent mieux que leurs homologues américaines Les indices pays évoluent au sein de l’Europe en ordre dispersé avec des pertes limitées en France et en Espagne (CAC 40 à - 6,68 % et l’IBEX espagnol à - 2,70 %, alors que les indices allemands ou italiens sont plus affectés (Dax à - 12,35 % et le MIB à 10,32 %). Les valeurs de défense ou pétrolières ont été les gros contributeurs favorables aux indices de la France.
Au-delà des grandes capitalisations, les petites et moyennes capitalisations subissent des pertes plus accentuées, que cela soit en zone euro (MSCI EMU Small Caps - 22,50 %) ou aux Etats-Unis.
La remontée des taux longs a fortement pénalisé les valorisations des actions de croissance qui reperdent du terrain face aux valeurs plus cycliques et faiblement valorisées, comme les banques ou les assurances.
Enfin, les actions technologiques affichent la plus mauvaise performance sectorielle, après des années fastes tirées par des liquidités abondantes et peu onéreuses. Le Nasdaq recule ainsi de 33,10 %, signant le plus gros recul depuis le début des années 2000.
Les obligations américaines et européennes auront connu une année de hausse de l’ensemble de leurs rendements. Les taux directeurs sont passés de 0,25 % à 4,5 % aux Etats-Unis et de 0,00 % à 2,50 % en zone euro. Le taux 2 ans US a grimpé de 0,73 % à 4,43 %, le taux 2 ans euro de 0,64 % à 2,74 %, le taux 10 ans US de 1,51 % à 3,87 %, le taux 10 ans euro de 0,18 % à 2,57 %.
Les spreads de crédits des obligations privées se sont en parallèle écartés en zone euro mais aussi aux US (spread IG est passé de 47 bps à 90 bps ; spread HY de 241 bps à 474 bps).
Enfin, les cryptoactifs ont été aussi les grandes victimes des durcissements monétaires généralisés. Le Bitcoin voit sa valeur divisée par quatre depuis novembre 2021, entraînant dans son sillage des faillites et controverses dont il mettra surement plusieurs mois (années ?) à surmonter.
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