Le marché de l’investissement échappe au pire au 1er semestre 2020
Le rythme record du premier trimestre 2020 compense presque l’hypotonie du second. Sur l’ensemble de la période, le volume d’investissement en immobilier d’entreprise ne baisse « que » de 12,5 %. Et les taux de rendements restent encourageants selon Nexity Conseil & Transaction.
Grâce à un premier trimestre historique, le volume d’investissement en immobilier d’entreprise banalisé limite la casse au premier semestre 2020, accusant une baisse relative de 12,5 % par rapport à la même période en 2019, avec 11,5 milliards d’euros investis selon les données publiées par Nexity Conseil & Transaction.
Un T2 2020 historiquement atone
Malgré les efforts des gouvernements et des banques centrales, le PIB devrait se contracter de 17% d’après l’INSEE au T2 2020. L’Institut national de la statistique envisage une croissance sur l’année de -9 % par rapport à 2019, sous condition d’un T3 en forte croissance et d’un T4 confirmant ce rebond. L’amélioration de l’indice INSEE du climat des affaires, en progression de près de 18 points entre mai et juin (sa plus forte hausse depuis 1977 !), tout comme l’indicateur du climat de l’emploi, également en progression de près de 18 points en deux mois, suscitent toutefois à l’optimisme.
La baisse rapide du PIB au T1 s’est accompagnée d’une baisse rapide de l’emploi (-500 000 en France, très largement dans l’interim) qui devrait s’accélérer au T2 malgré les signes très positifs enregistrés par les indices de l’INSEE dont les effets n’interviendront qu’après un délai de latence naturel. Grâce aux mesures gouvernementales et au rebond espéré de l’économie, la tendance pourrait s’inverser avant la fin de l’année.
L’Île-de-France résiste mieux
L’Île-de-France représente 2/3 du volume investi sur le semestre et les actifs de bureaux constituent 64 % de ce volume. Huit transactions y ont dépassé 200 millions d’euros. En région, Lyon capte les deux seules transactions supérieures à 100 millions d’euros.
L’investissement commercial marque une progression de 6 % sur la période par rapport au S1 2019, avec 1,8 millions d’euros, une progression largement liée à la prise de participation de La Française et Crédit Agricole Assurances dans 5 centres commerciaux URW pour un montant dépassant le milliard d’euros. Quant aux entrepôts et locaux d’activités, ils concentrent 2,3 milliards d’investissement au S1 2020, en hausse de 69 % par rapport à la même période en 2019.
Les bureaux « prime » maintiennent leur rendement
Le spread de taux entre le rendement OAT 10 ans (toujours négatif) et le rendement des bureaux prime dans le QCA parisien reste très intéressant, de l’ordre de 300 points de base. Le marché n’est pas à l’abri d’une remontée des taux en lien avec l’augmentation des dettes publiques, mais une remontée progressive devrait permettre à l’investissement immobilier de conserver une prime de risque confortable.
Si au T2 2020 les taux de rendement "prime" se maintiennent par rapport au trimestre précédent pour les actifs de bureaux et les entrepôts, les commerces plus violemment touchés par la crise sanitaire enregistrent des corrections de l’ordre de 20 points de base.
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