Epargne et retraite bousculées par la Covid-19
Selon les résultats du baromètre 2021 « Les Français, l’épargne et la retraite » du Cercle des épargnants-Ipsos, les Français affichent une volonté d’épargne soutenue et expriment toujours leurs craintes au sujet de la retraite.
Il est toujours très attendu car il livre une photographie exacte des craintes ou des espoirs de nos concitoyens en matière d’épargne et de retraite. 2020 ayant été marquée par une pandémie mondiale, plus que jamais le 19e baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » du Cercle des épargnants-Ipsos livre des enseignements intéressants.
Ainsi après une année marquée par des restrictions en matière de consommation liées à la crise de la Covid, 40% des Français pensent qu’il vaut mieux, de façon générale, « dépenser et profiter du présent car on ne sait pas de quoi est fait l’avenir », contre 37% pour qui il faut plutôt « mettre de côté et épargner au cas où, ou pour l’avenir ».
Epargne et retraite, revue de détails.
L’assurance-vie talonnée par le PER
Un an après le traumatisme de la pandémie, les Français sont tiraillés entre l’envie de profiter du temps présent et la volonté d’épargner face à des coups durs. Par rapport à l’année dernière, les jeunes sont bien plus nombreux à vouloir profiter du moment présent (+4 points à 45%), ne sachant pas de quoi l’avenir sera fait.
La volonté d’épargne des Français ne faiblit pas pour autant, 32% d’entre eux ayant l’intention d’épargner davantage l’an prochain, un score stable par rapport à l’an dernier mais bien supérieur à celui mesuré les années précédentes (27% en 2019, 23% seulement en 2018).
Près d’un Français sur deux (44%) dit d’ailleurs être intéressé par le sujet de l’épargne et des placements financiers, un score en progression de 4 points en un an, et plus d’un quart d’entre eux (27%, +2) suit l’actualité liée à ces sujets.
En ce qui concerne les différents types de placement, les Français penchent plutôt pour ceux qui rapportent peu, mais qui sont peu risqués (50%, contre 28% d’avis contraires), très liquides (48%, contre 29%) ou très peu taxés pour les héritiers (47%, contre 28%).
La question de la responsabilité sociale dans le placement partage les répondants : environ un tiers est en faveur d’un placement qui rapporte beaucoup mais qui n’inclue pas la responsabilité sociale dans ses objectifs, un tiers favorise l’inverse, et un petit tiers ne se positionne pas.
L’assurance-vie se maintient une nouvelle fois en tête des produits d’épargne préférés des Français (34%), suivie des livrets réglementés (30%, en forte hausse de 9 points après la baisse mesurée l’an dernier) et des PEL-CEL (22%)
Quant au nouveau PER, il confirme l’enthousiasme suscité il y a un an et devient le produit d’épargne-retraite préféré des Français (32%, +7 points), reléguant l’assurance-vie à la deuxième place de ce classement (28%), le Livret A (12%) complétant le podium.
Presque un Français sur deux (48%) déclare connaître le nouveau PER, mais seule 1 personne sur 10 dit qu’elle le connaît assez bien. Ceux qui connaissent le PER le trouvent attractif fiscalement et, dans une moindre mesure, souple et intéressant dans le cadre d’une transmission.
Le PER, qui va progressivement remplacer des plans d’épargne-retraite complémentaire, s’installe dans les habitudes des personnes concernées. En effet, plus de trois quarts des personnes qui vont voir leur plan existant disparaître comptent le transformer en PER – 78%, dont 18% qui sont déjà en train d’y réfléchir.
Au total, presque 8 Français sur 10 possèdent aujourd’hui un Livret A, 38% une assurance-vie et 12% un PER. En termes de potentiel de nouveaux souscripteurs, l’assurance-vie se situe en tête avec 12% de Français intéressés, talonnée par le plan d’épargne-retraite, à 11%.
Les raisons pour détenir un produit d’épargne : constituer une épargne de précaution (pour 55% des épargnants), mais aussi préparer sa retraite (24%), s’assurer contre le risque de dépendance (20%) ou encore épargner afin d'aider ses enfants ou petits-enfants (19%).
Des Français toujours inquiets face à la retraite
Presque huit Français sur dix (78%) se disent inquiets pour l’avenir du système de retraites. Son financement demeure en tête de leurs priorités pour les années à venir (58%), devant l’assurance maladie (44%) et la dépendance (29%).
Si elle diminue depuis trois ans, l’inquiétude des actifs lorsqu’ils pensent à leur propre retraite reste aussi majoritaire (60%), avec pour principale crainte le fait de manquer de ressources (82%).
Pour y remédier, 49% d’entre eux seraient prêts à augmenter le montant de leurs cotisations tout au long de la vie (+8 points), mais 38% s’y déclarent toujours opposés.
Les autres solutions de financement suscitent encore moins d’adhésions : 39% seraient prêts à souscrire à un fonds de pension, 30% à reculer leur âge de départ à la retraite (59% y sont opposés) et seulement 11% accepteraient de diminuer le montant de leur pension de retraite (79% contre).
En revanche, un tiers des actifs (33%, +6 points) envisage de continuer une activité professionnelle après avoir rempli les conditions permettant de percevoir une retraite à taux plein, et ce principalement pour disposer d’un revenu complémentaire.
Enfin, un actif sur quatre (24%, en hausse tout de même de 7 points) épargne aujourd’hui régulièrement pour financer sa retraite, 37% ne le faisant que quand cela est possible et 39% ne le faisant pas du tout.
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