Drones en plein envol
En exploitant les secteurs économiques et de la sécurité, Azur Drones se positionne sur le marché des drones civils dont le potentiel de croissance sera multiplié par vingt dans les prochaines années. En levant 7 M€ ces huit derniers mois, la société française, qui vient d’opérer une fusion-acquisition avec Flying Eye, compte devenir le leader du drone civil en France et en Europe.
Le drone acquiert de plus en plus ses lettres de noblesse. Encore marginal ces dernières années, c’est un marché en plein essor depuis 2015. Car la destinée de cet objet volant très identifié et réglementé ne réside pas uniquement à figurer dans un joli emballage cadeau au pied d’un sapin de Noël !
Bien au-delà d’un usage de loisirs, une poignée de sociétés développe des applications pour les professionnels. Selon l’étude du cabinet Gartner, reprise par la stratégique Bpifrance, le marché des drones devrait croître de 34 % pour atteindre 6 milliards de dollars, soit 5,6 milliards d’euros quand même, en 2017. Les perspectives de la banque d’investissement font même état d’un marché pouvant avoisiner les 11,2 milliards de dollars, soit 10,5 milliards d’euros, à l’horizon 2020, les plus optimistes annonçant un potentiel de croissance multiplié par vingt.
Parmi les pionniers et les leaders français
Et c’est dans ce contexte d’applications professionnelles que s’inscrit depuis 2012 Azur Drones, une société française spécialisée dans le drone civil installée à Boulogne-Billancourt en région parisienne. A l’origine de sa création, deux hommes : Jean Gagneraud et Stéphane Morelli. « Azur Drones, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux familles et deux hommes, se souvient Jean Gagneraud, président de la start-up, j’étais financier et Stéphane Morelli, ancien colonel de l’armée spécialiste des drones militaires. »
En effet, après quinze années passées dans la finance (notamment chez BNP Paribas), dont dix en Amérique latine, Jean Gagneraud se lance dans l’entrepreneuriat et fonde plusieurs sociétés dans le domaine numérique, avant de créer Azur Drones en 2012 avec Stéphane Morelli. Ce dernier, saint-cyrien, diplômé de l’ENSTA option imagerie, a notamment commandé le régiment des drones de l’armée de Terre (61e régiment d’artillerie). Expert des drones militaires et civils, il fonde Azur Drones en compagnie de Jean Gagneraud en 2012. Il apporte son expertise au groupe, et plus généralement au monde des drones civils en assurant aujourd’hui la présidence de la Fédération professionnelle du drone civil, créée en 2013.
« Dès le début, confie Jean Gagneraud, nous avions l’ambition d’être un acteur majeur du secteur, en innovant ! » Condamnée à innover, Azur Drones s’est fait très vite une place au soleil sur un marché restreint en lançant ses drones par le biais d’applications professionnelles en y apportant valeur ajoutée et nouveauté : « Azur Drones exerce trois activités à la fois indépendantes et très complémentaires : opérateur, traitement informatique, conseil et formations continues, assure le dirigeant, c’est-à-dire de la captation de données, leur exploitation, la formation, la production et l’ingénierie, grâce à notre équipe d’une trentaine de personnes, des analystes-images aux pilotes de drones, en passant par les ingénieurs… Nous sommes l’interlocuteur privilégié de tous les donneurs d’ordre. »
Et ils sont nombreux, ces institutionnels professionnels à faire confiance à Azur Drones. Parmi eux, Aéroports de Paris, la Sncf, EDF ou encore la RATP. « Nous déclinons notre offre d’opérateur de drones sur deux secteurs majeurs, celui du BTP au sens large, et celui de la sécurité privée, détaille le dirigeant. Azur Drones est un des leaders du marché du drone civil spécialiste des services de captation et de traitement de données, conseil, formation et surveillance. Notre expertise technique et opérationnelle se déploie autour de cinq offres : Azur Drones’Guard (vidéoprotection), opération de drones pour l'industrie et le BTP, formation, distribution de drones professionnels, conception de drones sur mesure… Azur Drones réalise la captation par drone des données requises pour diverses applications techniques (inspection thermique de bâtiments, inspection d’ouvrages d’art, surveillance de réseaux, etc.) dans les secteurs de l’énergie, du transport, du BTP et de l’industrie. La société est devenue partenaire privilégiée de l’UGAP [centrale d’achat, ndlr] et permet ainsi un accès simplifié pour les acteurs publics aux prestations de services par drones. »
Accélérer sa croissance même en externe
Après avoir effectué deux premières levées de fonds d’un montant total de 5,5 millions sur ces huit derniers mois, dont 3,5 millions en décembre 2016, Azur Drones vient de lever 2 millions de plus pour accélérer sa croissance, et confirmer ainsi son leadership sur le marché des drones civils. Et c’est auprès d’Inter Invest Capital, société de gestion spécialisée dans des opérations de capital-développement de PME françaises en croissance, qu’Azur Drones a levé son premier million d’euros. « Nous avons voulu accompagner Azur Drones pour une triple raison, dévoile Benjamin Cohen, directeur général associé d’Inter Invest Capital, qui siège au comité de surveillance de la société de drones. Tout d’abord, Azur Drones s’inscrit sur un marché en très fort potentiel qui pourra être multiplié par vingt dans les cinq prochaines années. Ensuite, au travers de ces partenariats avec de grands donneurs d’ordres, elle apparaît comme un des leaders du marché du drone civil.Enfin, elle est dirigée par une équipe de management expérimentée et très complémentaire composée de Jean Gagneraud, son président, Stéphane Morelli, son directeur général opérations, Jean-Marc Crépin, son directeur général finance et développement. C’est elle qui a su nous séduire et nous convaincre ! Sans parler de l’activité de la société qui offre des services complets comme opérateur, formateur, intégrateur de drones civils… »
Grâce à ces 7 millions d’euros de levées de fonds au total sur ces huit derniers mois, « Azur Drones avait besoin du temps commercial, renchérit Jean Gagneraud, pour assurer sa consolidation tant business que territoriale… » En effet, en janvier dernier, Azur Drones a procédé à sa première opération de croissance externe avec l’acquisition de Flying Eye, premier constructeur de drones civils homologués en France, installée à Sophia-Antipolis. Par cette opération, elle étend son maillage national. En intégrant Flying Eye, dont l’équipe dirigeante, Alexandre et Grégoire Thomas, a rejoint Azur Drones comme associés membres du comité de direction, Azur Drones réalise plus de 2,5 millions de chiffre d’affaires – multiplié par sept ces deux dernières années ! – pour une centaine de clients et continue de générer une croissance organique à deux chiffres.
Et elle ne s’est pas arrêtée là, puisqu’elle a lancé simultanément une offre unique appelée Azur Drones’Guard. Un nouveau service destiné à mettre en œuvre une solution unique de vidéoprotection par drones à destination des entreprises ou collectivités publiques, pour des missions d’opération de drones (sécurisation de sites industriels, gestion d’événements, festivals ou autres, sécurisation de collectivités, etc.), d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de conseil et de formation. Cette offre fait maintenant d’Azur Drones un acteur incontournable de la vidéoprotection par drones, notamment grâce à l’expertise accumulée au sein de ses équipes, composées pour sa grande majorité d’anciens militaires du renseignement.
« 2017 est une année charnière pour nous, assure Jean Gagneraud, avec l’arrivée d’Inter Invest Capital, qui a facilité la deuxième et la troisième levée de fonds. Avec Drones’Guard, nous apportons une vraie réponse à la problématique de sécurité actuelle dans son ensemble, mais aussi de certains sites sensibles et de manifestations, comme les festivals. En 2017, nous allons consolider notre marché avec d’autres partenaires français et européens, et développer l’international à terme. Nous ne nous refusons rien ! »
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