Pinel : toujours pas de reconduction prévue pour 2022
Le gouvernement a intégré deux amendements au projet PLF pour 2021. Le premier proroge le PTZ, le second aménage les plafonds de loyers Pinel, sans annoncer la reconduction du dispositif, au grand dam des professionnels.
Dans le cadre du projet de loi de finance pour 2021, le Gouvernement vient de déposer deux amendements visant respectivement le PTZ et le dispositif Pinel. Très attendus des professionnels de l’immobilier, ils viennent pourtant doucher leurs espoirs, et ce pour trois raisons :
- Si l’engagement de prorogation en 2022 est réitéré pour le PTZ, il ne l’est pas pour le Pinel, dont le terme est donc toujours fixé au 31 décembre 2021, malgré les annonces répétées de l’exécutif. Le secteur subit pourtant une chute de production de près de 100 000 logements depuis la mi-2017. Les professionnels comprennent donc mal que le Gouvernement renonce à un dispositif qui permet de loger 50 000 ménages par an en zones tendues et à prix conventionnés.
- Le PLF était l’occasion de booster ces dispositifs, en renforçant le PTZ pour les ménages jeunes et modestes des zones B2 et C ou en encourageant la mobilisation de l’épargne privée en direction du Pinel. Les professionnels regrettent que le Gouvernement ne saisisse pas cette occasion de soutenir le secteur de la construction qui reste pourtant l’un des rares leviers de croissance domestique.
- Les amendements prévoient la "contemporanéisation" des ressources pour le PTZ, (« contemporanéisation qui achoppe depuis des mois pour les APL », relèvent les professionnels), ainsi que l’annualisation des plafonds de loyer Pinel, probablement commune par commune, et ce dès le 1er janvier 2021, sans détailler les modalités de cette règle… « C'est faire le choix de la complexité », estiment ensemble la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle habitat et la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
« Ces dispositions ne répondent en rien à l’urgence, alors que les ventes plongent depuis des mois et les permis depuis trois ans, regrettent la FFB et la FPI. La chute de l’activité de la construction est d’ores et déjà certaine en 2021. Les amendements du gouvernement ne l’empêcheront pas. La mise en place d’une RE2020 dont personne, pas même le gouvernement, n’est en capacité de mesurer l’impact aujourd’hui, va même l’accélérer. C’est un long hiver qui se profile pour le secteur de la construction. Le pire de la crise est-il un moment bien choisi pour affaiblir des dispositifs qui ont fait leur preuve ? »
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