Assurance-vie, compte-titres : entrée dans un nouveau paradigme financier
Selon l’Observatoire Nortia du conseil financier indépendant, le deuxième trimestre 2022 a marqué l’entrée dans un nouveau paradigme financier. L’espérance d’une reprise économique forte post-Covid a laissé place à de multiples facteurs d’incertitude pour les marchés financiers. Entre conflits géopolitiques, inflation galopante et politiques des principales banques centrales cherchant à combattre l’inflation, l’actualité aura été riche.
Construit sur la collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements d’arbitrage de plus de 1200 CGP actifs de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur activité en assurance-vie et compte-titres. Au cours du second trimestre, en dépit d’un contexte toujours aussi tendu sur les marchés financiers, la séparation entre fonds euros et unités de compte (UC) est revenue à des niveaux similaires à ceux observés fin 2021. Les inquiétudes liées à l'inflation et aux tensions géopolitiques n’ont cependant pas empêché le retour majoritaire de la part des UC dans les versements au cours du second trimestre 2022.
Assurance-vie : face à l’inflation et aux discours des banques centrales, les conseillers orientent leurs clients vers les unités de compte
En termes de collecte brute, 59% a été positionnée sur les unités de compte. En effet, les investisseurs ont appris à composer avec un univers volatil et en manque de direction, auquel il convient tout de même d’apporter quelques nuances. Ils ont ainsi fait le choix de délaisser le traditionnel fonds en euros (représentant 41% de la collecte), faisant pourtant office d’actif refuge dans l’environnement de l’assurance-vie, mais dont les rendements sont désormais bien inférieurs aux niveaux d’inflation historiquement hauts.
Concernant les unités de compte, malgré un contexte économique tendu et un enlisement du conflit géopolitique russo-ukrainien, la collecte brute en UC a repris des couleurs (59%). Alors que le marché ne semble pas avoir retrouvé une réelle stabilité et que les positions risk-off restent la norme pour de nombreux investisseurs, les CGP ont recherché des solutions innovantes, protectrices voire défensives sans toutefois se positionner exclusivement sur le fonds en euros. La plus forte progression est réalisée par les supports immobiliers, qui représentent 50% de la collecte brute sur les UC (+24 points par rapport au T1 2022). Outre l’immobilier, on observe également un retour de la gestion dédiée via les véhicules Luxembourgeois de type FID, FIC et FAS (avec 18% des versements en UC). Les fonds actions, pour leur part, voient leur proportion de la collecte sur les UC reculer à 9%.
Par ailleurs, les fonds thématiques ont représenté 23% des versements sur les fonds actions. Cela peut s’expliquer notamment par les fonds à dimension environnementale et responsable, qui se distinguent avec le sujet de la transition énergétique notamment.
D’autre part, pour l’obligataire la situation évolue en demi-teinte, représentant 2,6% de la collecte. Les CGP privilégient les fonds indexés à l’inflation, ainsi que les fonds obligataires court terme pour s'exposer à une baisse des taux courts en cas de ralentissement économique.
Enfin, les produits structurés, eux, restent constants, représentant 8,9% au premier comme au deuxième trimestre 2022.
Compte-titres : la dynamique de collecte se poursuit sur les produits structurés
Les volumes constatés sur le compte titre pour le second trimestre 2022 sont en léger retrait en comparaison du premier trimestre, même s’ils restent importants. Les tendances sur les typologies d’unités de compte sont similaires à celles observées en assurance-vie.
Plus en détails, côté OPCVM, on constate une volonté de sécuriser des plus-values déjà acquises ou de protéger le capital des porteurs. La tendance sur les fonds actions, obligataires ou flexibles/diversifiés a plutôt été à la vente, ce qui a permis d’éviter aux clients de subir les baisses du trimestre. Cette tendance se retrouve sur les titres vifs, qui ont également été sortis des allocations ce trimestre.
Pour finir, le Private Equity (ou capital investissement) monte en puissance au cours de ce deuxième trimestre, avec des produits divers qui permettent de prendre part aux différentes phases de développement des entreprises : capital innovation, capital développement, capital retournement ou capital transmission.
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