Télétravail : la fin de l’âge d’or pour les acteurs de l’immobilier ?
Par Mathieu Descout, directeur général de Novaxia Investissement
L’essor récent du télétravail signe-t-il la fin de l’âge d’or pour les acteurs de l’immobilier (investisseurs, sociétés de gestion et promoteurs) ? Au contraire, la crise actuelle constitue une opportunité unique de repenser la ville en plaçant, enfin, l’investisseur et l’habitant au centre du jeu grâce aux projets de renouvellement urbain.
Avant l’apparition du Covid-19, le marché de l’immobilier de bureau était proche de la bulle. Il suffisait d’acheter et d’attendre quelques années avant de concrétiser une plus-value. Cette époque est révolue et la reconstitution de la prime des risques est en place. S’il est trop tôt pour présager de la suite, ce mouvement de correction permet d’ores et déjà d’identifier les tendances majeures de l’urbanisme de demain.
Le renouvellement urbain : l’opportunité de la transformation de bureaux en logements
En premier lieu, le développement du télétravail va, paradoxalement susciter chez les salariés le besoin de se réunir, mais cette fois dans des bureaux modernes, agréables, avec de vastes fenêtres, faciles d’accès et respectueux de l’environnement. Ces bureaux pourront offrir des services mutualisés, comme un service de conciergerie, par exemple. De plus, les grèves à répétition et la crise sanitaire ont jeté une lumière crue sur les insuffisances et les désagréments des transports publics. Alors que la voiture ne représente plus une alternative, les salariés tendront à plébisciter les trajets courts, à pied ou à vélo, obligeant à terme les entreprises à abandonner leurs vastes sièges sociaux au profit d’une myriade de petits bâtiments implantés au cœur des villes et des territoires.
Alors que le modèle sociétal de l’immeuble de bureau dans un quartier d’affaires a perdu de sa pertinence, les acteurs du renouvellement urbain, comme Novaxia Investissement, ont un rôle clef à jouer dans cette « pollinisation des villes ». En transformant les bâtiments vacants ou obsolètes acquis avec une décote, nous renouvelons la ville et luttons contre l’urbanisme du dépeuplement dans l’optique d’accroître potentiellement la rentabilité pour les investisseurs. Notre savoir-faire éprouvé et notre agilité nous permettent par ailleurs de répondre à la demande de nos partenaires de la chaine immobilière (promoteurs, autres asset managers, investisseurs) sur le marché de bureaux comme sur celui du résidentiel. A cet égard, le segment du résidentiel offre, selon moi, des opportunités de plus-values significatives dans les grandes villes tant le déséquilibre entre l’offre et la demande est profond et les opportunités de transformation de bureaux en logements sont nombreuses.
Viser le sens et la rentabilité
Ce potentiel de création de valeur est conditionné à la décote mais pas seulement. J’ai en effet la conviction que l’appréciation d’un actif immobilier dépend aussi de sa transformation respectant une approche significative sur le plan environnemental, social et de gouvernance (ESG). La rentabilité est essentielle, mais ne constitue plus une perspective suffisante pour nos investisseurs. Le défi est de taille…
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