Philippe Feuille (La Compagnie des CGP-CIF) : « Nos valeurs : humain, écoute et accompagnement »
Philippe Feuille, président de La Compagnie des CGP-CIF, dresse le bilan des actions menées par son association en 2019 et nous présente ses objectifs et projets en cours.
Profession CGP : En cette fin d’année, quel bilan pouvez-vous tirer pour votre association, La Compagnie des CGP-CIF ?
Philippe Feuille : Cette année a été marquée par la modification du nom de notre association et donc, par le changement de notre charte graphique. Pour conserver l’esprit qui a toujours caractérisé notre association, nous souhaitions que ce changement s’appuie sur les bases acquises précédemment, c’est pourquoi notre nouveau logo a repris la mappemonde présente dans l’ancien. Cette mappemonde, symbole d’universalité, matérialise le lien entre les hommes et représente les valeurs qui sont les nôtres : humain, écoute et accompagnement. Cette charte graphique est déclinée dans différentes couleurs, chaque couleur correspondant à une de nos nouvelles associations, puisqu’en 2019, nous avons restructuré notre modèle en créant de nouvelles associations, une par activité.
En effet, pour répondre aux besoins de ses adhérents, La Compagnie des CGP-CIF, forte de son expérience acquise dans le domaine réglementaire, avait naturellement anticipé, au vu de la réforme du courtage, la constitution d’associations dédiées à l’intermédiation d’assurance et à l’intermédiation en opérations bancaires et services de paiement (crédit bancaire). Afin de couvrir tous les statuts de la gestion de patrimoine, elle souhaitait également créer une association dédiée à l’immobilier.
Aujourd’hui, on constate avec plaisir que La Compagnie des CGP-CIF, dont le code de bonne conduite vient d’être approuvé par le collège de l’AMF le 19 novembre dernier, a créé ces nouvelles associations et qu’elles sont en ordre de fonctionnement. En effet, outre les adhérents historiques de La Compagnie des CGP-CIF, des conseils en gestion de patrimoine exerçant sous plusieurs statuts, nos associations accueillent des professionnels uni-statutaires :
- La Compagnie IAS ouvre ses portes à tout intermédiaire généraliste et grossiste en courtage sur les domaines de l’assurance-vie, l’IARD, la prévoyance, la santé, l’assurance collective ;
- La Compagnie IOBSP réunit tout intermédiaire en opérations de banque et services de paiement ;
- et La Compagnie Immo rassemble tous les agents immobiliers le souhaitant.
Notre société de formation, LCGPI Formation, a été présente aux côtés de nos adhérents, tout au long de l’année, pour les aider à s’adapter à la nouvelle réglementation et à la mise en place de la conformité dans leurs cabinets. Elle a notamment contribué à ce que l’ensemble de nos adhérents satisfasse à la certification AMF. Nous sommes donc fiers de dire que tous nos adhérents ont passé les trois modules avec succès et sont prêts à assumer leur activité de CIF dès le 1er janvier 2020.
Outre cette mise en conformité, LCGPI a développé deux actions importantes pour nos adhérents :
- la mise en place d’une journée dite « d’intégration » de la documentation réglementaire, destinée aux nouvellement installés et/ou à ceux ayant besoin d’aide pour s’y retrouver dans les changements réglementaires ;
- et des formations développant différents niveaux d’expertise à chacun de ses métiers en renforçant l’interactivité entre adhérents, pour faire avancer les compétences de chacun.
Devant le succès rencontré, ces deux actions vont s’amplifier en 2020.
Lors des contrôles, nos contrôleurs ont constaté que de nombreux cabinets se mettaient en insécurité avec une RCP dont les garanties ne couvraient pas complètement leurs activités. C’est pourquoi, dans un but de sécurisation de la pérennité des cabinets, nous avons négocié des conditions privilégiées à des tarifs préférentiels, afin de leur proposer une RCP répondant mieux aux exigences de la profession à laquelle ils peuvent adhérer de façon individuelle.
Un autre de nos chantiers a été le développement de notre outil informatique de façon à nous permettre d’automatiser un maximum de tâches que ce soit au niveau de l’adhésion, du renouvellement d’adhésion, de la formation ou du contrôle. Le but est de se servir de la digitalisation pour libérer du temps plus valorisant et mieux employé sur d’autres tâches, tout en minimisant les risques d’erreur. Ceci toujours dans l’optique d’apporter un meilleur service à nos adhérents.
Qui sont les adhérents qui vous rejoignent ?
P. F. : Aujourd’hui, les cabinets qui nous rejoignent sont aussi bien des nouvellement installés qui recherchent un réel soutien pédagogique que des cabinets pour lesquels les valeurs humaines et la proximité sont deux facteurs d’importance et dont l’ADN est proche du nôtre.
Pour préserver cet ADN qui est la dimension humaine et l’esprit qualitatif, nos associations ont pour vocation d’accompagner leurs adhérents, de leur accorder toute disponibilité dans la mesure du possible et de défendre leurs intérêts, aussi bien envers les partenaires qu’envers les autorités, pour assurer le respect de leur indépendance et de leur liberté d’activité.
Le développement de nos services et nos valeurs communes contribuent sûrement au fait que nous n’observons pas de façon notable de concentration parmi nos membres.
Quels sont vos objectifs pour 2020 ?
P. F. : Ils sont multiples :
- accompagner nos adhérents sur tous les sujets d’actualité dont la loi PACTE via LCGPI Formation en leur proposant des formations ad hoc et orientées pratique :
- continuer à recruter nos contrôleurs parmi des gens du terrain ayant exercé une ou des activités de gestion de patrimoine, ce qui nous apparaît d’autant plus important par rapport aux nouvelles exigences de contrôle de l’AMF qui réclament une connaissance élargie de l’activité de CIF et une capacité d’analyse que seuls des gens de métier possèdent, les former régulièrement de façon à ce que leurs méthodes de contrôle soient harmonisées, dans le respect des demandes AMF
- finaliser notre fédération, La Compagnie des CGP en début d’année
- et développer nos associations.
Quel regard portez-vous sur les stratégies des assureurs vis-à-vis de leurs fonds en euros ?
P. F. : La baisse des rendements est une conséquence de la chute des taux d’intérêt et face à cet état de fait, il nous paraît important d’apporter à nos clients l’aide dont ils vont avoir besoin pour acquérir ailleurs une rentabilité de leurs avoirs.
Quand les assureurs auront fini de puiser dans leurs réserves pour tenter d’assurer des rendements, il faudra bien se tourner vers autre chose. C’est là que notre rôle de conseil de proximité prend toute son importance et là, que le client a plus que jamais besoin de notre expertise. C’est donc là que nous pouvons montrer notre différence en leur proposant de nouvelles orientations dans leurs investissements.
Et sur le troisième usage du courtage ?
P. F. : Nous avons défendu longtemps une position de maintien du troisième usage du courtage en se basant sur une indemnisation de 36 mois, tout en sachant que nous ne faisions pas l’unanimité de la place. C’est pourquoi, après maints échanges avec les autres acteurs du marché du courtage d’assurance, entre ceux qui étaient partisans de pas d’indemnisation du tout et nous et, pour que soit adoptée une position de place, forte, nous avons rejoint la position d’indemnisation médiane de 18 mois. Il nous semble très important que cela soit entendu pour que ne soit pas mise en danger la valorisation du travail des courtiers.
Un mot sur votre prochaine convention ?
P. F. : Notre convention 2020 aura lieu le 18 juin avec pour fil conducteur la sécurisation des cabinets.
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