Yohan Kadri-Caillaux (Sepiam) : « Assembler et combiner les forces de chacune des grandes méthodologies de gestion »
Yohan Kadri-Caillaux, cofondateur et responsable de la gestion de Sepiam, nous présente sa société, sa méthodologie de gestion et son offre ouverte à la clientèle des conseils en gestion de patrimoine.
Profession CGP : Pouvez-vous nous présenter votre société ?
Yohan Kadri-Caillaux : Sepiam est une jeune société de gestion est agréée par l’AMF depuis octobre 2017. Le profil des associés sont complémentaires. Damien Grulier est notre président. Il a un profil à la fois d’asset manager et d’entrepreneur puisqu’il a été un des cofondateurs de Blablacar. Il a également conçu un logiciel financier, puis a poursuivi sa carrière chez Exane, Convictions AM et Raymond James. Damien est spécialiste de la gestion des risques/systèmes d'information.
De son côté, Sébastien Lippens a opéré, notamment chez Richelieu Finance, avant de rejoindre une société de gestion en Belgique. Sébastien est un spécialiste de la sélection OPCVM et de la gestion privée.
Marc Allaume a, quant à lui, effectué sa carrière chez Conviction AM, puis était responsable de la gestion IT et des risques chez Key Quant.
Quant à moi, je viens de l’univers de la gestion de patrimoine et des marchés financiers, puisque j’ai été analyste chez Richelieu, gérant chez Convictions AM et Raymond James, et j’avais créé une structure de conseil sur les produits structurés. Je suis le directeur des gestions et spécialiste de l'allocation d'actifs et de la sélection valeurs.
Dans un marché très concurrentiel, comment vous différenciez-vous ?
Y. K.-C. : Notre maîtrise des technologies de l’information est un facteur clé de réussite selon nous, aussi bien pour la gestion de notre société que pour la gestion de nos portefeuilles. Elle permet d’augmenter la qualité perçue, de maîtriser les coûts, notamment au niveau de la réglementation. Surtout, elle permet de gérer une quantité importante de données.
Nous adoptons un process de gestion que nous avons qualifié de « quantamental », c’est-à-dire que nous associons des outils de gestion quantitatifs et la data pour filtrer notre univers d’investissement de manière régulière via différents filtres issus notamment du smart beta. Puis nous opérons notre sélection de titres ou de fonds de manière fondamentale (stratégie, étude du bilan, pricing prower…) et selon nos vues macro. En effet, nous considérons que les expertises sont trop souvent opposées en gestion de portefeuille : la gestion passive vs la gestion active, la gestion fondamentale discrétionnaire vs la gestion quantitative, la gestion de croissance vs la gestion value… Nous proposons plutôt de construire des portefeuilles permettant d’assembler et combiner les forces de chacune des grandes méthodologies de gestion de portefeuille qui ont fait leurs preuves, en surmontant l'opposition entre l'homme et la technologie pour tirer parti du meilleur de chacun.
Quelle offre proposez-vous aux CGP ?
Y. K.-C. : Nous disposons d’un flexible Sepiam Global Flexible - BE6291427076) dont le track-record est long (plus de cinq ans), bien noté par les agences spécialisées, et dont l’objectif est de respecter sa promesse, à savoir être réellement flexible en captant une bonne partie de la hausse des marchés tout en sachant se positionner de manière défensive dans les phases de baisse. Il s’agit d’un fonds 0-100 % actions avec une moyenne historique à 55 %, qui opère au niveau mondial. Il investit via des OPCVM, des ETF et des dérivés simples. La construction du portefeuille repose sur un process quantitatif qui vise à positionner chaque ligne selon leur profil risque/rendement, à détecter les tendances positives et négatives de marché et à rebalancer les risques de manière régulière. Conjointement à cela, nous mettons en jeu notre approche fondamentale qui nous permet définir le meilleur véhicule pour investir, le secteur, l’approche de gestion, la taille de capitalisation, le secteur… Aujourd’hui, dans la mesure où nous tablons sur une réaccélération de la croissance en 2020/21 suite à la mise en place d'un accord sino-américain et que dans le même temps, les conditions financières sont exceptionnellement favorables, le fonds adopte un biais pour la classe actions avec une exposition autour de 65%.
Ensuite, nous avons lancé un fonds sur les Small Caps début 2018 – Sepiam Europe Small Caps (FR0013298544) – dont la médiane de taille de capitalisation se situe à 700 millions d’euros. Il est assez diversifié en termes de nombre d’idées puisque nous détenons en moyenne 80 à 100 lignes ; mais aussi en termes de zones puisque nous sommes investis sur l’ensemble des marchés européens, pas uniquement la France et l’Allemagne, à la recherche de petites pépites pas forcément bien représentées dans les gestions traditionnelles.
Nous proposons également un FIC sur l’immobilier coté qui séduit de nombreux épargnants. En effet, la pierre continue d’attirer les investisseurs. Ce FIC investit sur 20 à 30 foncières cotées – dans un univers de 150 valeurs sur le marché européen – de manière équipondérée, ce qui est souvent la meilleure manière de diversifier un portefeuille. L’objectif est d’être moins volatil que l’Epra Zone Euro. Pour l’investisseur, il s’agit d’une solution souvent méconnue ou insuffisamment représentée au sein d’un patrimoine qui, par rapport aux SCPI, est liquide, sans droit d’entrée, exonérée d’IFI et qui, eu égard au précompte qui s’applique selon les pays, permet au final de dégager un rendement d’environ 5,5 %.
Enfin, nous pouvons également accompagner les CGP dans la mise en place de mandats de gestion ou de fonds dédiés.
Un mot sur vos encours ?
Y. K.-C. : Ils s’élèvent aujourd’hui à 60 millions d’euros. Notre plus gros fonds est notre fonds flexible, dont nous avons repris la gestion qui se situe autour de 16 millions d’euros d’encours. Le fonds sur les Small Caps pèse 2,6 millions d’euros, le FIC 4 millions d’euros ; le reste étant constitué de fonds dédiés (nous avons récemment repris la gestion du fonds Stella Optima) et de la gestion sous mandat. Notre référencement sur le marché des CGP vient de débuter. Le fonds flexible est actuellement disponible chez OneLife et nous avançons avec d’autres acteurs comme Nortia. Nous allons également développer des partenariats avec les associations de CIF en 2020.
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