Jonathan Benharrous (Intencial Patrimoine) : « aujourd’hui chaque euro placé dans le fonds en euro détruit de la valeur »
Jonathan Benharrous, directeur du développement des réseaux externes chez Intencial Patrimoine, revient sur l’actualité de l’offre du groupe Apicil pour la clientèle des cabinets de CGP.
Profession CGP : Vous avez lancé en juin dernier de nouveaux modes de rémunération pour vos partenaires CGP. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?
Jonathan Benharrous : En effet, à côté d’une rémunération « traditionnelle », nous avons lancé deux nouveaux modes de rémunération :
- le premier est un barème de rétrocession unique par catégorie d'actifs. L'ensemble de la gamme d’unité est réparti en huit catégories (dont une dédiée aux produits structurés) et chacune d’entre elles se voit appliquer un taux de rétrocession unique calculé à partir du taux de rétrocession moyen perçu ;
- le second est un nouveau mode de gestion baptisé « smart », sans rétrocession et qui se compose d’une centaine de supports : ETF, OPC, supports immobiliers, produits structurés et fonds en euros. Cette gestion se décline à la fois en gestion libre et en gestion déléguée pour les contrats d'assurance-vie et de capitalisation. Ce nouveau mode de gestion s'accompagne d’une structure tarifaire repensée au niveau du contrat avec une majoration des frais de gestion sur les unités de compte.
Aujourd’hui, 12 % de nos partenaires ont opté pour une unification des taux de commission par catégorie d’UC. Dans le second cas, cela ne concerne que quelques dossiers. Globalement, cette liberté du mode de rémunération a été bien accueillie par nos partenaires.
Vous avez également lancé votre PERin dès Patrimonia…
J. B. : Tout à fait, cette nouvelle enveloppe rassemble le meilleur des mondes de la retraite et de l’assurance et permet de consolider et centraliser les produits d’épargne retraite. Les CGP vont pouvoir reprendre la main sur le monde de l’épargne-retraite. Pour le client, la préparation de sa retraite va être simplifiée.
Notre contrat Intencial Liberalys Retraite comprend une offre large de supports : 300 OPCVM, 20 SCPI, 4 SCI, des produits structurés et une offre de private equity avec des supports développés par NextStage AM, Sunny AM/Extendam et Siparex. Et différents modes de gestion sont proposés : libre / libre Smart, déléguée / déléguée Smart, horizon retraite (avec trois profils de risque selon l’âge et le profil du client gérés par Apicil AM) ainsi que des options d’arbitrage (écrêtage des plus-values, lissage des investissements, stop-loss relatif…). Ainsi, nous avons transféré l’ensemble des caractéristiques de nos produits d’assurance vie sur ce contrat retraite. La gestion du contrat est totalement digitalisée depuis la fin du mois d’octobre (signature électronique, prélèvement SEPA…).
Il s’agit d’une solution accessible à partir de 1 000 euros et des versements programmés de 50 euros par mois.
Un mot sur l’avenir des fonds en euro ?
J. B. : Il ne faut pas faire la politique de l’autruche : aujourd’hui chaque euro placé dans le fonds en euro détruit de la valeur et les assureurs sont pris entre deux feux : une rentabilité négative et des classes d’actifs plus rémunératrices qui consomment davantage de fonds propres…
Aujourd’hui, plus que d’arrêter massivement la collecte vers le fonds en euro, nous accompagnons nos partenaires et leurs clients dans la transformation des actifs en euro vers les unités de compte. Début octobre, nous avons accru la part d’UC dans les unités de compte en la passant de 30 à 40 %.
Pour favoriser cela nous avons mis en place :
- une majoration de la rémunération du fonds en euro sous condition de la détention d’un taux d’UC : +0,20 point pour les contrat ayant 30 à 40 % d’UC ; +0,30 point entre 40 et 50 % d’UC et +0,40 point au-delà de 50 % d’UC ;
- la suppression de notre incompressible lors d’arbitrage du fonds en euro vers les UC ; des UC vers les UC ; lors des versements libres / complémentaires vers les UC et les lissages d’investissement ;
- enfin, avec Equitim, dont nous venons de nous rapprocher, nous travaillons à la mise en place des solutions à capital garanti voire très protégé (jusqu’à une baisse du sous-jacent de -60 à -90 %) qui, sur une durée de vie de 10 ans, rapporterait entre 2,5 et 3 % bruts.
Un mot sur votre rapprochement avec Equitim ?
J. B. : Equitim vient renforcer notre offre d’expertise. L’objectif du Groupe est de pouvoir disposer en interne des expertises dans tous les domaines ; tout comme nous abordons la clientèle de différentes manières via les CGP, via notre banque privée ou encore via la construction de solutions en marque blanche.
Quelques chiffres sur votre activité ?
J. B. : Intencial Patrimoine compte une cinquantaine de personnes et nos encours s’élèvent à 6 milliards d’euros. A fin septembre, notre collecte atteignait 650 millions d’euros : notre trend est supérieur à celui de l’année dernière durant laquelle nous avons collecté 800 millions d’euros et nous anticipons une forte activité avec le lancement du PERin et la transférabilité des actifs.
Sur les neuf premiers mois de l’année, notre activité a été particulièrement forte sur les personnes morales (CTO et contrats de capitalisation), le private equity, notamment sur le PEA et le remploi de cession, et l’assurance-vie.
Pour dynamiser nos relations avec nos partenaires et ne pas uniquement communiquer sur nos enveloppes et nos sous-jacents, nous avons créé des clubs de réflexion sur trois thématiques : sur le chef d’entreprise ; les personnes vulnérables ; et les sportifs de haut niveau. Par ailleurs, un autre club va être lancé en novembre sur le digital afin d’associer notre équipe, des CGP et des clients finaux à l’amélioration de nos services.
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