[Interview] Vincent Roynel, Le Comptoir Amundi-CPR AM
Il y a un an, Le Comptoir Amundi-CPR AM lançait le service Smart Allocation en partenariat avec Harvest, ainsi qu’une unité de compte immobilière, la SC Tangram. Et cette année 2020 marque le dixième anniversaire de l’entité du groupe Amundi dédiée au marché des CGP. Entretien avec son responsable commercial CGP, Vincent Roynel.
Profession CGP : L’an passé, vous lanciez à Patrimonia le service Smart Allocation en compagnie d’Harvest. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?
Vincent Roynel : En effet, en septembre 2019 nous annoncions la création de ce service inédit qui a réellement été mis en service début décembre 2019. Ce service est assez révolutionnaire car il s’agit d’intégrer un outil d’allocation dans un logiciel d’agrégation de données (O2S) qui s’inscrit dans la vie quotidienne de nos partenaires CGP. Là est une de ses principales forces. Il offre une proposition simple d’allocation en architecture ouverte (via une liste de 100 fonds revue tous les semestres) pour cinq profils de gestion allant du SRRI 2 au SRRI 6 et transposables dans les quinze plus gros contrats d’assurance-vie du marché. Il s’agit tout simplement de permettre à nos partenaires la bonne allocation dans le bon contrat ; avec un contrôle permanent du respect du profil de risque.
Ainsi, les équipes de CPR s’assurent que les fonds ne changent pas de profil SRRI, assure une bonne diversification des risques… Par exemple, un profil SRRI 4 peut être composé de fonds SRRI 6 (la décorrélation des fonds entre eux réduit la volatilité de l’allocation) ; in fine cela permet d’augmenter la part d’UC dans les contrats.
Comment ont évolué les profils au printemps dernier ?
V. R. : Si les allocations sont revues tous les trimestres, elles sont sous contrôle et peuvent, en cas de nécessité, être modifiées de façon anticipée. Si les allocations ont beaucoup varié, le choix n’a pour autant pas été de couper nos positions au plus fort de la crise pour ne pas cristalliser une moins-value et profiter du rebond.
En termes de collecte, le succès est-il au rendez-vous ?
V. R. : Les encours sont encore modestes, environ 10 millions d’euros. Mais nous sommes lucides, ce type de service s’inscrit et se construit dans la durée.
Il y a un an vous lanciez également la SC Tangram. Quel bilan pouvez-vous tirer sur ce produit ?
V. R. : Avec 500 millions d’euros d’encours, il s’agit d’un vrai succès commercial car cette offre correspond réellement à la demande de la clientèle patrimoniale, à savoir un produit éligible à l’assurance-vie, une valeur liquidative hebdomadaire, une faible volatilité avec un SRRI 3 et un rendement supérieur au fonds en euro (4 % par an comme objectif). Son allocation est très diversifiée avec bien sûr des SCPI à hauteur de 56 %, mais aussi des clubs deal et fonds immobilier pour 17 %, de l’immobilier en direct pour 13 % et 11 % de foncières cotées pour assurer de la liquidité.
L’offre est aujourd’hui accessible chez plusieurs assureurs (Suravenir, BNP Paribas Cardif/AEP, Spirica, Predica, et prochainement chez Generali).
Un mot sur le lancement de votre fonds de relance de l’économie française ?
V. R. : Le fonds Ambition France sera distribué par des CGP et de nombreux assureurs nous ont montrés leur intérêt. Il sera lancé dans le courant de l’automne et postulera au label France Relance du Trésor. L’attente des investisseurs est forte et en tant que filiale d’Amundi, première société de gestion européenne, nous nous devions d’accompagner cette initiative. Avec Eric Labbé, gérant spécialiste des Small et mid caps françaises chez CPR AM, nous sommes en capacité de gérer un fonds de ce type.
Vous fêtez cette année le 10e anniversaire du Comptoir que vous dirigez depuis l’origine.
V. R. : Ces dix années ont été bien remplies. Nous nous sommes tout d’abord appuyés sur l’offre financière de CPR, la gamme de fonds diversifiés Croissance, dont nos partenaires CGP ont contribué au succès et au passage de moins de 200 millions d’euros d’encours à 1 milliard. Puis, la pierre-papier a pris en quelque sorte le relais dès 2014. Ensuite en 2015, CPR a pris son envol sur la gestion thématique en devenant le pôle dédié sur le sujet au sein du groupe Amundi. Si des stratégies existaient déjà depuis 2009, en particulier le fonds Silver Age, l’offre de fonds autour des macro-thèmes des prochaines décennies s’est étoffée avec des fonds comme Climate Action, Global Disruptive Opportunities ou Education.
Quelles sont vos anticipations pour les cinq prochaines années pour le marché des CGP ?
V. R. : Je ne crois pas à l’uberisation de la profession. Au contraire, le digital sera un moyen de décharger nos partenaires de leurs tâches quotidiennes sans valeur ajoutée. L’expertise des CGP sur la globalité du patrimoine de leurs clients doit leur permettre de gagner les parts de marché qu’ils méritent car leur existence ne dépend que de la satisfaction de leurs clients. Ce développement de la profession devrait passer par une concentration des acteurs car les défis réglementaires sont de taille.
Dans ce contexte, le Comptoir se veut être un acteur majeur de la profession, mais aussi de leurs partenaires assureurs, en apportant des services comme Smart Allocation ou comme un mandat piloté, par exemple Bien Vieillir sur les contrats Vie Plus.
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