Laurent Durin-Monteillet (Claresco Finance) : « Nous ne sommes pas sclérosés de peur et faisons preuve d’agilité »
Claresco Finance dispose d’une large gamme de produits, notamment actions. L’occasion de faire le point avec Laurent Durin-Monteillet, son directeur général adjoint en charge du développement, sur les principales stratégies distribuées par les conseils en gestion de patrimoine.
Profession CGP : Sur les marchés actions, Claresco Finance dispose d’une gamme de fonds large. Qu’en est-il de la stratégie du fonds Claresco USA ?
Laurent Durin-Monteillet : Aujourd’hui, globalement nous considérons que les marchés actions sont globalement chers : il n’existe pas de place pour une nouvelle mauvaise nouvelle qu’elle vienne du prix du pétrole, d’une récession plus marquée ou encore d’une deuxième vague de contamination. C’est pourquoi, quel que soit le fonds, nos portefeuilles sont orientés vers des valeurs qui sont leaders sur leur marché. Cela est essentiel car on sait que cette crise fera de la casse. Face au marché actuel et si nous sommes conscients que, même si les banques centrales et Etats ont réagi vite et fort, la récession sera forte, nous ne sommes pas sclérosés de peur et faisons preuve d’agilité.
Néanmoins, sur Claresco USA, nous sommes agressifs avec un taux d’investissement à 98 %, avec un biais vers les valeurs de croissance alors que généralement le fonds n’a aucun biais. En effet, il s’agit d’un fonds très tactique et de conviction qui n’hésite pas à faire de grand virage lorsque le contexte l’exige. C’est pourquoi son taux de rotation annuelle est de 400 %, avec une trentaine de lignes en portefeuille et la capacité de se couvrir sur le risque de marché ou la devise. Le gérant, Stéphane Camy, a ainsi fait évoluer son portefeuille vers des valeurs technologiques qui résistent dans l’environnement actuel avec des titres tels qu’Amazon, Apple, Microsoft, les semi-conducteurs, des valeurs du secteur de la santé… Des allers-retours ont également été opérés sur une valeur comme Boeing dont le cours a fluctué fortement ces dernières semaines passant de 340 à 92 puis à 140 $.
Pour autant, le gérant se veut prudent car prudent sur l’ampleur de la récession. Il considère par exemple que les résultats pour l’année 2021 sont surestimés par les marchés.
Ce fonds réalise une performance de -17,18 % depuis le début de l’année, mais il bénéficie d’une collecte positive de quelques millions d’euros. Pour un investisseur, il s’agit de se repositionner sur un marché américain qui de manière traditionnelle surperforme toujours le marché européen.
Sur le marché européen, quel fonds privilégiez-vous ?
L. D.-M. : Notre fonds toutes capitalisations, Claresco Avenir qui grâce à ses positions sur des Small et mid caps (2,5 milliards d’euros de capitalisation moyenne) lui confèrent une meilleure résistance par rapport aux indices. Il est investi sur des entreprises au business model stable, leaders sur leur marché… Il dispose actuellement d’une poche de cash de 11 % pour saisir. partie des opportunités de marché.
Vous disposez également de fonds thématiques. Qu’en est-il aujourd’hui de leur positionnement ?
L. D.-M. : Les fonds thématiques prennent une place de plus en plus grande dans les portefeuilles des investisseurs. Sur ce point, nous proposons en particulier le fonds de foncières cotées, Claresco Foncier Valor. Aujourd’hui, il s’agit de profiter de l’écartement de valorisation des foncières cotées par rapport à l’immobilier physique. Les décotes des foncières sont actuellement comprises entre -30 et -50 %. Certes, il existe une corrélation entre les marchés financiers et les foncières cotées à court terme (à 0,7), mais sur le moyen terme elle s’atténue : 0,30 à 3 ans . Par rapport à l’immobilier physique, la corrélation à trois ans est de 0,90.
Si le marché des foncières spécialisées sur le commerce est amené à souffrir, nous privilégions les foncières de bureaux (35 % du portefeuille) et le marché allemand (40 % du portefeuille). Ensuite, des valeurs dans le résidentiel, les entrepôts, la logistique ou encore les cliniques font parties des principales positions.
Notre fonds Claresco Or et Métaux Précieux est quant à lui axé sur les minières aurifères qui dans les phases de crise chutent comme le marché dans un premier temps, puis deviennent des valeurs refuge. Sa performance est bonne depuis le début de l’année : +5,02 % (au 21/04/2020).
Nous disposons également du fonds Claresco Innovation géré par Stéphane Camy et qui a un biais techno. Ce fonds international a bien résisté, mais il n’est pas référencé sur les plates-formes CGP car lancé récemment, en septembre 2019.
Un mot sur l’exposition de vos fonds diversifiés ?
L. D.-M. : Claresco Allocation Flexible (DICI 5) a su faire preuve d’agilité : son taux d’exposition au marché actions a atteint jusqu’à 75% en fin de semaine dernière, mais n’était que de 20 % le 20 janvier dernier ou encore 57 % il y a dix jours. La partie moins risquée du portefeuille est constituée uniquement d’obligations notés investment grade (par construction) ou de cash.
Quant à notre fonds plus défensif, Claresco Placement (SRRI 3), son niveau d’exposition est de 28 % et il a investi des obligations High yield, de qualité, pour profiter de l’écartement de spread.
Un mot pour conclure ?
L. D.-M. : Nous préconisons globalement les fonds purs, simples et lisibles sur des thématiques tels que la santé et la technologie par exemple et des entreprises pérennes et qui délivrent du rendement car les deux tiers de la performance des marchés actions proviennent des dividendes. L’investissement doit également être progressif et en plusieurs étapes.
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