Vignes, terres et forêts : des prix en légère hausse
Si les marchés fonciers ruraux sont restés stables en 2016, les vignobles tirés par le bourgogne et le bordeaux sont en hausse, tandis que le prix des maisons à la campagne surfent encore sur la vague de taux bas.
La fédération nationale des Safer a présenté son étude annuelle portant notamment sur les prix des terres et prés, des vignes, des forêts, des maisons à la campagne et des terrains destinés à l’urbanisation.
Les marchés fonciers ruraux 2016 en quelques chiffres
Au cours de l’année 2016, les prix sont restés relativement stables par rapport à l’année précédente :
- Terres et prés libres : + 0,4 % à 6 030 €/ha
- Terres et prés loués : + 1,9 % à 4 550 €/ha
- Forêts : + 2,1 % à 4 100 €/ha
- Vignes AOP (y compris Champagne): + 0,1 % à 140 600 €/ha
- Vignes AOP (hors Champagne): + 3,8 % à 66 500 €/ha
- Espaces résidentiels et de loisirs : + 6,5 % à 38 000 €/ha
- Terrains constructibles : - 2,2 % à 72 100 € le lot
- Maisons à la campagne à 160 400 € le lot (changement du mode de calcul).
On note une diminution du prix moyen des terrains constructibles qui s’élève, pourtant, à 39,20 euros au m2, soit 60 fois le prix au m2 des terres et des près libres.
Les vignobles se portent bien dans l’ensemble
Voici les prix annuels en euros courants par hectare de vignoble AOP (appellation d’origine protégée) pour chaque grand bassin viticole. L’Institut national de l’origine et de la qualité rappelle que depuis le 1er août 2009, l’AOP reprend au niveau européen l’appellation d’origine contrôlée (AOC) française, délivrée depuis 1935 pour les vins. Ils recouvrent les vins AOC et une partie des anciens vins délimités de qualité supérieure (VDQS).
Prix des vignes AOP par bassin viticole | |||
Bassin viticole | Prix moyen €/ha en 2015 | Prix moyen €/ha en 2016 | Evolution 2016/2015 |
Alsace-Est | 127 300 | 124 400 | - 2,3 % |
Bordeaux-Aquitaine | 89 500 | 92 200 | + 3,0 %
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Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura | 157 900 | 168 700 | + 6,8 %
|
Champagne | 1 143 800 | 1 113 500 | - 2,6 % |
Corse | 21 500 | 21 500 | 0,0 % |
Languedoc-Roussillon | 12 000
| 12 000 | 0,0 % |
Sud-Ouest | 13 700 | 13 700 | 0,0 % |
Val de Loire-Centre | 27 700 | 29 300 | + 5,8 % |
Vallée du Rhône-Provence | 41 800 | 43 400 | + 3,8 % |
FRANCE AOP | 140 500 | 140 600 | + 0,1 % |
FRANCE AOP hors Champagne | 64 100 | 66 500 | + 3,8 %
|
Source : Terres d’Europe-Scafr d’après Safer |
On constate une diminution des prix de l’hectare dans le bassin champenois due à une baisse de la consommation française et de moindres achats de champagne par les Britanniques suite au Brexit qui a entraîné une dévaluation de la livre sterling. La Champagne reste tout de même à un prix moyen à 1 113 500 € l’hectare.
Les prix de l’hectare de vignoble sont très variables au sein d’un même bassin viticole.
Exemples :
- Dans le Bordelais, l’hectare de pauillac est à un prix moyen de 2 M€ avec un prix maxi à 2,2 M€. L’hectare de pomerol est à un prix moyen 1,3 M€ avec un prix maxi à 4,4 M€.
En revanche, l’hectare de bordeaux rouge se vend 16 000 € et au maximum 25 000 €. Un hectare de cadillac côtes de Bordeaux se vend en moyenne à 18 000 € et au maximum à 30 000 €.
- Dans la Vallée du Rhône, l’hectare de côte rôtie se vend 1,1 M€ en moyenne, alors que la moyenne départementale en AOP est à 26 200 € l’hectare.
- En Bourgogne, l’hectare de bourgogne grand cru se vend à un prix moyen de 5,5 M€, avec un prix maxi à 12,6 M€, tandis qu’un bourgogne appellation régionale vaut en moyenne 39 600 €/ha et au maximum 69 300 €/ha.
Zoom sur les prix des maisons à la campagne
Les acheteurs recherchent des maisons à proximité de leur pôle d’activité principale, notamment de leur travail. Comme en 2015, les acquéreurs de maisons à la campagne originaires de Paris ont acquis principalement des résidences en périphérie parisienne, puis dans un second périmètre dans l’Eure, le Loiret, le Loir-et-Cher, l’Yonne, ainsi que la Nièvre et dans la région de Basse-Normandie. Ils ont également acheté dans des territoires plus éloignés comme en Bretagne, notamment dans les Côtes-d’Armor et dans le Morbihan, sur la façade atlantique – de Noirmoutier au bassin d’Arcachon –, dans le Sud-Ouest et sur le pourtour méditerranéen.
Plus l’achat s’éloigne de Paris ou des grandes métropoles régionales, plus il a une fonction de résidence secondaire.
Depuis 2008, la conjoncture a globalement été peu porteuse pour le marché des maisons à la campagne en raison du pouvoir d’achat des ménages en baisse. Toutefois, ces dernières années, cette baisse a été tempérée par la diminution des taux d’intérêt, et l’année 2016 s’est terminée sur une note porteuse avec une nette hausse des transactions par rapport à l’année précédente.
Les départements touristiques ou à forte densité urbaine sont ceux où les prix des maisons sont les plus élevés, voici quelques prix moyens par lot vendu :
Corse du sud : 311 600 €
Haute Corse : 317 300 €
Vaucluse : 319 500 €
Var : 335 900 €
Yvelines : 365 300 €
A l’opposé, certains départements sont nettement moins onéreux :
Creuse : 63 200 €
Indre : 69 100 €
Cher : 86 000 €
Allier : 87 200 €
Haute-Vienne : 91 300 €
Puy-de-Dôme : 98 000 €
Pour en savoir plus :
Le magazine « Le prix des terres – Analyse des marchés fonciers ruraux 2016 » (148 pages) est disponible au prix de 30 € TTC hors frais de port, à commander sur le site Internet : le-prix-des-terres.fr.
Sur le site de la Safer, une synthèse de l’étude en 12 pages est téléchargeable gratuitement.
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