L’hectare de forêt vaut en moyenne 4 100 €
Pour la 22e année consécutive, la Société forestière, filiale de la Caisse des dépôts, et Terres d’Europe-Scafr, le bureau d’études pour la fédération nationale des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) présentent l’Indicateur du marché des forêts en France, qui dévoilent ses chiffres, sa structure et sa cartographie en 2016. Il fait le point sur l’évolution des prix depuis 1970.
Le prix moyen des forêts a augmenté de 2,1% sur un an. Le prix moyen s’affiche à 4 100 € l’hectare en 2016. Derrière ce prix moyen à l’hectare, on peut constater un prix mini de 670 €/ha et un prix maxi de 12 040 €/ha, les écarts sont considérables selon la diversité, la région et la qualité du boisement.
Entre 1997 et 2016, le prix moyen de l’hectare de forêt est passé de 2 180 € l’hectare en 1997 à 4 100 € l’hectare en 2016, mais pas sans à-coups. La période 1997 à 2016 a connu des niveaux des prix variables avec cependant sur le long terme une phase ascendante.
Sur vingt ans, la plus forte baisse annuelle du prix moyen a été supportée en 1998 (- 1,6%), la plus forte hausse annuelle a été enregistrée en 2011 (+ 9,5%).
Les volumes vendus sont aussi en hausse de 9,8% en 2016, avec 120 000 hectares vendus, contre 109 000 hectares en 2015. La progression des transactions est très nette sur les petites parcelles de 1 à 10 hectares qui sont utilisées comme terrain de jeux et de loisirs, de chasse ou d’approvisionnement en bois de chauffage.
Cette hausse intervient dans un contexte de marché étroit (1,2 % des surfaces forestières privées sont vendues en 2016) et d’engouement pour les valeurs tangibles. Elle est soutenue par la faiblesse des taux d’intérêt. Le prix progresse dans presque toutes les régions, notamment dans le Nord-Bassin parisien. 90 % des transactions se réalisent entre 670 à 12 040 euros/ha, reflétant la grande diversité des biens mis sur le marché.
Indice d’évolution en valeur courante du prix moyen annuel des forêts non bâties
Un niveau global d’activité élevé, mais des évolutions diverses selon les segments
Derrière une hausse globale du marché, deux tendances sont à noter : la poursuite de la progression des ventes de biens de 1 à 10 ha et la stabilité des ventes de forêts non bâties de plus de 100 ha. Dans le détail, le nombre de transactions est en hausse de 9,1 % et atteint un niveau inédit de 17 500, toujours porté par la progression des transactions de biens de 1 à 10 ha. La surface du marché est en hausse de 9,8 %, à 120 000 ha. Plus de la moitié des 10 700 ha supplémentaires échangés en 2016 viennent des régions Centre et Bourgogne. La valeur s’établit à 1,4 milliard d’euros (+ 23,8 %). Cette hausse est due pour 30 % aux biens non bâtis (+ 85 millions d’euros) et pour 70 % aux biens bâtis (+ 185 millions d’euros).
Les prix moyens par grandes régions forestières
Entre un prix moyen national à l’hectare, toutes superficies, tous boisements et toutes régions confondues de 4 100 € l’hectare, on constate de prix moyens différents selon les régions forestières, (prix moyens croissants) :
Massif central : 2 560 €/ha
Sud-Ouest : 2 690 €/ha
Alpes-Méditerranée-Pyrénées : 3 650 €/ha
Ouest : 4 590 €/ha
Est : 4 610 €/ha
Nord Bassin parisien: 6 370 €/ha
Les surfaces acquises par les personnes morales privées à leur plus haut depuis l’avant-crise financière
Les acquisitions de l’ensemble des personnes morales privées (agricoles et forestières, mais aussi institutionnelles, etc.) atteignent 43 300 ha en 2016, en hausse de 30 % par rapport à 2015. Elles représentent 36 % de la surface du marché. Ce niveau élevé est comparable à celui des années précédant la crise financière (2007 et 2008) et n’avait pas été atteint depuis. De plus, comme en 2008, ce niveau égale celui des particuliers non agricoles, dont les acquisitions sont stables en 2016, à 43 500 ha. Il faut noter par ailleurs que la part de surfaces acquises par les personnes morales privées progresse tant pour les biens forestiers de plus de 100 ha que de moins de 100 ha.
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