Wake up, la première école française dédiée à la FinTech
Parce que les FinTech ont besoin de recruter des profils en adéquation avec leurs ambitions, l’association France FinTech a appuyé l'initiative d'Anaïs Raoux, qui vient de lancer Wake up, une formation dédiée aux Executives de la finance unique en France, dont la première promotion est attendue en février prochain. Interview de la fondatrice de cette start-up, également déléguée générale de France FinTech, où cette jeune femme d’à peine 25 ans est chargée de mission pour promouvoir l’éducation FinTech. Interview.
Profession CGP : Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à créer Wake up, la première école française dédiée à la FinTech ?
Anaïs Raoux : Le recrutement est l’une des préoccupations principales des entrepreneurs de la FinTech. Les start-up de la FinTech, dès lors qu’elles affichent des ambitions européennes voire mondiales, doivent recruter des profils qui disposent à la fois de compétences financières pointues et d’un esprit start-up. Or, il y a trop peu de profils sur le marché qui correspondent à ces critères. En réalité, ces profils existent, mais sont bien souvent dans des entreprises qui ne leur ont pas offert cette culture. C’est pourquoi nous avons décidé de créer Wake Up, un programme éducatif spécialement conçu pour intégrer l’esprit start-up et les enjeux de la FinTech.
Nous évoluons dans un monde incertain et de plus en plus complexe, et je suis convaincue qu’aujourd’hui, pour réussir la carrière de ses rêves, il ne suffit plus de tout savoir, mais d’apprendre le plus vite et se connaître au mieux pour exceller. C’est pour répondre à ce challenge, que nous nous lançons dans l’aventure passionnante de l’éducation dans la FinTech. C’est un secteur qui est très concerné par cette demande d’esprits vifs.
Vous accueillez la première promotion en février prochain. Quels profils recherchez-vous et quels sont les critères d’admission ?
A. R. : Nous accueillerons quinze élèves pour cette première promotion. La formation se déroule sur six semaines les samedis, à partir du 25 février. Les critères de sélection sont simples : ambition et motivation à l’idée de rejoindre une aventure FinTech ! Tous types de profils sont bienvenus. Néanmoins, le programme s’adresse surtout à des executives de la finance, fort de cinq à dix années d’expérience.
L’école est située dans les locaux de Mangopay, à l’Oasis, un hôtel particulier au 4 rue de la Tour des dames, dans le IXe, à Paris. Le coût de la formation pour six semaines s’élève à 2 390 € TTC.
"Paris peut devenir la première place européenne pour la finance et la FinTech. C’est une de nos ambitions."
En parlant finance, quel est le budget alloué à l’établissement et par qui ?
A. R. : Le projet est financé sur fonds propres. La formation est menée en partenariat avec Mangopay [une start-up dédiée aux solutions de paiement pour les marketplaces, les plates-formes de crowdfunding et l’économie collaborative, la sœur jumelle B2B de Leerchi.com, ndlr].
Et vous, Anaïs Raoux, en quoi consiste votre mission dans France FinTech ?
A. R. : A 23 ans, j’ai été nommée déléguée générale de l’association France Fintech qui venait de se créer. J’occupe ces fonctions depuis un an et demi désormais, et je suis en charge des missions de l’association : promouvoir le secteur FinTech en France et à l’étranger (délégations à l’étranger, organisation de la deuxième édition de notre évènement annuel FinTech Révolution le 28 mars prochain), défendre les intérêts communs des entrepreneurs, (au niveau européen et français) et animer la communauté au travers d’événements privés.
Avant ça, j’ai fait un parcours classique prépa-école de commerce, puis j’ai travaillé en audit financier pendant trois ans. Pendant ces trois années, je voyais bien que ce job n’était pas fait pour moi (hiérarchie, lourdeur des process, etc.). J’ai alors interrogé plus de cent entrepreneurs et professionnels du monde de la finance et j’ai commencé à m'intéresser à la courbe de financement des entreprises. Je me suis alors engagée pendant un an en tant que bénévole – et en parallèle de mon travail – au sein du réseau des femmes Business Angels, où je sourçais les projets, j’analysais les business plans… En juin 2015, j’ai décidé que l’innovation et les start-up devaient faire partie de mon quotidien, j’ai démissionné, j’ai créé mon statut auto-entrepreneur et je suis partie à la recherche de mes clients. Puis France Fintech s’est créée et j’ai été nommée !
Comment voyez-vous le développement des FinTech en France, quelle est sa place dans le monde ?
A. R. : Le secteur en France est très dynamique et nous n’avons pas grand-chose à envier à nos voisins. Nous disposons notamment de grands atouts. Tout d’abord, un écosystème dynamique, riche et structuré, avec une association professionnelle représentant les intérêts du secteur, une place financière forte, deux grands événements internationaux, des structures d’accompagnement pour les entrepreneurs désireux de monter leur start-up (La Halle Freyssinet par exemple, rebaptisée Station F, qui devient le premier campus de start-up au monde). Les régulateurs et pouvoirs publics sont très impliqués dans la promotion de la place de Paris et soutiennent l’innovation financière. Et ensuite n accès au capital facilité : les capitaux investis dans la French Tech atteignent 857 millions de dollars [soit près de 817 millions d’euros, ndlr] au troisième trimestre, la deuxième place au niveau européen.
Les FinTech en France représentent un marché conséquent – plus de 40 % des Français se disent prêts à adopter des services issus de ces nouvelles technologies financières – et offrent un accès aux talents : grandes écoles de commerce et d’ingénieurs reconnues dans le monde entier, de nouvelles écoles dans le code (Ecole 42, Epita….) et désormais dans la FinTech avec Wake Up ! Paris peut devenir la première place européenne pour la finance et la FinTech. C’est une de nos ambitions.
Renseignements et inscriptions sur wake-up.io
Vos réactions