Des marchés boursiers qui tentent de se rassurer
Après les minutes de la Fed et les annonces de la Bank of England, les marchés actions européens tentent timidement de se stabiliser, après la correction des dernières séances, consécutive aux annonces décevantes de la BCE. Les minutes de la Fed dont la tonalité reste accommodante, contribuent à rassurer les investisseurs boursiers. C’est en tout cas ce qu’explique Judith Danan, Head of Sales Trading de CMC Markets France.
Le dernier rapport de la banque centrale américaine, les fameuses « minutes » de la Fed rendues publiques le mercredi 8 octobre dernier, a été salué par les investisseurs. Plus accommodant qu’attendu, le message du FOMC [Federal Open Market Committee ou le Comité fédéral d’open market en français, ndlr] est empreint d’un regain de prudence.
Une croissance mondiale estimée à 3,8 %
Les membres de la Réserve fédérale estiment que le ralentissement de la croissance économique mondiale pourrait freiner la dynamique américaine. Selon les anticipations du FMI, le taux de croissance de l’économie mondiale devrait s’établir à + 3,8 % en 2015, mais des révisions baissières ne sont pas à exclure. La difficulté de l’Europe à stabiliser durablement sa croissance économique, avec notamment des pressions déflationnistes, une demande encore faible et des taux de chômage excessifs dans certains pays peut peser sur la vigueur de l’économie mondiale. Quant aux pays émergents, l’impact de l’effet devise sur l’économie, compte tenu de la divergence des cycles monétaires de part et d’autre de l’Atlantique, peut provoquer le ralentissement de ces zones économiques.
La Fed pilote tout en douceur
Le renforcement du dollar face à l’euro est d’ailleurs une préoccupation majeure des gouverneurs de la Fed. Si le resserrement progressif des conditions monétaires aux Etats-Unis est bel et bien engagé, en témoigne l’arrêt des programmes de rachats d’actifs, la Fed cherche néanmoins à piloter en douceur sa politique. L’institution craint que le renforcement marqué du dollar au cours des dernières semaines, impacte trop brutalement les sociétés exportatrices américaines et altère la reprise économique américaine. Dans ces conditions, la Fed a rassuré les marchés financiers en précisant qu’elle prendrait son temps pour normaliser les conditions monétaires. La hausse des taux directeurs américains, dont le premier mouvement est attendu au deuxième trimestre 2015 par les analystes, devrait donc s’effectuer progressivement sur « une période de temps considérable » selon l’expression employée par la banque centrale, et en fonction de l’orientation des données macroéconomiques.
Statu quo de la BoE
De son côté, la Banque d’Angleterre (BoE) a, comme attendu, maintenu le statu quo. La banque centrale vient d’annoncer aujourd’hui le maintien de son principal taux d’intérêt à 0,5 % et de son programme de rachats d’actifs, dont le montant est de 375 milliards de livres. Les indications assez pragmatiques de la Fed et de la BoE ont rassuré les investisseurs, qui redoutent l’impact des nouveaux cycles monétaires, avec en perspective d’éventuels retraits de capitaux sur les marchés actions au profit d’actifs moins risqués. Pour autant, les principaux indices européens ont encore des difficultés à se stabiliser, après avoir cédé entre 1 et 3 % au cours des cinq dernières séances. Particulièrement pénalisées ces derniers jours, quelques valeurs cycliques parviennent à tirer leur épingle du jeu (à mi-séance, Technip et Lafarge figuraient parmi les quelques hausses du jour du Cac 40).
L’or reste recherché
Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45 000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les investisseurs sont « acheteurs » sur les indices Cac 40 (à 90 %), Dax (à 82 %), Ibex 35 (à 70 %). En revanche, ils sont « vendeurs » sur les indices S&P 500 et DJ 30 (à 75 %).
Sur les marchés des matières premières, l’or reste recherché (courant acheteur à 72 %), comme le platine (à 82 %). Les investisseurs sont aussi « acheteurs » sur le baril de pétrole brut WTI et Brent (à plus de 80 % dans les deux cas). Enfin, sur le Forex, les positions de trading sont essentiellement vendeuses (à près de 75 %). Cela s’explique par l’appréciation de l’euro face au billet vert depuis trois jours (l’EUR/US s’établit aujourd’hui à 1,2780, contre 1,2520 il y a une semaine).
Par Judith Danan, Head of Sales Trading de CMC Markets France
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