Comment les Français perçoivent-ils la vulnérabilité ?
L’association France Tutelle, en partenariat avec Covéa, a interrogé plus de 1000 Français en juillet dernier sur la vulnérabilité et la protection juridique de leurs proches. Décryptage.
Tutelle, curatelle, mandat de protection future, habilitation familiale… Autant de dispositifs juridiques qui permettent de protéger une personne devenue vulnérable ou d’en anticiper par avance les conséquences. L’association France Tutelle, en partenariat de Covéa, partenaire mécène, propose son baromètre « Regard(s) des Français sur la vulnérabilité et la protection juridique de leurs proches ». Objectif : évaluer le degré de connaissance, la perception, le vécu, les attentes et les attitudes des Français face aux mesures de protection juridique et, plus globalement, face à l’anticipation et à la projection de leur propre vulnérabilité ou celle d’un proche.
L’étude met en lumière le besoin d’information, les conséquences très lourdes de la vulnérabilité pour le proche aidant, le rôle clé et le soutien à apporter aux aidants tuteurs familiaux qui sont plus de 400 000 et dont le nombre va augmenter dans les années à venir.
Parmi les enseignements à retenir :
Concernant la connaissance, la perception et l'information
1- Spontanément les Français connaissent peu les dispositifs d’aides aux personnes vulnérables (59%) et n’ont jamais fait de recherche sur les dispositifs de protection juridique (82%).
2- Les dispositifs juridiques favorisant l’anticipation et l’exercice de la protection par la famille sont très peu connus, comme l’habilitation familiale (13%) et le mandat de protection future (8%).
3- Les Français ont une image et une perception plutôt positives de la tutelle (36%) et de la curatelle (30%).
Concernant la projection et l'anticipation
4- Des Français qui s’avèrent peu ou pas concernés par la vulnérabilité (56%).
5- 28% des Français ne souhaitent pas ou n’arrivent pas à se projeter dans une situation de vulnérabilité.
6- Les Français plébiscitent plus d’informations, plus d’accompagnement par des professionnels ou des groupes entre pairs pour faciliter l’anticipation.
Concernant les proches aidants
7- On constate un non-recours à de l’aide extérieure par les aidants familiaux (seulement 17% des aidants familiaux interrogés se font aider).
8- 58% des aidants familiaux interrogés ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier d’un « statut » de proche aidant.
9- La première difficulté rencontrée par les proches aidants au quotidien est d’ordre psychologique.
Concernant les aidants-tuteurs familiaux
10- Le rôle de tuteur familial s’additionne à celui de proche aidant avec des tâches administratives, juridiques, financières... qui se surajoutent et prennent encore plus de temps.
11- L'existence de risques et de responsabilités pour les aidants-tuteurs familiaux, parfois sous-estimés, dans les choix et les décisions à prendre qui peuvent avoir des conséquences négatives sur leur qualité de vie.
12- Des ressentis positifs comme un sentiment de devoir accompli et la satisfaction d’accompagner leur proche.
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